- France
- Ligue 1
- 13e journée
- Bordeaux/Nantes (0-3)
Nantes humilie Bordeaux
Après avoir donné l’illusion d’être dominés, les Nantais ont battu à Chaban-Delmas des Girondins pourtant séduisants (3-0). Mauvaise semaine pour les Bordelais, coup de maître pour leurs adversaires.
Bordeaux – Nantes : 0-3Buts : Bessat (41e), Djilobodji (60e) et Djordjevic (64e) pour Nantes.
La réserve nantaise avait montré la voie, la veille, en s’imposant à domicile face à celle des Marine et Blanc (2-1), en CFA. Le réalisme froid et la stratégie ont payé pour les joueurs de Michel Der Zakarian, ce dimanche (3-0). Un but en fin de première période et deux en seconde ont mis fin aux espoirs girondins. Bordeaux a peut-être maîtrisé la partie collectivement, mais s’est bien fait avoir par la stratégie des Sud-Bretons. Réalistes à souhait, Bessat (41e), Djilobodji (60e) et Djordjvic 64e), notamment, ont magistralement scoré, quand leurs vis-à-vis butaient à tour de rôle sur Rémy Riou. Ou quand dominer ne signifie pas toujours gagner…
Le contre à fond et la volée
Fort de ses sept rencontres consécutives sans défaite en championnat, Bordeaux recevait son voisin de façade littorale avec quelques certitudes de confiance. En face, la bande à Der Zakarian, embusquée derrière le trio de tête, se préparait à la joute tant attendue sur la côte Atlantique. Parce qu’un derby, ça reste un derby. Tant pis pour la fourchette kilométrique. Tant pis pour les principes de jeu basiques, aussi, chez les Canaris. Parce que le Der des der, il avait aligné un 4-2-3-1 des familles destiné à approvisionner Filip Djordjevic, en profondeur. Ou tout l’art du contre. Mais ça, ça n’a pas payé. Pas même sur la première situation du capitaine, sa tête passant à côté du but de Cédric Carrasso (7e). Pas vraiment d’occases à mettre au crédit du promu en première période, donc, exceptée celle qui a fait mouche, par Bessat et sa pure volée en lunette, juste avant la pause soda (41e). Au contraire, Rémy Riou et Oswaldo Vizcarrondo étaient même les visiteurs les plus en vue. C’est dire… Bref, pour être très exact, ce sont les Bordelais qui ont mis le feu. D’abord en tribunes, avec une banderole à l’attention de Waldo Kita : « Apparemment, ce n’est plus la kitastrophe » , puis sur la pelouse – pourrie – de Chaban-Delmas. Bien huilé, le collectif aquitain maîtrisait le cuir, pressait et inquiétait l’arrière-garde nantaise. Jouait précis, également. Avec des frappes : Sertic (7e), Diabaté (20e, 32e) et même une tête renversée d’Obraniak venue mourir sur le poteau (18e). Du jeu court, léché, offensif. Mais voilà, quand on ne concrétise pas ses temps forts, on s’expose…
Double éclair et gueule de bois
Au retour des vestiaires, toujours du rythme, de l’intensité et de l’ambition. Malgré les « On est chez nous » et les « olé » des 2 000 supporters nantais parqués dans le virage nord, les Boyz de Francis Gillot, pas récompensés de leurs belles intentions en première période, suivaient leur plan de jeu. Soit on construit, et on passe par les côtés. Mais bon, aller à la guerre avec des fleurs n’est pas toujours gage de victoire. Et le petit bouquet local, il a vite fané. En quatre minutes, précisément, quand les cueilleurs jaunes se régalaient de leur composition. El Hadji Djilobodji (60e) et Djorjevic (64e) déglinguaient à souhait en jouant les opportunistes. Sertic, Saivet, avaient, eux, laissé passer leur chance (50e, 53e). Faciles, les Jaune et Vert. Tranquilles, à l’aise, dans la gestion du match. Malins, même, pourrait-on dire. Parce que laissant passer l’orage dans le premier acte, ils mettaient la foudre dans le second. Sans grand génie collectif, mais avec de l’envie, et l’appétit qui sied à tout club issu du niveau inférieur. L’euphorie d’une montée, quoi. Et l’embellie, elle dure. Patients, disciplinés, les joueurs du F.C.N. ont assuré ; mis en application les consignes. Réussi la bonne opération de la journée, également. Car avec ces quatre points glanés au courage, Nantes reste quatrième au classement, mais n’est plus qu’à deux unités du troisième, l’A.S. Monaco. Et ça, c’est pas pareil. En face, moral dans les chaussettes, les Girondins ont concédé leur deuxième revers de la semaine, après s’être inclinés à Chypre, en Europa League, jeudi (2-1). Gueule de bois en perspective.
Bordeaux : Carrasso (cap) – Mariano, Henrique, Planus, Orban – Sertic (Nguemo, 71e), Sané, Obraniak (Faubert, 71e), Maurice-Belay – Ch. Diabaté (Jussiê, 71e), Saivet.
Nantes : Ré. Riou – I. Cissokho, Vizcarrondo, Djilobodji, Alhadhur (Veigneau, 75e) – B. Touré, Deaux, Bessat (I. Bengoura, 81e), Veretout (Pancrate, 81e), Bedoya –Djordjevic.
Résultats et Classements de L1
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.