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Nantes, le match d’après la honte
Quatre jours après la débâcle subie en finale de la Coupe de France face à Toulouse (1-5), le FC Nantes a rendez-vous à Brest, ce mercredi (21h). Les Canaris ont intérêt à vite relever la tête : en cas de défaite, ils plongeront dans la zone de relégation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette finale a sacrément enquiquiné Antoine Kombouaré. Irrité par les prestations souvent insuffisantes de ses joueurs en championnat courant avril, l’entraîneur du FC Nantes avait hâte d’aller à Saint-Denis, pour que son équipe tente de remporter une deuxième Coupe de France de rang et qu’elle puisse, enfin, « passer à autre chose ». Ça y est, c’est passé. La finale a eu lieu samedi dernier. En revanche, on n’est pas tout à fait certains que les Nantais parviennent à tourner la page comme si de rien n’était. Car ils se sont plantés dans les grandes largeurs et ont été humiliés par des Toulousains euphoriques (1-5), faisant vivre à leurs très nombreux supporters un calvaire. « Peut-être qu’on s’est vus trop beaux. Cette équipe de Toulouse, on la pensait moins forte, on aurait peut-être dû reculer un peu plus, attendre plus, faire différemment », a suggéré Jean-Charles Castelletto en conférence de presse, lundi. « Vous voulez que je vous dise quoi ?, s’est agacé le défenseur camerounais. On va oublier cette finale et aller de l’avant. On ne mérite que ça, de se prendre une gifle et de se réveiller. » Il vaudrait mieux se réveiller, en effet. Et vite.
Loin d'être le dénouement espéré.
Le Club vous remercie pour votre soutien.
Place aux prochaines échéances pour notre maintien.
On Est Nantes. pic.twitter.com/01Nb315LiS
— FC Nantes (@FCNantes) April 30, 2023
Du travail et du dialogue comme remèdes
Parce que quatre jours seulement après avoir été ridiculisés sur la plus belle des scènes et devant la France entière, les Canaris doivent déjà remettre le bleu de chauffe. Brest les attend de pied ferme, ce mercredi soir (21h), pour un match qui s’annonce crucial dans la course au maintien. Et pour cause : en cas de revers à Francis-Le Blé, le FCN basculera dans la zone rouge, à cinq journées de la fin de la saison. « On sait qu’on a raté quelque chose de grand, on a déçu beaucoup de gens, nos familles, nos amis, nos supporters. Mais on doit vite se relever », a martelé Kombouaré, qui a misé sur le dialogue pour soigner les têtes. « Je vais mettre en place des choses, faire des petits changements, mais aussi impliquer les joueurs dans des discussions, pour qu’ensemble, on trouve des solutions, a-t-il expliqué en début de semaine. Je vais aussi les rassurer, pour que mercredi, on montre un autre visage. Il faut qu’on ait envie d’attaquer ce match mieux que la finale. » Désireux de ne « plus revivre ce sentiment de honte », Castelletto espère quant à lui que ses partenaires sauront faire parler leur ego. « On est des pros, on a tous notre orgueil, notre fierté, ça doit primer sur les prochains matchs », a-t-il insisté.
💬 Antoine Kombouaré avant #sb29fcn
"On est à deux jours d'un match crucial (…) Il faut vite se remobiliser. On sait qu'on est passé à côté de quelque chose de grand. On a déçu nos familles et les supporters. C'est dans le travail que l'on va trouver le remède" pic.twitter.com/ZCrkbxmi0w
— FC Nantes (@FCNantes) May 1, 2023
« Maintenant, on a les yeux ouverts »
Le numéro 21 des Jaune et Vert a également eu l’honnêteté de reconnaître que sa formation, qui comptait dix points d’avance sur la zone de relégation mi-février, a longtemps vécu dans un certain déni vis-à-vis de la lutte pour le maintien. « On ne l’a pas vu arriver, des équipes comme Auxerre ou Brest font une très bonne deuxième partie de saison, a reconnu le joueur de 28 ans. Maintenant, on a les yeux ouverts, et on voit qu’il ne faut pas faire n’importe quoi. » Surtout que le contexte est désormais explosif. Alors que des banderoles appelant au départ de Waldemar Kita avaient été déployées avant même la mi-temps au Stade de France, une cinquantaine de membres de la Brigade Loire se sont introduits à la Jonelière, lundi, interrompant l’entraînement pour échanger avec les joueurs et leur mettre un coup de pression. Selon L’Équipe, Antoine Kombouaré pourrait d’ailleurs être évincé en cas de contre-performance dans le Finistère. Cela ne l’a pas empêché de se montrer conquérant, quitte à verser dans l’excès. « On n’est pas malades, on est en très bonne santé, a assuré le Kanak. On a encore notre destin en mains, on est seizièmes avec encore six matchs et dix-huit points à prendre. » Nantes doit justement en prendre sans tarder. Pour se rassurer et, autant que faire se peut, effacer la honte vécue à Saint-Denis.
Par Raphaël Brosse
Propos d'Antoine Kombouaré et de Jean-Charles Castelletto issus du Parisien et de conférences de presse.