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Naples doit retrouver sa sérénité

Par Eric Maggiori
Naples doit retrouver sa sérénité

Battu vendredi soir sur la pelouse de la Roma, et il y a deux semaines sur celle d’Arsenal, le Napoli doit déjà se remobiliser pour repartir de l’avant. Car les deux locomotives de ce groupe F roulent à toute vitesse.

Après les premiers matchs de la saison, on a bien cru que le Napoli était invincible. Lors de la même semaine, celle du 15 au 22 septembre, les Napolitains abattent le Borussia Dortmund en ouverture de la Ligue Champions, puis vont s’imposer 2-1 à San Siro contre le Milan AC. Après la victoire en terres milanaises, le bilan est de cinq victoires en cinq matchs officiels. Des débuts idylliques pour Rafael Benítez, qui a déjà fait oublier Mazzarri. Son équipe tourne alors à plein régime, avec des Higuaín, Callejón, et autres Hamšík qui régalent le San Paolo. Et puis, au moment où l’on s’y attend le moins, le premier couac. Celui-ci arrive à domicile face à la lanterne rouge, Sassuolo, qui venait de se manger un 7-0 contre l’Inter. Un nul anecdotique, puisque Naples reprend sa course dès le week-end suivant, en allant s’imposer à Gênes.

Mais en réalité, ce nul n’était pas si anecdotique que ça. Il était plutôt annonciateur. Annonciateur, entre autres, de l’indiscutable défaite 2-0 sur la pelouse de l’Emirates. Manque de bol pour les Partenopei : ils affrontent en ce moment des équipes qui marchent sur l’eau. Après Arsenal, la Roma. Vendredi soir, nouveau revers, sur le même score de 2-0, cette fois-ci concédé sur le terrain du leader de Serie A. Un score sévère selon certains (dont Benítez), le match ayant été déterminé par des faits de jeu qui ont tourné en faveur de la Roma. Mais les faits sont là : Naples n’a remporté que deux de ses cinq derniers matchs, et n’a ce soir pas le droit à l’erreur. Une défaite ne serait pas éliminatoire, loin de là, mais elle plongerait clairement le Napoli dans le doute. Et dans les calculs.

El Pipita de retour

Un cas agite tout particulièrement la sphère napolitaine. Celui de Gonzalo Higuaín. L’attaquant argentin a débuté en fanfare, avec quatre buts consécutifs inscrits face au Chievo, l’Atalanta, Dortmund et le Milan AC. Mais depuis ce 22 septembre, plus rien. Un mois de disette et, surtout, une blessure à la cuisse qui ne lui a permis de jouer que 145 minutes lors du mois qui vient de s’écouler. Selon les médecins napolitains, le joueur est guéri, et ce, depuis quelques jours déjà. Pourtant, vendredi soir, il a préféré ne pas être aligné d’entrée de jeu, pour ne pas prendre de risques. Il n’est entré en jeu qu’à vingt minutes du terme, pour ne pas faire grand-chose. Arrivé hier matin à Marseille, le joueur a immédiatement été pris d’assaut par les journalistes, auxquels il a brièvement répondu : « Je vais bien, je vais bien. » Il est évident que sans lui, le secteur offensif napolitain perd du poids, malgré les présences de Pandev (en forme), Insigne et autres Zapata. Car aucun n’a pas le profil de Higuaín, un joueur puissant, toujours bien placé dans la surface, et qui est le parfait terminal offensif du système de jeu mis en place par Benítez. Ce soir, face à l’OM, El Pipita devrait bien être là, ce qui est un soulagement pour tous les tifosi.

En revanche, ceux qui ne seront pas là, ce sont bien Zúñiga et Britos. Le premier est touché au genou, le second à la clavicule, et les deux ne sont même pas partis pour Marseille. Un coup dur pour Benítez, qui va être obligé d’aligner à nouveau Paolo Cannavaro en défense centrale, et ce, après sa prestation calamiteuse vendredi soir face à la Roma. Le frangin de Fabio a été dans tous les mauvais coups : c’est lui qui provoque le coup franc qui amène le but de Pjanić, et c’est lui qui provoque le pénalty transformé aussi par le Bosnien. Deux fautes qui lui ont valu chacune un carton jaune, et donc une belle expulsion. Capitaine du Napoli sous Mazzarri, Cannavaro est méconnaissable depuis cet été, et ses problèmes de contrat avec le Napoli. S’il y a un maillon faible, à l’heure actuelle, dans cette équipe napolitaine, c’est bien lui. À bon entendeur, côté marseillais.

Naples retrouve la France après 21 ans

Plus encore qu’Higuaín, il y a un joueur dont le Napoli est vraiment dépendant. Il s’agit de Marek Hamšík. Au début du mois de septembre, le Slovaque était en feu, et le Napoli flambait. Depuis quelques matchs, le joueur est un peu en dessous, et les prestations s’en ressentent. Mais l’homme à la crête la plus célèbre d’Italie est conscient du moment délicat que traverse son équipe. Et n’hésite pas à faire son mea culpa. « Je suis convaincu que nous pouvons immédiatement réagir et jouer mieux que ce que nous avons fait à l’Olimpico. Même ma prestation personnelle n’a pas été bonne. À Marseille, c’est un match difficile qui nous attend, face à l’une des meilleures formations françaises. Il est clair que, pour sortir de cette poule, nous devons prendre des points au Vélodrome » , a-t-il affirmé au quotidien slovaque Pravda.

Prendre des points au Vélodrome : comprendre là, « gagner au Vélodrome » . Car de l’autre côté, Arsenal et Dortmund vont s’entretuer. L’une ou l’autre (voire les deux) va laisser des points en route, et Naples se doit de profiter de la double opposition face à l’équipe la plus abordable du groupe pour se mettre en position favorable avant les deux confrontations de la mort : Dortmund/Naples le 26 novembre, et Naples/Arsenal le 11 décembre. Les Napolitains vont, en tout cas, découvrir le Vélodrome : jamais, dans son histoire, le Napoli n’a affronté l’OM en compétition officielle. La dernière confrontation face à un club français remonte au 4 novembre 1992. Ce jour-là, le Napoli post-Maradona se faisait sortir en seizièmes de finale de la Coupe UEFA par le PSG d’Artur Jorge. À l’époque, Élie Baup s’occupait du centre de formation de Saint-Étienne, et n’avait pas encore débuté sa carrière d’entraîneur professionnel. Benítez, lui, entraînait les moins de 19 ans du Real Madrid. Et de nombreux joueurs de l’OM, comme Mendy, Lemina ou Thauvin, n’étaient pas nés. Résolument une autre époque.

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