- Ligue Europa
- 8e de finale retour
- Naples/Porto (2-2)
Naples coulé, Quaresma et Porto ressuscités
Naples l'aurait méritée, mais Naples n'a pas fait ce qu'il fallait pour l'obtenir, sa qualification. Les Portugais, submergés pendant la majorité de la rencontre, ont subi avant de sortir deux fois au bon moment (2-2).
« Le pire ennemi du marin, ce n’est pas la tempête qui fait rage ; ce n’est pas la vague écumante qui s’abat sur le pont, emportant tout sur son passage ; ce n’est pas le récif perfide caché à fleur d’eau et qui déchire le flanc du navire » ; le pire ennemi du marin, c’est Quaresma ! 22h30, tout baigne, pour les Napolitains. Passé devant au tableau d’affichage grâce au but de Pandev, le navire italien vogue vers la qualification, et le but qui lui manque semble tellement proche qu’il en devient presque superflu. C’est peut-être ça qui va coûter la qualification aux Italiens. Excellents pendant 70 minutes, les Azzurri s’en voudront longtemps d’avoir mis trop de temps à inscrire ce but salvateur. Car Porto, qui contrairement au match aller, n’a joué que 20 minutes, s’en sort tout aussi bien et ira donc se promener en quarts, non sans avoir remercié au préalable son nouveau grand gardien Fabiano et le désormais revenu Quaresma.
Un piquet raffiné de Pandev
Outre la terrible pression initiale mise par les joueurs napolitains, c’est cet inaudible et constant sifflement des supporters locaux qui a dû foutre les jetons aux joueurs de Porto. À chaque phase de possession, les Portugais évoluent sous un concert de sifflets dans lequel seule une Castafiore en forme pourrait se faire entendre. La rencontre commence pourtant comme prévu : Quaresma qui fait son premier crochet après deux minutes, des Napolitains toute voile dehors, un Porto plus défensif, mais qui ne refuse pas le jeu, des hors-jeu italiens qui s’enchaînent… En fait, on a un peu de mal à suivre les 10 premières minutes. Puis les choses commencent subitement à se débloquer : le petit Mertens met une passe décisive de la tête – mais Henrique ne cadre pas – ; servi dans le petit rectangle, Higuaín balance sa reprise dans les mains… des ramasseurs de balle ; Quaresma envoie une méchante semelle avant qu’Higuaín, le buteur, ne se transforme en un irrésistible passeur pour isoler Pandev, qui va trouver la voie d’un piquet raffiné (21e). La suite de la mi-temps voit Naples reculer mais contrôler, on dirait même plus, dompter Porto qui ne se montre pas une seule fois dangereux, contrairement à Mertens et Insigne qui alertent tous les deux Fabiano. Les Azzurri ont rempli une partie de leur contrat, ils font donc une pause-clope avant de reprendre le boulot.
Le bijou de Quaresma
Et la suite du planning, c’est un nouvel assaut du but portugais. Les Napolitains attaquent par vague, en vrais marins d’eaux dures, et Porto résiste bien difficilement aux combinaisons du quatuor Insigne-Mertens-Higuaín-Pandev. Chacun permettra ainsi à Fabiano de se déployer fantastiquement, poussant toujours plus l’infirme Helton à la retraite. Naples est métamorphosé par rapport au match aller et Porto est complètement étouffé. Mais c’est tellement facile pour les Italiens qu’ils en ferment les yeux défensivement. L’obscurité s’est faite, et c’est exactement ce que volait le « vouleur » , Ghilas part à la limite du hors-jeu démolir les Partenopei. Démolis, c’est le mot, car Porto profite de son avantage psychologique pour (enfin) attaquer : Defour touche le poteau quasiment sur la reprise. C’est (très) dur pour Naples, surtout que Quaresma, seul joueur de Porto à avoir joué à un niveau convenable depuis le début de la rencontre, va se déchaîner. Et quand Ricardo fâché, signore, lui toujours faire ainsi : lancé dans le rectangle, il enchaîne un double contact avant de loger sa prune en pleine lucarne, c’est absolument magnifique ! Naples s’évitera tout de même la défaite à domicile suite à l’égalisation de Zapata, mais ce n’est pas ça qui réjouira le peuple azzuri, Tuono de Napoli !
Par Émilien Hofman