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Nantes-Toulouse : Pour l'amour de la vieille dame
Opposés dans une finale inédite et inattendue, Nantes et Toulouse vont tenter de s'offrir l'un des plus beaux trophées du football français. Presque une habitude pour les Canaris, clairement une anomalie pour les Violets.
Le PSG ? Au tapis dès les huitièmes pour la deuxième saison consécutive. L’OM ? Surpris par Annecy alors qu’il croyait avoir fait le plus dur. Lyon ? Terrassé à quelques encablures de Saint-Denis. Monaco, Lens, Rennes ou même Lille : aucun des cadors de Ligue 1 n’a su se frayer un chemin jusqu’à cette finale de Coupe de France. Pour sa 106e édition, la vieille dame se revêtira donc soit de jaune soit de violet, samedi soir dans l’antre du Stade de France. Un duel totalement inattendu, particulièrement asymétrique à la lecture de l’histoire, mais qui semble relativement équilibré à l’instant T. Surtout que les deux effectifs affichent complet, à l’exception de la blessure de longue date de Pedro Chirivella.
Les Canaris cherchent à redécoller
Côté pile, le FC Nantes, tenant du titre, auteur d’un parcours remarquable avec les scalps de Lens ou Lyon en chemin et porté par une ferveur magnifique, comme l’a une nouvelle fois prouvé l’envahissement de la pelouse de la Beaujoire avec la victoire en demi-finales. Des Canaris qui, contrairement à leurs adversaires, connaissent le chemin, puisque onze d’entre eux étaient déjà là il y a un an tout pile pour croquer les Aiglons niçois. Mais un an après, l’ambiance n’est plus au beau fixe dans la cité des Ducs de Bretagne, où l’euphorie de la victoire contre Lyon est complètement retombée, éteinte par les contre-performances contre Auxerre puis Troyes. « On a la tête au championnat, il y a clairement le feu, on est en danger aujourd’hui », confiait dans la semaine Florent Mollet, en marge d’un entraînement ouvert au public où régnait une atmosphère partagée entre la joie d’une nouvelle finale et l’angoisse du vide.
Et si Nantes montait à la capitale en pensant surtout à son déplacement à Brest, crucial dans sa lutte pour la survie mercredi ? Le fait qu’aucune festivité, même en cas de succès ce samedi soir, n’ait été prévue, constitue peut-être un premier indice. « Ça rappelle des souvenirs, se félicitait Ludovic Blas à la veille des festivités, heureux de retrouver un Stade de France où il avait été décisif l’an dernier. Mais ça ne peut pas être comme l’année dernière, la situation n’est pas la même. » Un contexte dont les Nantais espèrent pouvoir faire abstraction. « Je reconnais qu’en début de semaine, c’était compliqué après le match de dimanche face à Troyes. Mais bizarrement, j’ai pu basculer dès mardi avec nos supporters, et plus j’avance vers la finale, plus j’ai envie de voir mon équipe gagner demain, a appuyé Antoine Kombouaré. On a faim de victoire. Je reste persuadé qu’une finale gagnée nous donnera l’énergie et la force pour aller chercher le maintien. En plus, on ne fait pas des finales tous les ans, c’est une chance de se retrouver ici. »
Toulouse pour écrire sa propre histoire
Côté face, un Toulouse Football Club qui n’a pas vraiment décidé s’il a déjà vécu pareille aventure une fois (en 1957, avant que le club ne change d’appellation une décennie plus tard pour redevenir le TFC en 1979), ou même zéro, sous sa forme moderne. Et une ville qui sait très bien qu’elle pourrait n’avoir jamais vibré aussi fort pour du ballon rond, en tout cas depuis 66 ans. C’est tout ce poids de l’histoire que devront affronter Brecht Dejaegere et les Violets, bien conscients de pouvoir ajouter une ligne à un palmarès quasi vierge. Heureusement, depuis sa victoire poussive à Annecy pour offrir une aventure hors du temps à toute une région, la bande de Philippe Montanier a pris soin d’aller gagner à Montpellier et Lorient pour éloigner les tracas du championnat de son crâne et pouvoir vivre pleinement le moment présent. « Ils peuvent aborder cette finale à 100% », craint Kombouaré. Une décontraction affichée par les joueurs au moment de découvrir une enceinte où le club n’a jamais eu le privilège de se produire, ce vendredi.
Depuis Dublin, nos Stadistes apportent tout leur soutien au @ToulouseFC pour sa finale de Coupe de France 🙌
Vêtus de beaux t-shirts violets pour la mise en place, on peut dire que #ToulouseIsRedAndPurple🔴🟣
𝐋𝐞 𝐒𝐭𝐚𝐝𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐓𝐞́𝐅𝐞́𝐂𝐞́ 💜 pic.twitter.com/Bd7Z1svhle
— Stade Toulousain (@StadeToulousain) April 28, 2023
À condition de ne pas se faire crucifier par un ancien de la maison (Lafont s’il joue, Sissoko ou Delort, sans compter Kombouaré sur le banc) ou un déficit d’expérience criant. « En finale, parfois des petites erreurs font la différence. Il faut être mentalement et tactiquement prêt. Si tu fais ça, tu n’auras pas de regrets », lançait ce vendredi le capitaine belge en conférence de presse, lui qui a perdu deux finales de Coupe de Belgique avec La Gantoise. Ce qui en fait l’un des rares Toulousains à avoir goûté à ce type d’événements. « Il faut rester unis comme on l’a fait cette saison, bien profiter, car c’est une chance unique. Profiter et être dans la même philosophie. Il faut se concentrer et se préparer au mieux et après c’est à nous, joueurs, de le montrer sur le terrain. » La recette magique ? Les champions de Ligue 2 en titre, qui ont planté à vingt reprises depuis le début de cette Coupe contre six pour les Canaris, en rêvent. Leurs adversaires victorieux d’il y a deux ans en barrages, beaucoup moins.
Par Tom Binet