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Naples prie pour un retour de Cavani
Alors que le Napoli se régalait face à Milan samedi dernier, dans les tribunes, on ne parlait que d'une chose : du retour de Cavani au San Paolo.
Oublier 104 buts en 138 matchs officiels n’est jamais chose aisée. Surtout quand on est à Naples, l’un des lieux les plus instables du monde, aussi bien dans la vie que dans le football. En toute logique, dans la nuit de vendredi dernier à samedi et une canicule qui n’aidait pas trop à dormir, des dizaines de supporters napolitains ont passé trois heures au pied de l’hôtel Vesuvio pour vérifier si Edinson Cavani était vraiment dans ce luxueux immeuble situé face à l’île de Capri. Cela n’était finalement que du temps perdu. Dans le même temps, l’attaquant uruguayen était en train de ronfler tranquillement chez lui à Paris. Mais le mal était fait. La rumeur s’était propagée et Naples était réveillé, secoué du lit par un tweet à 3 heures du matin du journaliste Umberto Chiariello, qui avait dit pouvoir « aller dormir heureux » , car Cavani était dans cet hôtel. Rien de pire qu’un faux espoir, qui plus est pour des tifosi qui cherchent encore un médicament pour se soigner du départ de Gonzalo Higuaín à la Juve.
Des sifflets aux appels au retour
Cavani, qui décidait il y a trois ans de laisser le Napoli pour rejoindre le gigantesque projet du PSG, était déjà rentré à Naples une fois, le 11 août 2014, pour le match amical entre l’équipe parisienne et son ancien club. À cette occasion, la moitié du stadio San Paolo lui avait dédié une pluie de sifflets pendant tout le match, car les Napolitaines n’aiment pas ce qui s’échappe dans la nuit, même si l’attaquant avait acheté une page d’un journal pour dire au revoir et merci à ses supporters.
Deux ans plus tard, ces mêmes supporters ont ravalé leurs sifflets et sont prêts à accueillir « El Matador » une nouvelle fois dans leur équipe. Ont-ils vraiment le choix ? Peut-on décemment cracher sur le buteur le plus prolifique de l’histoire de son club (0,75 but par match, ndlr). Le contexte est formel : il y a une Ligue des champions à jouer et Arkadiusz Milik est encore plus vu comme un pari que comme une garantie d’efficacité face aux cages. Comme si cela ne suffisait pas, Manolo Gabbiadini ne convainc pas son coach. Normal, dans ce décor, que plusieurs supporters azzurri aient utilisé les réseaux sociaux pour lancer un appel au retour de Cavani.
De Laurentiis brise le silence
Pendant que Milik et Callejón marchaient sur l’AC Milan avec un doublé chacun (4-2), dans la salle de presse du stadio San Paolo, plusieurs voix évoquaient avec insistance un come-back imminent de Cavani. La victoire contre les Lombards n’a déjà plus la moindre importance. Dès le lendemain, quand Tuttosport et Repubblica ont publié sur leurs sites la nouvelle qu’Aurelio De Laurentiis, le président du Napoli, avait fait une offre concrète au PSG pour l’Uruguayen, la trahison d’Higuaín semblait en bon chemin pour être digéré.
L’intervention de De Laurentiis a été immédiate : avec un communiqué de presse officiel, le président du club a dit qu’il était « compliqué d’effectuer le retour d’un joueur du passé » et, surtout, qu’ « on est supporters par foi et pas pour les joueurs » . Une déclaration énigmatique qui ne clarifie pas grand-chose.
Cavani brise les cœurs ?
À trois jours de la fin du mercato, c’est la grande incertitude qui règne sur ce dossier. Mais les fans du Napoli ne pensent qu’à cela. Dimanche, en début de journée, l’espoir basculait entre l’optimisme et l’illusion, entre le coup de théâtre du président et la déception, jusqu’au moment où un tweet de Cavani disant « Allez Paris » à quelques heures du déplacement du PSG à Monaco est venu briser les cœurs des Napolitains les plus fragiles. Une déclaration de fidélité au PSG dont le timing est logique du fait que l’Uruguayen, buteur à Louis-II, est assuré de jouer comme attaquant de pointe, débarrassé de l’encombrant Zlatan Ibrahimović. Alors que l’horloge fait son œuvre, il n’y a qu’une vérité : deux ans après les sifflets, les Napolitains ont déjà pardonné à Cavani. Ce qui veut dire déjà beaucoup de choses.
Par Antonio Moschella, à Naples