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Nantes-Lyon : et à la fin, il n’en restera qu’un
Le FCN, tenant du titre, et l'OL, qui peut sauver sa saison, s'affrontent pour une place en finale de Coupe de France, ce mercredi soir à la Beaujoire.
« On a le sentiment qu’il y a moins d’attente, ce qu’on a vécu l’année dernière était tellement puissant, tellement fort, que c’est bien sûr différent. Mais on est à un match du Stade de France. J’ai envie de revivre ce que j’ai vécu l’année dernière. » À Nantes, l’atmosphère, l’excitation et la dynamique de club ne sont pas tout à fait les mêmes qu’un an auparavant, mais Antoine Kombouaré ne peut s’empêcher de rêver d’une deuxième finale de Coupe de France en deux ans, alors que le FCN affronte ce mercredi soir l’Olympique lyonnais sur l’avant-dernière marche de la compétition centenaire. Deux équipes qui stagnent toutes les deux dans leurs championnats respectifs (le ventre mou derrière les places européennes pour l’OL, la prézone rouge pour Nantes), mais ne se sont jamais croisées au classement, cette saison. Les deux formations ont tout fait pour préserver le suspense, avant cette confrontation, avec un 0-0 à la Beaujoire en janvier et un autre nul bien nul à Décines-Charpieu (1-1) il y a deux semaines et demie, à l’issue duquel Laurent Blanc estimait : « On n’est pas passé loin de la catastrophe. »
Le ramadan et la disette
Depuis, il y a eu du mieux pour les Rhodaniens, avec un succès au Parc des Princes (0-1), sous l’impulsion du pétillant Bradley Barcola, pour préparer au mieux le déplacement en Loire-Atlantique. Au vu de la tournure qu’a prise la saison de l’OL, cette demie revêt une importance toute particulière dans la capitale des Gaules, même si Blanc se tue à dire le contraire : « Ce qui me dérange un petit peu quand on dit que c’est le match le plus important, c’est que ce n’est pas une finale, il faut le rappeler. Si les 8es ou les quarts de finale deviennent des matchs importants pour l’OL… J’espère que dans le futur, les matchs importants pour Lyon seront des finales. » Au bout de ce parcours, en cas de qualification ce mercredi soir, il pourrait en tout cas y avoir un premier titre depuis onze ans. « Il n’y a pas de rage, mais un peu de frustration, ça c’est sûr, parce que j’aurais aimé avoir un titre avec mon club depuis bien longtemps », témoignait ce mardi Anthony Lopes, qui a débuté avec l’OL il y a plus de dix ans et compte notamment deux défaites en finale de la feue Coupe de la Ligue (2014 et 2020, toujours contre Paris). Corentin Tolisso, qui a garni son armoire à trophées chez les Bleus et au Bayern, mais jamais avec son club formateur, doit se dire à peu près la même chose. Alexandre Lacazette, qui a repris ses quartiers cette saison comme s’il n’était jamais parti, est lui – avec Dejan Lovren – le dernier vestige de l’OL vainqueur de la Coupe de France 2012 contre l’US Quevilly. Mais ce trophée serait aussi, plus concrètement, la porte d’entrée vers une qualification en Coupe d’Europe – désormais inatteignable en championnat avec cette 9e place – après une saison vierge à ce niveau-là.
« Nous aussi, on joue notre saison sur ce match, nuance néanmoins Kombouaré. Quand on sera en situation de jouer notre maintien, on le fera aussi. Mais c’est le match le plus important de notre saison, au moment où on se parle. » Dans la cité des ducs de Bretagne, où l’on attend encore le décollage d’Andy Delort et où l’on met à l’écart un joueur (Jaouen Hadjam) qui refuse de rompre son jeûne pendant le ramadan, la Coupe de France ressemble à une drôle de parenthèse au milieu d’une grosse période de nuages (6 matchs sans victoire en Ligue 1, une humiliation 3-0 à domicile contre le Stade de Reims dimanche et une 14e place, à 4 unités des places de relégables, à 9 journées du terme). Au milieu de cette épopée qui, comme l’an passé, aurait pu être plus corsée (l’AF virois et l’ES thaonnaise en N3, puis le SCO et le RC Lens), on compte déjà deux qualifications aux tirs au but. Reste que le tenant du titre et toujours là, et que c’est déjà une performance : « On sait ce qu’on a vécu. Il faut être fou pour ne pas aimer ce qu’on a ressenti l’année dernière après cette qualification, sourit Ludovic Blas, capitaine dans la compétition. « On l’a (la coupe), la rendre c’est compliqué. On est rentré dans cette compétition avec cette mentalité-là. On a réussi à garder ce statut jusqu’à maintenant. Ça met une fierté d’être tenant du titre et d’aller jusqu’ici. On a répondu présent. Et ça met une pression différente de l’année dernière. » Copains comme cochons, Blanc et Kombouaré ne pourront pas s’offrir un score de parité, cette fois-ci.
Par Jérémie Baron, à Nantes