Naples croque Milan et confirme ses ambitions

Naples 2-1 Milan

Buts : Politano (2^e) & R. Lukaku (20^e) pour les Partenopei // Jović (84^e) pour les Rossoneri

Mis sous pression par la victoire de l’Inter qui l’a virtuellement relégué à six points de la première place, le Napoli n’a pas tremblé pour s’imposer sur sa pelouse du stade Diego-Armando-Maradona face à l’AC Milan (2-1). Sans Scott McTominay, malade, qui pèse tout de même six buts et quatre passes décisives cette saison, les locaux ont montré beaucoup plus d’envie que leurs adversaires, et ont longtemps dominé des Milanais qui ont pourtant failli croire à un bon résultat. L’Atalanta désormais hors-jeu, le titre va se jouer à deux dans la Botte !

Pas le temps de se poser

Avec deux victoires de suite dans leur escarcelle et une invincibilité au pied du Vésuve vieille de bientôt sept ans, les Milanais, privés de Ruben Loftus-Cheek – opéré de l’appendicite – ont peut-être pensé pouvoir rentrer piano dans leur rencontre : mal leur en a pris. Prise de court d’entrée par une longue ouverture de Giovanni Di Lorenzo, la défense centrale lombarde, aux abois à l’image d’un Strahinja Pavlović totalement dépassé, a été retournée par Matteo Politano, qui ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score et embraser les lieux (1-0, 2^e).

Débordés et sans vie, les visiteurs n’ont pas vraiment relevé la tête, et Mike Maignan a failli se faire prendre par Frank Anguissa à deux reprises (15^e, 22^e). Au milieu de tout ça, Romelu Lukaku a profité de la totale domination du Napoli pour être à la conclusion d’une action révélatrice du visage de cette rencontre : à la suite d’un jaillissement engagé d’Alessandro Buongiorno, Billy Gilmour a parfaitement fixé la défense pour servir l’attaquant belge, plein de réussite et auteur de son 400^e but chez les professionnels, grâce à une étonnante gestion du hors-jeu de Kyle Walker (2-0, 20^e). Si l’équipe d’Antonio Conte lève un peu le pied par la suite, le score à la pause est sans appel et l’ultime tentative de combinaison milanaise sur coup franc n’y change rien : le Milan n’y est pas, quand Naples joue sa survie dans la course au titre.

Relâchement presque fatal

Au retour des vestiaires, Sérgio Conceição bouleverse son onze. Warren Bondo est directement remplacé par Rafael Leão, avant que le technicien milanais ne fasse entrer Santiago Giménez et Samuel Chukwueze à la place des fantomatiques João Félix et Tammy Abraham. Ce remue-ménage a le mérite de secouer la rencontre, alors que le Portugais et le Mexicain tentent tour à tour leur chance, et que le Nigérian essaye de mettre un peu de folie sur son côté. Alors que le Napoli s’endort, Pavlović profite d’un ballon contré pour tenter la première frappe cadrée des siens (64^e). Loin d’inquiéter Alex Meret pour autant.

Sauf qu’à force de regarder jouer Milan, Naples recule et voit Theo Hernández oublier ses déboires récents en obtenant un penalty sur une faute de l’entrant Philip Billing. Espoir de courte durée pourtant, puisque Giménez envoie une frappe moisie que Meret capte sans souci sur sa gauche (69^e). Les tribunes s’enflamment, à l’image d’un Conte transcendé comme si son équipe venait d’inscrire le troisième but. Mais Milan veut désormais y croire et presse fort. La rencontre se transforme vite en partie de ping-pong, et Meret met de nouveau Pavlović en échec. Les visiteurs tentent le tout pour le tout, et Hernández sert Luka Jović, tout juste entré en jeu, pour la réduction de l’écart (2-1, 84^e). Sans raison, le Napoli s’inflige une fin de match sous tension et joue à se faire très peur. L’AC Milan, trop juste dans le final, regrettera de n’avoir pas joué avant l’heure de jeu.

Les Napolitains vont désormais pouvoir se tourner vers une fin de saison très abordable, où il faudra croiser les doigts pour voir l’Inter réaliser un, voire deux faux pas, et ainsi croire au titre. Pour Milan, la suite de cet exercice s’annonce bien longue, avec des oppositions face à la Fiorentina, la Roma, Bologne ou encore l’Atalanta. L’Europe ne sera sûrement pas au menu l’an prochain, à moins de jouer toutes les rencontres comme les vingt dernières minutes.

   Naples (4-3-3) : Meret – Di Lorenzo, Buongiorno, Rrahmani, Olivera – Gilmour, Anguissa (Billing, 65^e), Lobotka (J. Jesus, 81^e) – David Neres (Ngonge, 85^e), R. Lukaku (G. Simeone, 85^e), Politano (Mazzocchi, 85^e). Entraîneur : Antonio Conte.

AC Milan (4-2-3-1) : Maignan – Walker (Á. Jiménez, 80^e), Gabbia, S. Pavlović, T. Hernández – Y. Fofana, Bondo (R. Leão, 46^e) – Pulisic (Jović, 80^e), Reijnders, J. Félix (Chukwueze, 55^e) – Abraham (S. Giménez, 55^e). Entraîneur : Sérgio Conceição.