Naples, perspectives et avenir
Lors du précédent exercice, le Napoli avait fait un très beau début de saison : football audacieux et couillu, jeunes joueurs pétris de talent, avec en prime le brin de réussite qui caractérise les grandes équipes du sud. On se reprenait à rêver de lendemains européens. Bilan à la fin de la dernière journée : une maigre 12ème place, 12 victoires, 16 défaites. A moins de deux semaines de la reprise de l'entraînement, petit tour d'horizon pour tenter de voir de quoi sera fait demain.
A Naples, c’est De Laurentiis qui est résident permanent et qui ambiance les troupes. Depuis 2004 et sa reprise du club en Serie C1, l’homme a réussi à installer la société de manière à peu près stable en Serie A. De quoi s’autoriser quelques petites déclarations sibyllines et grandiloquentes pour préparer au mieux la saison à venir.
Comme d’habitude, on ne sait pas vraiment quel temps il fera demain sur les bords du Vésuve : à chaque jour suffit sa peine. Mais De Laurentiis balance quelques pistes, par-ci, par-là. Ce dont on peut être sûr, c’est que Donadoni, annoncé en sauveur après le remerciement de Reja, ne jouira pas de l’expression la plus parfaite de sa liberté. « Roberto est une personne délicieuse, un homme solide, fils de paysan et donc plein de grands principes. Néanmoins, je lui ai dit qu’il devait se contenter d’entraîner et que le mercato, c’était moi qui allais y penser avec Marino (le directeur général, ndlr). Je lui ai donc dit : entraîne, et tout ira mieux pour tout le monde » . Autrement dit, l’assurance de voir Donadoni se coltiner des joueurs qu’il n’aura pas choisis. Ça commence pas trop mal.
Autre chose dont on est sûr, ce sont les noms des premières recrues. Quagliarella, Cigarini et Campagnaro ont déjà signé. Le premier sort d’une grosse saison à l’Udinese, est attaquant et a déjà connu les honneurs du maillot azzurro. Le second est un jeune milieu de terrain formé à Parme, considéré comme l’un des plus grands espoirs du foot transalpin. Le troisième est un solide défenseur argentin qui sort d’une saison à la Samp’ après avoir passé cinq ans à Piacenza. L’homme connaît donc le pays. Un vieux briscard pour tempérer les ardeurs des jeunes insoucieux. Car évidemment, le grand enjeu du mercato à Naples est de ne pas se faire piquer ses stars par les grosses escouades du Nord du pays ou de l’Europe, et de les encadrer.
Pour l’instant, Hamsik est annoncé restant. Mais Hamsik, Aurelio ne s’en préoccupe pas tant que ça : le gaillard est plutôt professionnel et serait partant pour rempiler. Au vrai, c’est avec Lavezzi, l’éternel futur très grand du San Paolo, que le bat aurait tendance à blesser. Une saison en demi-teinte où le génie aura tutoyé le médiocre. Depuis 2007 qu’il est à Naples, Lavezzi, c’est 19 buts en 73 matchs. Rien de très folichon.
Alors De Laurentiis hausse le ton. Comme d’hab, tact et autorité : « Il a un contrat qu’il doit respecter. Nous n’avons pas reçu d’offres et Marino n’a pas promis d’augmentation. S’il se braque, il ne jouera pas et risquerait de ruiner sa carrière. Les joueurs doivent être récompensés à condition de faire quelque chose. Et cette année, le Napoli n’a rien fait. Rien. D’ailleurs, Lavezzi et d’autres doivent apprendre à se comporter comme des professionnels. De vrais athlètes, et pas seulement des footballeurs : ils doivent gérer leurs nuits et ne doivent pas aller faire la bringue ni aller aux putes » .
Dans 38 jours, le Napoli affrontera West Ham en match amical. Histoire de tester le niveau de forme(s) des joueurs, mais aussi des Ultras locaux.
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