- Ligue 1
- J18
- Nantes-Montpellier (match en retard)
Nantes, janvier sur un carrefour
C'est un mois de janvier extrêmement dense qui attend les Canaris. Et après une série de six matchs répartis sur trois petites semaines, les hommes du Coach Vahid en sauront plus sur ce qu'ils peuvent attendre de cette saison et de leurs ambitions futures.
S’ils ont paralysé le pays quelques samedis, les « gilets jaunes » ont surtout mis au chômage technique les Canaris. Avec Angers, Bordeaux, Marseille et Montpellier, Nantes est le club ayant pris le plus de retard à cause des blocages et de la mobilisation des forces de l’ordre. Mais il est aussi celui qui peut le plus regretter ces reports, puisque cela coïncide avec la fin d’une bonne série entamée depuis l’arrivée de Vahid Halilhodzić. Ainsi, les Canaris n’ont disputé que deux rencontres de Ligue 1 en décembre : une victoire face à l’OM le 5 décembre (3-2) et une courte défaite (0-1) au Parc des Princes 17 jours plus tard – avec une élimination en Coupe de la Ligue à Rennes entre-temps. C’est tout et à l’année prochaine.
Un mois qui peut peser sur l’estomac
Avec ce calendrier allégé de force, 2019 commence de façon bien lourde. L’actuel 14e de Ligue 1 a deux matchs à rattraper et peut potentiellement revenir à une 7e place plus conforme à la forme qui était la sienne fin novembre. Ou comment janvier sera, selon l’entraîneur bosnien, un mois qui « va donner beaucoup de réponses » et qui permettra de savoir « si l’équipe peut faire plus ou rester dans la morosité en restant très bas » . Au programme : six matchs en moins de 20 jours, dont un seizième de finale de Coupe de France et cinq en championnat – le premier ce mardi contre Montpellier à 19 heures –, soit un match tous les trois jours.
Un rythme de club européen qu’il n’est pas et qu’il devra suivre avec un effectif pas spécialement bâti pour encaisser une telle cadence. « C’est trop, soufflait Diego Carlos. Ça va être compliqué, mais le coach va bien gérer ça. » Et en parlant de gestion, Coach Vahid marche justement sur des œufs. Car si janvier s’annonce costaud, il faudra aussi composer avec le mercato hivernal. Halilhodzić veut profiter de cette occasion pour délester son effectif des éléments qui n’entrent pas dans ses plans. « Je demande à ce qu’on libère ceux qui ne jouent pas, espérait-il ce dimanche. C’est un gros problème qui me gêne profondément. Ils ne servent à rien. C’est mieux que ces joueurs partent. Le club gagnera en unité. » Kolbeinn Sigþórsson, Joris Kayembe, Santy N’Gom, Queensy Menig ou Matt Miazga sont donc priés de se trouver un nouveau projet ou un prêt, alors qu’Alexander Kačaniklić a déjà compris le message en rompant son contrat. Pourtant, cela ne semble pas être la priorité de la direction.
Sala, point de crispation
Derrière l’impératif de « vendre ou trouver des économies pour près de 15 millions d’euros » comme expliqué à Ouest-France, le clan Kita sait qu’il devra lâcher un de ses cadres. Emiliano Sala a refusé d’être celui-ci, alors que Nantes s’était déjà entendu avec Cardiff City pour un transfert entre 20 et 24 millions d’euros. Le buteur italo-argentin a peu apprécié ces négociations faites sans son accord et préférerait rester en Loire-Atlantique encore quelques mois, où il entretient de bonnes relations avec son coach et où il a pour le moment la réussite avec 12 buts à mi-saison. Pour l’avenir, on verra.
Diego Carlos ou Lucas Lima pourraient aussi apporter deux belles ventes, mais sont eux aussi considérés comme des hommes forts que Halilhodzić n’entend pas laisser filer. Pour L’Équipe ce mardi, Waldemar Kita a mis de l’eau dans son vin, affirmant être de « l’avis de l’entraîneur » pour conserver ces éléments. Mais les possibles tensions ne sauraient être complètement dissipées. « Si je ne suis pas content, je sais très bien ce que je ferai, grondait Vahid. Je comprends que le club connaisse des problèmes de trésorerie. Mais qui va assumer en cas de descente en Ligue 2 ? » Et voilà un nouveau clignotant qui permet d’affirmer que janvier pourrait être le mois le plus chaud de l’année du côté nantais.
Par Mathieu Rollinger