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Nantes-Toulouse, 14 ans et 11 jours plus tard

Par Jérémie Baron
Nantes-Toulouse, 14 ans et 11 jours plus tard

Le 19 mai 2007 à l'occasion de la 37e journée de Ligue 1, la Tribune Loire - courroucée par Serge Dassault et le président Rudi Roussillon - empêchait un Nantes-Toulouse d'aller à son terme, alors que les Canaris disaient tristement au revoir à l'élite. 5125 jours plus tard, c'est encore un FCN au bord du gouffre qui accueille le Téfécé, au bout d'une saison marquée par la fracture avec les supporters locaux. De Nantes-Toulouse à Nantes-Toulouse, quelque chose a-t-il réellement changé dans la Maison jaune ?

« Oh bah les gens qui pénètrent sur la pelouse, ça c’est pas bien du tout. » Au micro de Foot+, Patrice Rio est pris de court, ce 19 mai 2007 sur les coups de 22h35, alors que le Toulousain Achille Emana vient d’obtenir un coup franc sur la pelouse de la Beaujoire. La Brigade Loire a pourtant donné le ton dans l’après-midi avec une manifestation contre la direction du FC Nantes, puis quelques secondes avant l’assaut à base de « On va sur la pelouse ! » scandés en chœur. En vérité, lorsque ce Nantes-Toulouse, dernier match de la saison à la Beaujoire, est interrompu à 0-0 à cinq minutes du gong – et pour l’éternité – par les habitués de la Tribune Loire, ce sont des mois et des mois de tensions, de frustration et de colère du peuple jaune qui transparaissent, jusqu’à ce point de non-retour.

Ce peuple jaune sait alors que son équipe court à sa perte, et il y a de quoi vu le contexte : un club à la gestion catastrophique sous la gouvernance de Serge Dassault – et chancelant en bas de tableau depuis trois saisons, une escouade à la dérive composée de mercenaires, de cadors en bout de course et d’erreurs de casting (coucou Fabien Barthez), un banc qui voit se succéder les techniciens impuissants, une fracture avec les tribunes et à l’arrivée, au cœur du printemps, un monument du football français qui saborde sa pérennité au haut niveau et demeure la risée de l’Hexagone avec son bonnet d’âne. Ce 19 mai 2007, encore plus que la triste descente vers l’antichambre, les adieux de Nicolas Savinaud à Louis-Fonteneau ou les rêves du rival rennais réduits en poussière (Toulouse prendra les trois points sur tapis vert et accrochera le podium devant le SRFC), c’est la gronde populaire qui éclate aux yeux de tous.

Non, non, rien n’a changé

Quatorze ans plus tard presque jour pour jour, il n’y aura pas d’indésirable sur le billard nantais ce dimanche soir, alors que l’attention se braquera de nouveau à Nantes pour un FCN-TFC à enjeu. Mais ce n’est pas pour autant que le club se porte en meilleure santé ou que le tableau a vraiment évolué : alors qu’il pensait être revenu de l’enfer en 2013 en retrouvant la Ligue 1 après six saisons d’ascenseur, de tempête et de désillusions, le FCN est toujours au bord du gouffre en 2021, et continue de regarder, d’en bas, le rival rennais jouer des coudes dans le top 10. À la distribution, Waldemar Kita, son fils Franck et Mogi Bayat ont notamment repris à Serge Dassault, Jean-Luc Gripond (président entre 2001 et 2005) ou encore Rudi Roussillon (2005-2007) les rôles de grands méchants. Quel que soit le résultat du barrage retour face au Téfécé, le constat est clair : péniblement stabilisé dans l’élite ces huit dernières années, l’octuple champion de France n’a évidemment plus rien d’un grand club, depuis l’entrée dans le nouveau millénaire, alors que l’on fête ce mois-ci les vingt ans de la dernière ligne de palmarès des Jaune et Vert.

Pire : une éternité après cet envahissement de terrain resté dans les mémoires et que l’on pensait synonyme de périgée pour le club du 44, aucune leçon ne semble avoir été tirée et l’on peut difficilement dire que l’honneur des Canaris a été retrouvé. Sali par plusieurs scandales, une instabilité sportive toujours plus navrante, une progressive perte d’identité et tout simplement l’entièreté de l’œuvre de W. Kita, la Maison jaune stagne dans sa médiocrité et renvoie toujours la même image que la génération maudite de Vladimir Stojković, Christian Wilhelmsson, Franck Signorino ou Dennis Oliech. Du côté des supporters, on l’a vu tout au long de la saison : la génération 2021 tonne encore plus fort que son prédécesseur et ne vibre plus, le rêve de voir débarquer des gouverneurs sains et équilibrés dans la cité des ducs relevant toujours du mirage. Alors que c’était une immense page d’histoire de près d’un demi-siècle qui se tournait lors de ce mois de mai 2007, c’est cette fois un piteux et fade cycle de quatorze ans – celui de Kita – qui pourrait s’achever ce dimanche soir en cas de retour à la case départ. Reste maintenant à savoir si le Franco-Polonais fera partie du prochain chapitre. Et à quel étage se disputera le prochain Nantes-Toulouse.

Dans cet article :
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