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Naples retrouve les sommets

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Naples retrouve les sommets

Mercredi 14 septembre 2011, 20h45, City of Manchester Stadium. Le moment qu'ils attendaient tous est enfin arrivé. Après deux décennies de souffrance, les supporters du Napoli retrouvent l'Europe. Face à Manchester City, la tâche sera ardue, mais, poussée par ses tifosi, l'équipe de Walter Mazzarri est capable du meilleur. Comme du pire.

A défaut de risquer une leçon de football, les supporters de Manchester City prendrons volontiers une leçon d’histoire. Ce soir, au City of Manchester Stadium, s’affrontent deux conceptions du football. Les valeurs napolitaines ont traversé les décennies. Le SSC Napoli, c’est un héritage culturel, sportif, et une foi inébranlable des fans qui, contre vents et marées, ont ramené leur équipe de cœur des bas-fonds de la Serie C1 au sommet de la Serie A. Des atouts inestimables que même les pétrodollars ne sauraient charmer. Fraîchement débarrassé de son étiquette de pot-pourri de stars, à peine adoubé comme principal rival du grand Manchester United en Premier League, le Manchester City de Roberto Mancini accueille ce soir Naples dans un choc culturel et générationnel. Ce soir, après vingt interminables années d’errance, le Napoli a rendez-vous avec l’histoire. Une histoire que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

Légende vs réalité

S’il y en a bien un qui aura les yeux tournés vers Manchester ce soir, c’est bien Diego Armando Maradona. Omniprésent dans la presse, où il ne cesse d’adouber son génie de gendre, Sergio Agüero, le Pibe de Oro partage avec San Gennaro le titre de Saint-Patron de la ville de Naples. Dans les ruelles de la cité italienne, impossible de dissocier ce retour au premier plan du Napoli de l’époque faste Diego Maradona, le type qui a rempli le Stadio San Paolo le jour de son arrivée en ville. Ce culte de Maradona, sans ôter à l’Argentin ne serait-ce qu’une poussière de son génie, c’est également l’expression d’un manque de compétitivité et de nostalgie. Un manque de résultats et d’exposition sur la scène européenne qui, avant la brillante saison 2010-2011, datait de la fin des années 80. Orphelin de la plume de Diego Maradona, les tifosis du Napoli, stylo en main, peinaient à écrire l’histoire d’un club qui, après un ultime succès en Supercoupe d’Italie en 1991, s’est éteint pour ne ressurgir qu’à la fin des années 2.0. Vous l’aurez compris, si Hamsik, Cavani et Lavezzi ont rendez-vous ce soir avec l’histoire, ils ont également l’occasion de participer à la construction d’un édifice qui leur sera propre. « Jouer la Champions League avec ce maillot, ça serait fou. Ce serait un moyen pour nous de montrer que le club n’appartient pas seulement à l’histoire et que l’équipe d’aujourd’hui est performante » nous confiait Paolo Cannavaro en avril dernier. On ne parle donc pas d’une constante recherche de la pérennité de l’ère Maradona, mais de quelque chose qui leur appartiendrait vraiment. Quelque chose qui leur permettrait, dans quelques décennies, de jaillir dans les discussions des gamins, comme y parvient encore aujourd’hui Diego. Un rendez-vous réussi, c’est aussi un beau lieu de rendez-vous. En cela, le City of Manchester Stadium promet une rencontre réussie.

Naples à l’attaque

Manchester City, le Bayern Munich et Villarreal. Le jour du tirage au sort, les dirigeants napolitains craignaient certainement plus la solidité et l’expérience bavaroise que l’instabilité des pétrodollars mancuniens. Quelques semaines plus tard, forts d’un jeu plus léché et cohérent que jamais, les joueurs de Roberto Mancini font office de réel épouvantail de ce groupe A. Si leur manque de repères dans la reine des compétitions invite à la prudence, c’est en toute logique que les Citizens ont enfilé le costume de favori de la poule. Une équipe, un entraîneur et des moyens qui implorent le respect, et en matière de respect de l’adversaire et de la qualité du jeu pratiqué, l’entraîneur du Napoli Walter Mazzarri sait y faire. La troisième place décrochée en Serie A n’a pas suffi à lui donner le melon. Juste une nouvelle coupe de cheveux, ce qui n’est pas plus mal. Cela étant, ce serait mal connaître le gaillard que de l’imaginer jouer le match nul à Manchester. « Nous irons à Manchester pour jouer comme nous le savons, avec nos qualités. Nous avons acquis de l’expérience la saison passée en Europa League et la rencontre de mercredi sera un nouveau test pour nous. Nous lutterons contre tous nos adversaires » a d’ailleurs confié Mazzarri à La Gazzetta Dello Sport. En face, le respect est mutuel. Par souci de ne pas se brouiller avec son pays, par fausse humilité, ou par vraie crainte, au choix, Roberto Mancini a choisi la méfiance pour préparer cette première rencontre de Ligue des Champions : « Je respecte énormément le Napoli. C’est une équipe qui joue très bien. Avec son trident offensif, Lavezzi, Hamsik et Cavani, l’équipe de Mazzarri ne vient jouer ni la défense, ni le contre. Dans mon équipe, Cavani jouerait à tous les coups. » Dzeko appréciera l’intox. S’il n’est pas faux-cul, Mancini n’en demeure pas moins conscient de la force actuelle de son équipe. Silva et Agüero, les flèches offensives des Citizens devraient donner du fil à retordre à la défense à trois du Napoli. Un schéma aussi plaisant que périlleux.

Un dispositif périlleux

3-4-2-1. Plus que des chiffres couchés sur un papier, plus que des joueurs placés sur un tableau aimanté, ce dispositif, c’est la “patte Mazzarri”. Un côté tout pour l’attaque plaisant mais à double tranchant, qui plus est sur la scène européenne. Si Mancini évoquait avec politesse la qualité du big three offensif du Napoli, c’était peut-être pour ne pas se montrer malveillant à l’égard de la défense napolitaine. Taulier de la maison bleue, Paolo Cannavaro semble parfois bien seul aux côtés de Hugo Campagnaro ou de Salvatore Aronica. Problème en défense centrale donc, et problème sur les ailes. Postes clés du dispositif de Mazzarri, l’aile gauche et l’aile droite soulèvent le paradoxe principal de l’effectif napolitain. L’attaque est brillante, mais Christian Maggio (un peu) et Andrea Dossena (surtout) semblent parfois trop fébriles pour encaisser les allers et retours nécessaires au bon fonctionnement d’un 3-4-2-1. Perte de lucidité sur phase offensive et surtout sur repli défensif qui, face à une équipe de la trempe de City, peut coûter cher. A la rue face au Barça, qui a profité des faiblesses défensives pour envoyer des ballons dans le dos (0-5), les Napolitains devront donc remédier à ces errements pour espérer mieux que des retrouvailles avec l’Europe. En cas de retour au premier plan manqué, il y aura la réception du grand Milan A.C, dimanche soir, au San Paolo. Là encore, les tifosis napolitains répondrons présents. 15 000 billets ont déjà été vendus. Les Citizens sont prévenus, les rendez-vous avec le Napoli, il vaut mieux les prendre à domicile.

Par Swann Borsellino

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