- Serie A
- J38
- Napoli-Sampdoria
Napoli : (déjà) deux départs et des questions
Avant la fin du championnat ce dimanche, et le début d’un mercato qui s’annonce animé, le Napoli sait déjà qu’il va perdre son entraîneur, Luciano Spalletti, et son directeur sportif, Cristiano Giuntoli. Un coup dur pour les ambitions du club napolitain la saison prochaine ?
Ce dimanche, les Partenopei vont accueillir la Sampdoria au stadio Diego-Armando-Maradona, et vivre une nouvelle soirée de festivités. Pourtant, en tribunes ou en coulisses, les yeux et les oreilles sont déjà tournés vers l’été. Et pour cause, Luciano Spalletti va quitter le navire et prendre une année sabbatique dont il a le secret, tandis que Cristiano Giuntoli, directeur sportif du club, devrait rallier la Juventus si son président accepte de le libérer. Deux départs ô combien cruciaux tant ils ont été les véritables architectes de cette saison historique qui a vu les Napolitains mettre fin à 33 années de disette. Après leur départ, Spalletti et Giuntoli vont laisser un grand vide, et un lot de questions. Qui va les remplacer ? Qui va s’occuper du mercato et à quoi ce dernier va ressembler ? Et surtout : est-ce que leur départ est le signe que ce titre ne sera que le coup d’une fois ?
Luis Enrique dans le viseur de De Laurentiis
Pour remplacer Spalletti et Giuntoli, le président Aurelio De Laurentiis a griffonné il y a quelques semaines deux short lists. Sur la première trône tout en haut le nom de Luis Enrique, fana du 4-3-3 comme l’est Spalletti. ADL attend une réponse de celui qui a quitté la Roja en décembre 2022 après le Mondial au Qatar, mais le président ne se fait pas d’illusions. « Luis Enrique est le meilleur entraîneur, nous avons discuté, mais je peux vous dire qu’il a en tête des clubs de Premier League. Nous sommes en concurrence avec des championnats plus attractifs que le nôtre », a-t-il expliqué sur le plateau de la Rai. Pas résigné mais lucide, De Laurentiis viserait ensuite Vincenzo Italiano, qui a encore une finale de Ligue Europa Conférence à jouer avec la Fiorentina le 7 juin, mais aussi Thiago Motta, qui réussit de belles choses à Bologne, et Sérgio Conceição, dont la clause de départ est de 18 millions d’euros. Sont aussi cités Gian Piero Gasperini, Antonio Conte, Rafa Benítez, Marcelo Gallardo, et récemment Julian Nagelsmann.
Sur sa seconde short list, celle des directeurs sportifs, le tout-puissant président aurait coché les noms de Pietro Accardi (Empoli), Ciro Polito (Bari), Giovanni Sartori (Bologne), Markus Krosche (Eintracht Francfort) et entamé des discussions avec certains. Ils ont tous les faveurs du président, qui pourra toujours compter la saison prochaine sur ses deux chefs scouts de talent : Maurizio Micheli et Leonardo Mantovani. Pour ce qui est des départs à prévoir, c’est le président lui-même qui s’en chargera, un an après avoir laissé partir Mertens, Insigne et Koulibaly, avec le succès qu’on connaît. Annoncés partants du côté de l’Angleterre, Victor Osimhen et Kim Min-jae pourraient rapporter un beau pactole au club napolitain, qui va devoir les remplacer au plus vite tant ils ont été prépondérants cette saison. Si Kvaratskhelia devrait rester, leur départ – ainsi que celui de Spalletti et Giuntoli – est frustrant, et interroge sur les ambitions napolitaines, qui en prennent forcément un coup. Sans eux, le Napoli pourra-t-il réussir à conquérir une deuxième fois consécutive le Scudetto et remporter la Ligue des champions comme le souhaite De Laurentiis ?
« Parfois, vous partez par amour »
En marge de l’événement Inside the Sport organisé au musée du football de Coverciano ce lundi, Luciano Spalletti – qui s’est fait tatouer pour la première fois de sa vie, a confirmé son départ de Naples après deux saisons sur le banc des Azzurri. « Parfois, vous partez par amour. Pour trop d’amour », a-t-il d’abord expliqué, avant d’avouer être fatigué, vouloir se mettre un peu à l’écart et passer du temps avec sa fille Matilde, âgée de 12 ans. Entraîneur le plus vieux à remporter un Scudetto (64 ans), Spalletti veut donc prendre le temps, et se reposer comme il l’avait fait entre son départ de l’Inter en 2019 et son arrivée à Naples en 2021. Il a également avoué à plusieurs reprises, comme ce samedi en conférence de presse, sa peur de ne pas réussir à offrir au peuple napolitain une seconde saison aussi belle, sans pour autant expliquer les raisons de ces doutes. Peut-être s’agit-il de l’organisation verticale du club ou l’incertitude concernant le mercato estival ?
Quoi qu’il en soit, le nouvel entraîneur des Azzurri devra vite prendre en main sa nouvelle équipe, et prier pour que Giuntoli, annoncé depuis plusieurs mois à la Juventus, soit vite remplacé lui aussi. Son départ inéluctable est aussi un coup dur, puisque c’est lui qui a bâti cette équipe à coups de recrutements parfois ratés, mais souvent malins. Également présent à Coverciano lundi, le directeur sportif du Napoli n’a rien laissé filtrer, que ce soit sur son départ ou sur le mercato napolitain. Tout l’inverse du président De Laurentiis, qui a avoué dimanche à la Rai vouloir s’offrir un joueur japonais. Sa short list, encore une, contiendrait les noms de Takefusa Kubo (Real Sociedad), Hiroki Ito (Stuttgart) et Ko Ikatura (Borussia Mönchengladbach). Également intéressé depuis plusieurs mois par l’Américain Christian Pulisic selon le Corrierre dello Sport, ADL veut visiblement poursuivre l’internationalisation du club. Avant ça, il faudra remplacer Spalletti, Giuntoli, Osimhen et Kim. Car dès lundi, une fois la saison officiellement finie, c’est ce qu’attendront les amoureux du Napoli.
Par Maxime Renaudet, à Naples