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Nantes : Souviens-toi le printemps dernier
Après la saison de folie et la finale de l'année passée, après la Coupe d'Europe, la Beaujoire s'est encore offert une nuit d'ivresse, ce mercredi soir, avec une qualification en finale de Coupe de France et une énième communion démente.
« Ce public de fou… Les mecs, ce sont des grands malades. Ils te poussent… Ce ne sont pas que les ultras à droite : c’est tout le stade. J’ai pu de temps en temps regarder, apprécier, et me dire que je suis un privilégié de vivre ça. » Plus de deux ans après son arrivée sur le banc du FC Nantes, son club de cœur, Antoine Kombouaré arrive encore à se faire surprendre par le public de la Beaujoire. Il faut dire que si le Kanak et son groupe réalisent miracle sur miracle depuis 2021, leur douzième homme se met toujours au diapason. On ne compte plus les soirées inoubliables qu’a vécues le peuple nantais ces derniers mois, au sortir d’un maintien crispant arraché au terme de l’exercice 2020-2021 : il y avait eu les démonstrations en championnat (Lens, Paris, Bordeaux, Rennes), la qualification pour une première finale de coupe depuis 18 ans (contre Monaco) et le premier trophée soulevé depuis 21 ans (face à Nice au Stade de France) la saison passée, le parfum d’Europe, les victoires sur le gong (Olympiakos, Qarabağ) et l’émouvante fin de parcours en C3 (face à la Juve) cette année. Le vecteur commun de tous ces grands moments ? Une atmosphère invraisemblable, des tribunes qui chavirent, la sensation qu’il se passe quelque chose qu’il faudra mémoriser et narrer pour l’éternité. C’est par définition unique, mais ça commence à devenir une habitude : ce mercredi soir à l’occasion de sa victoire face à Lyon (1-0) et de sa qualification pour une deuxième finale de Coupe de France consécutive, Nantes a encore écrit une sacrée page sportive, mais surtout humaine de son histoire.
#CoupedeFrance | 🎙️Moussa Sissoko après la qualification de Nantes en finale de Coupe de France : "C'est magique, on joue au football pour vivre ce genre d'émotions". #FCNOL
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« On connaît l’engouement qu’il y a dans cette ville »
Pour la seconde année de rang, la Beaujoire a eu droit à une demi-finale de « la vieille dame ». Pour la seconde année de rang, la Beaujoire était pleine à craquer (34 687 spectateurs, record de la saison) et bouillonnait déjà deux heures avant le coup d’envoi. Pour la seconde année de rang, la Beaujoire a frissonné comme un seul homme, portée par la Brigade Loire, meilleur joueur du FC Nantes depuis la remontée du club en 2013. Pour la seconde année de rang, la Beaujoire a fini envahie, retournée, presque saccagée (ça a notamment chauffé du côté du parcage lyonnais), à cause de cette équipe qui surfe encore sur une dynamique improbable, et de cet élan populaire qui ne voudra jamais s’étioler. Comme en 2022, tout semble se faire sur un coup de tête, un malentendu, de cette épopée jusqu’à ce sprint réalisé par les milliers de Nantais – malgré un dispositif toujours pas prévu pour ce cas de figure – pour avoir le droit de fouler le billard de l’enceinte. « L’année dernière, j’étais un peu surpris, confessait Andrei Girotto après avoir vécu de l’intérieur l’irruption des supporters sur le carré vert. Cette fois, je suis resté un peu plus longtemps avec les supporters, on a chanté ensemble et profité de ce moment de fête. » La java s’est même prolongée dans les minutes suivantes, les joueurs apparaissant sur une terrasse au milieu de la tribune d’honneur, pour qu’Alban Lafont et le buteur Ludovic Blas puissent prendre le micro et assurer le spectacle. « Une initiative de toute l’équipe, explique Blas. On connaît l’engouement qu’il y a dans cette ville, on est super fiers de leur donner une deuxième finale. On sait très bien que ça va être le feu au Stade de France. »
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Il y a ceux qui découvrent cette Beauj’ en transe, comme Florent Mollet, arrivé cet hiver : « Les supporters ont été grandioses, c’est un stade magnifique. » Tout comme l’ancien Montpelliérain, Fabien Centonze n’avait pas eu la chance d’être de l’épopée de 2022 : « J’avais vu ça à la télé l’an dernier, j’avais trouvé ça incroyable. Je pensais que ça allait être un peu plus structuré, que (les stadiers) allaient être un peu plus préparés, et non en fait c’était la folie. Je suis resté coincé au milieu de plein de monde à un moment d’ailleurs ! (Rires.) C’est super de vivre des moments comme ça. Ils nous ont donné un surplus d’énergie, c’est ce qui nous a permis de continuer à y croire et de marquer ce but. » Qu’on le veuille ou non, et malgré Waldemar Kita, le FC Nantes vit actuellement une période dorée. Elle n’a rien à voir avec les précédentes, celles des titres de champion de France, des aventures en C1 et C2, de José Arribas, Jean Vincent, Jean-Claude Suaudeau ou Raynald Denoueix, certes. Mais elle aura elle aussi sa place dans le grand livre de l’institution jaune et vert. « Il vaudrait mieux que ça ne devienne pas une généralité », a commenté Laurent Blanc au sujet de la marée humaine qu’il a vu déferler au coup de sifflet final. Il est peut-être déjà trop tard.
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#CoupedeFrance | 🟡🟢 Une foule en liesse à la Beaujoire ! Nicolas Pallois se retrouve au milieu des supporters nantais qui ont envahi le terrain après la victoire des Canaris face aux Lyonnais, synonyme de qualification pour la finale de la Coupe de France (1-0) #FCNOL pic.twitter.com/JLqRrjcPPG
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Par Jérémie Baron, à la Beaujoire
Propos recueillis par JB, à la Beaujoire