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Naples : un dernier point et puis basta ?

Par Maxime Renaudet, à Naples
6 minutes

Après la feinte du week-end dernier, le Napoli a une nouvelle fois rendez-vous avec son histoire. En déplacement sur la pelouse de l'Udinese ce jeudi soir, les Azzurri n'ont besoin que d'un petit point pour faire rugir Naples de bonheur, et prolonger les festivités durant tout le mois de mai.

Naples : un dernier point et puis basta ?

Mercredi soir, alors que la Lazio s’apprête à ouvrir le score face à Sassuolo, un Napolitain affublé d’un jogging des Azzurri explique à un couple de touristes néerlandais pourquoi toute la Piazza Luigi-Miraglia a les yeux rivés sur ce match. « Si Sassuolo gagne, nous sommes champions d’Italie », résume-t-il avec le sourire et un anglais approximatif. Quelques mètres devant lui, derrière la bâche transparente du barnum d’un bar retransmettant la rencontre, un caméraman et une présentatrice de Canale 21, une chaîne de télévision régionale, espèrent eux aussi que les Neroverdi vont rapidement revenir au score. Que nenni, la Lazio enfonce le clou (2-0) et ne fait donc pas une seconde offrande à l’équipe de Luciano Spalletti, qui devra obtenir au minimum un point à Udine pour être officiellement sacré. Allez, un dernier coup de collier, et le tour sera joué.

Aux fruits de la passion

Comme dimanche avant le match nul dans le derby contre Salerne (1-1), il ne fait aucun doute, ce jeudi, que Naples va obtenir ce point nécessaire, et remporter le Scudetto dans le Frioul, quatre jours avant la réception de la Fiorentina. Pourtant, malgré la récente victoire contre la Juventus à Turin, le futur champion d’Italie a l’air de pécher un peu mentalement. « Les gars sont vraiment désolés de ne pas avoir donné ce bonheur à un public merveilleux comme celui de ce soir, ces points sont les plus difficiles et les plus fatigants au niveau mental, constatait Spalletti après le nul ayant empêché Naples d’être sacré avant le mois de mai. Alors si vous êtes face à une équipe stimulée et bien entraînée comme la Salernitana, qui s’est mise en boule comme un hérisson, ça devient difficile. » Difficile aussi car la trêve internationale du mois de mars a fatigué certains joueurs, tandis que l’élimination récente en quarts de finale de Ligue des champions en a logiquement déçu certains.

Plus prévisible, moins tranchant, et moins réaliste dans les deux surfaces, comme face à la Salernitana, l’ogre de cette saison italienne a vu sa moyenne de buts inscrits chuter ces dernières semaines. Il faudra néanmoins terminer le travail lors de ce déplacement à Udine qui, loin de l’effervescence napolitaine, s’y prête à merveille. D’autant qu’entre-temps, les joueurs et le staff ont bénéficié d’une journée de repos ce mardi. Mister Spalletti, dont le renouvellement de son contrat devrait bientôt être acté, en a profité lui pour se rendre à Positano et Marina di Puolo, sur la côte amalfitaine. Le coach toscan s’est peut-être demandé si Eljif Elmas et Tanguy Ndombele allaient prendre place dans son onze ce jeudi, en lieu et place de Lozano et Piotr Zieliński. En tout cas, il a profité du soleil et rencontré le jeune Giuseppe Supino, qui campe le rôle du Pibe de Oro dans le film documentaire de Ximo Solano, Daniel Pennac : Ho visto Maradona. Après quoi, il a fallu revenir aux affaires courantes, et préparer ce déplacement à la Dacia Arena, que Spalletti, Meret et Zieliński connaissent bien, et où les Napolitains n’ont plus perdu depuis 2016.

La notte lunga

Si d’Udine à Bergame, en passant par Varèse et Turin, de nombreux groupes de supporters ont appelé les Napolitains à ne pas descendre dans leur rue pour faire la fête, la deuxième ville du Frioul a vu débarquer entre 10 000 et 15 000 tifosi azzurri. Ils seront encore plus nombreux à Naples, où la ville se prépare à une nouvelle marée humaine composée d’environ 2 millions de tifosi prêts à célébrer ce troisième Scudetto retransmis sur les cinq continents. Les touristes, qui font désormais partie intégrante du décor, vont eux aussi se joindre à cette nouvelle soirée de fête. Contrairement aux joueurs, dont le retour à Naples a été reporté à vendredi afin d’éviter un attroupement supplémentaire à l’aéroport Capodichino. Il faudra aussi compter sur les 54 000 tifosi à l’intérieur du stade Diego-Armando-Maradona, où huit écrans géants – en plus des deux habituels – ont été installés pour cette soirée streaming. La mise en vente des billets, dont le prix de 5€ doit être reversé en grande partie à des œuvres caritatives, a été un vrai carnage puisqu’il y avait mardi après-midi une file d’attente en ligne d’environ 100 000 personnes. Tout a été vendu en un temps record, hormis certaines places hospitality à 100 euros. Ce qui a généré de la confusion et de la frustration dans les rangs des habitants, certains ayant attendu des heures en ligne pour rien. Les malheureux et les frustrés se rabattront donc chez eux, dans un bar, ou dans la rue, où les diffusions spontanées ne manquent pas, et où l’ambiance est souvent sans commune mesure.

Sinon, une nouvelle occasion d’aller dans l’arène de Fuorigrotta se présentera dimanche lors de la réception de la Fiorentina. Un match qui sonnera sans doute comme celui du retour des héros à la maison, et qui alimentera encore un peu plus l’ambiance festive et sacrée qui règne dans toutes les rues de la ville. Ce sera aussi l’occasion pour le réalisateur local Paolo Sorrentino, présent à Naples pour un tournage, de descendre sur la pelouse aux côtés du président Aurelio De Laurentiis. « Nous avions préparé une fête, Paolo Sorrentino et moi étions prêts à descendre sur la pelouse après le match contre la Salernitana, mais nous avons dû le reporter. Retentons donc le coup ce dimanche contre la Fiorentina », a-t-il confié cette semaine lors d’un point presse avec le préfet, le maire et le questeur de Naples. Un point presse consécutif à une réunion qui va en appeler d’autres jusqu’au 4 juin, date de la 38e et dernière journée de Serie A qui verra le Napoli recevoir la Sampdoria. C’est bien cette journée-là qui est cochée par le président ADL depuis maintenant de longs mois. Ce dernier veut organiser une fête digne de ce nom sur la Piazza Plebiscito, et d’après les indiscrétions du Corriere del Mezzogiorno, il souhaite un « rite solennel, sans rabais ni raccommodages » diffusé en direct sur la RAI ou Mediaset. Sinon ? Il pourrait tout annuler. « Je n’ai besoin de personne, aurait-il expliqué à la table des négociations selon le Corriere del Mezzogiorno. Je n’ai pas besoin de l’argent de la région ou de la municipalité de Naples. Je finance. Ensuite, si vous voulez participer, il faut le faire sans compétition, sans bureaucratie. » Un message suivi à la lettre par les jeunes élèves de l’Institut polyvalent Sauro-Errico-Pascoli, qui lui ont adressé une lettre pour obtenir la permission de venir à l’école vendredi avec les cheveux bleus.

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