- Ligue 1
- J28
- Nantes-Monaco (0-0)
Nantes intenable, Monaco intraitable
Chacune dans son style, chaque équipe a livré un bon match, surtout en première mi-temps. Résultat, pas de vainqueur sous le soleil de la Beaujoire (0-0).
FC Nantes 0-0 AS Monaco FC
Un dimanche après-midi naissant, un froid soleil d’hiver caressant, soit les ingrédients réunis pour faire frissonner les doux souvenirs du temps passé, mais pas perdu. Alors, quand cinq membres du Nantes soyeux de 1995 sont mis à l’honneur, la nostalgie heureuse est à son acmé. Rémy Riou a vu jouer David Marraud au cœur d’une invraisemblable série de blessures. Nicolas Gillet, 11 ans à l’époque, a pu être inspiré par l’activité de Makelele au milieu. Et si Bedoya, Sala, Sigthorsson et surtout Adryan étaient un peu jeunes pour se régaler de la complicité entre Loko, Ouédec et Ndoram, la seule lecture des statistiques de leurs aînés – 52 buts à eux trois, en une saison de première division – a dû les émoustiller. Les Nantais ont envoyé du jeu avec envie et qualité, notamment en première période. Mais, la torpeur dominicale, Monaco connaît ça au quotidien. Pour sa 7e sortie à l’heure de la sieste, l’ASM rapporte un nul et est toujours invaincue à cet horaire bâtard, entre efforts et repos. Et reste confortablement allongée sur son matelas de 10 points d’avance sur son poursuivant.
Onze Nantais et un Subašić
Après le coup d’envoi fictif donné par l’immense Japhet N’Doram, le show peut commencer. Combo interception-frappe par Adryan ; Bedoya fort au premier poteau ; Vizcarrondo de la tête : en moins de cinq minutes, Subašić est mis au fait des intentions nantaises, gagner pour aller chercher l’Europe. Mais l’Europe, la grande, Monaco va probablement la retrouver précisément grâce à son gardien. Que ce soit face à Sigthorsson, en duel puis à la claquette sur un plat du pied sans contrôle de l’Islandais, ou sur la magnifique reprise à 20 mètres de Sala, Danijel est serein. Monaco tente bien de sortir par la vista de Moutinho, la conservation de balle de Lemar ou la technique gourmande de Mbappe, il faut un dégagement de Riou contré par Carillo pour le premier vrai frisson dans les travées d’une Brigade Loire belle à voir. Car, si les avants sont virevoltants, le bloc nantais sait aussi être solide, et Monaco ne voit pas le jour. À moins que l’ASM ne préfère rester tapie dans l’ombre, prête à croquer.
Les Canaris ronronnent
Sauf qu’aux Canaris, Carillo préfère la feuille quand il se présente seul face à Riou. Pas de 26e but en seconde mi-temps sur les 40 marqués par Monaco cette saison pour l’Argentin. Les Nantais tentent de redémarrer en seconde avec les têtes de Cana, puis Gomis sur corner, ou par le débordement d’un Moimbé très actif, mais les ratés sont plus fréquents, le jeu moins fluide. Mais une équipe menée par Der Zakarian a forcément un autre atout dans sa manche, celui de l’intensité. C’est cette envie, par exemple, qui mène à une récupération haute, un coup franc, un corner et une splendide reprise en pivot de Bedoya au fond des filets. Las, le Yankee est hors jeu, rien n’est fait. Et les entrées de Johan Audel et Vágner Love n’y feront rien de plus. Les Nantais sont trop brouillons pour déborder un Monaco jamais meilleur que lorsqu’il s’agit de tenir un score. Au contraire, c’est l’entrant monégasque qui est sur le point de réaliser le hold-up dans les derniers instants. Mais Vágner Love ne la met pas au fond, la morale est sauve. Les cinq de 1995 vont pouvoir profiter du soleil.
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Eric Carpentier