- France
- Ligue 1
- 24e journée
- Nantes/Lyon (1-2)
Nantes naïf, Lyon en profite
Victime d'une panne de réveil et d'un manque criant de réalisme, Nantes va finir par croire à la malédiction de l'année 2014. Face à des Lyonnais pas forcément meilleurs qu'eux, mais plus pragmatiques, les Canaris se sont inclinés 2 buts à 1. Et inutile de dire que l'arbitre y est encore pour quelque chose.
Nantes – Lyon (1–2) F. Djordjevic (84′) pour Nantes , A. Lacazette (40′), B. Gomis (76′) pour Lyon.
Malgré la suspension de leur entraîneur, qui prend sa place en tribune, ce sont des Nantais en quête de rachat, après quatre matchs sans victoire, qui accueillent un OL conquérant cette après-midi à la Beaujoire. Cela commence d’ailleurs fort pour les Canaris, dont le pressing efficace dans les premières minutes gêne considérablement la relance lyonnaise. Nantes allume la première mèche, avec une frappe de Touré, dans la surface, qui passe de peu à côté (3′). Les Lyonnais, qui affichent pourtant un bien meilleur visage depuis le début de l’année, multiplient les imprécisions en défense. C’est d’abord Lucas Deaux qui surgit pour frapper, suite à une mésentente entre Lopes et Umtiti, mais le gardien lyonnais détourne bien en corner (13′). C’est ensuite Serge Gakpé qui profite d’une affreuse relance de la tête de Biševac, catastrophique en première période, pour reprendre le ballon de volée, mais celui-ci passe de peu à côté (22′). Le match, miné par les erreurs techniques des deux côtés, va se débrider en l’espace de deux minutes. À la trente-huitième, Djordjevic croit mettre fin à trois mois de disette en Ligue 1, mais son but est annulé par l’arbitre, pour une poussette peu évidente de Vizcarrondo sur Gomis (38′). Sur l’action suivante, Bedimo, encore une fois très actif sur son couloir gauche, trouve Grenier à droite de la surface, d’une superbe transversale. Celui-ci contrôle et centre pour Gomis, dont la frappe est détournée par Riou, mais Lacazette surgit pour inscrire son treizième but de la saison (1-0, 39e). L’arbitre siffle alors la mi-temps d’une première période qui aura vu l’OL marquer sur sa seule véritable occasion.
Djordjevic, pour le meilleur et pour le pire
Au retour des vestiaires, les Canaris repartent avec de meilleures intentions, et se ruent à l’attaque pour tenter d’égaliser. Koné, qui a pris la place de Biševac, contient d’abord bien les assauts de Bessat, très remuant sur son côté gauche (47′). Lopes, un peu avancé, sort ensuite une belle frappe lobée de Veretout, peu en vue jusqu’alors (55′). Lyon est acculé en défense, mais ne craque pas, à l’image d’Umtiti, qui livre un beau duel face à Djordjevic (57′). Ce Lyon paraît fébrile, mais le scénario de la première période va se reproduire. Les Nantais peinent à concrétiser leur domination territoriale, et sur une belle ouverture, Lacazette arrive lancé et se fait faucher par Riou, pris par le crochet du numéro 10 des Gones. Penalty logique, que Gomis transforme en force (2-0, 76′). Lacazette, impliqué dans les deux buts, sort pour Jimmy Briand. C’est le moment que choisit Filip Djordjevic pour sortir de sa cage. En deux minutes, l’attaquant serbe va faire souffler le chaud, puis le froid sur La Beaujoire. En suivant une action de Traoré d’abord, le buteur réduit d’abord la marque d’une belle volée (2-1, 83′). Mais une minute plus tard, le Serbe, nerveux, prend d’abord un avertissement pour contestation, après avoir réclamé un carton pour Clément Grenier. Trente secondes plus tard, l’attaquant, encore échaudé, conteste une nouvelle fois une décision de Nicolas Rainville qui l’expulse. Un carton rouge mérité qui risque de faire couler cependant beaucoup d’encre sur les rives de la Loire. Les dernières minutes sont chaudes, et les Nantais poussent pour égaliser, quitte à multiplier les fautes, mais après une dernière tête au-dessus des cages de Lopes, ce sont bien les Lyonnais qui empochent les trois points. Au grand dam des supporters nantais, pour qui le beau début de championnat de leurs protégés ne semble déjà plus qu’un lointain souvenir.
Par Paul Piquard