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Nantes s’y revoit déjà
Au purgatoire depuis 2009, Nantes a, comme chaque saison, l’ambition de remonter. Cette année, les motifs d’espoir sont nombreux. Mais certains détails pourraient jouer en défaveur des Canaris.
Trois ans. Cela fait maintenant trois ans que Nantes traîne sa misère en Ligue 2. Depuis sa descente en 2009, les Canaris végètent dans le ventre mou de la deuxième division (15e en 2010, 13e en 2011 et 9e en 2012). Une situation insupportable pour ce club historique qui vise une nouvelle fois la montée. Et cette année, des arguments, ils en ont. Le premier, c’est l’effectif. Rien de franchement excitant, mais quelques bons manieurs de ballon, des joueurs de devoir habitués aux joutes de la L2 comme Lucas Deaux et Yohann Eudeline, arrivés cet été en provenance de Reims et Sedan, et des mecs d’expérience comme Rémy Riou et Fabrice Pancrate, le grand frère du vestiaire depuis le départ de Sylvain Wiltord. Bref, un groupe homogène emmené par un gars de la maison, Michel Der Zakarian, dont les relations conflictuelles avec le président Waldemar Kita se sont, semble-t-il, apaisées.
Djordjevic a retrouvé les filets
De retour dans le club de son cœur après un passage plutôt réussi à Clermont, Der Zakarian pourra aussi compter sur Filip Djordjevic cette saison. Décevant lors du dernier exercice (seulement six buts contre douze en 2010-2011), l’attaquant serbe est en pleine bourre. Muet lors des trois premières journées, il a depuis inscrit six buts en cinq rencontres, dont deux doublés à Tours et face au Mans. « Il n’a pas perdu son talent, mais c’était un problème de confiance. Dans ces cas-là, il faut insister, être opiniâtre. Quand il est agressif, il marque » , expliquait son entraîneur dans Ouest France il y a quelques semaines. Homme des fins de matchs (cinq de ses six buts ont été marqués dans la dernière demi-heure), l’ancien joueur de l’Étoile rouge de Belgrade est la principale arme offensive des Nantais. La principale, mais pas la seule.
En effet, le FCNA s’appuie également sur un couloir gauche très performant. Si la paire Issa Cissokho – Fabrice Pancrate est plutôt convaincante à droite, c’est bien le duo Olivier Veigneau – Vincent Bessat qui impressionne depuis le début de la saison. Potes dans la vie, les deux hommes sont très complémentaires sur le terrain. « Tout le monde le dit (que l’on se trouve facilement) et on le ressent aussi, confie Bessat dans L’Équipe. On a presque toujours joué ensemble l’an dernier, ça crée des automatismes. De plus, en dehors du terrain, on s’entend bien et on habite pas très loin l’un de l’autre. » Cette belle entente se traduit sur le terrain par de nombreux dédoublements qui se concluent régulièrement par des centres, ce dont raffole Der Zakarian. « Il insiste sur l’alimentation des couloirs. Il nous dit souvent qu’une équipe qui vit, c’est une équipe qui centre beaucoup, confirme Veigneau. Pour le moment, on réussit à le faire, tant mieux. » Nommé capitaine en début de préparation, le latéral gauche sera aussi amené à évoluer avec Eudeline, de retour de blessure et dont les performances à Sedan la saison dernière ne sont pas passées inaperçues.
Un manque de réalisme inquiétant
Mais si tout était parfait, Nantes ne serait pas sixième – à seulement deux points du troisième Istres certes – après huit journées. Certains manques empêchent les Nantais de faire la course en tête avec Monaco. Le manque de réalisme par exemple. « Il faut améliorer le réalisme, la mettre au fond quand on le peut, appuie Der Zakarian sur le site officiel du club. Il faut être plus fort dans la tête et qu’on s’appuie fort sur le collectif, ne pas se résigner quand on prend un but. Mais on le constate aussi sur les premiers matchs, c’est un championnat difficile, très serré. Ça se joue à peu de choses. À nous d’avoir la rigueur nécessaire et d’être réaliste dans les zones de vérité. Parce que la vérité du football, elle est là. » Ce manque de réalisme leur a coûté cher à Arles-Avignon (défaite 2-1), mais également contre Guingamp (1-1) et au Havre (1-1). Trois matchs qu’ils auraient pu gagner et qui ne leur ont finalement rapporté que deux points. « Ce qui est embêtant, c’est d’avoir des regrets à chaque fois, poursuit Deaux dans Ouest France. À chaque fois, on se crée les occasions dangereuses les premiers. Si on les met, ça bascule la physionomie des matchs. Il faut être tueur, comme on dit. » Dans un championnat aussi âpre et serré que la Ligue 2, où une dizaine d’équipes joue la montée, ce sont ces détails qui feront la différence. À Nantes de les régler.
Quentin Moynet