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Nantes et Monaco dans le piège de Reykjavik

Par Alexandre Doskov
4 minutes
Nantes et Monaco dans le piège de Reykjavik

L'Islande est compliquée à manœuvrer, et ça ne date pas d'hier. Dans les années 80, Nantes et Monaco étaient allés perdre à Reykjavik en Coupe d'Europe, les seules défaites françaises contre des Islandais.

« J’ai perdu contre Reykjavik ? Ha d’accord. Peut-être, oui. Je sais pas. Je ne me souviens même pas que j’avais joué à Reykjavik ! » Jean-Paul Bertrand-Demanes a peut-être la mémoire sélective, mais il semble sincère quand il jure n’avoir aucun souvenir de sa soirée islandaise d’il y a trente ans. « C’était juste après Ramsès II, ça fait loin, hein ! » conclut-il avec humour. Et pourtant, lors de ce premier tour de Coupe de l’UEFA, Bertrand-Demanes, gardien iconique du FC Nantes, avait encaissé deux buts. Assez pour que les Canaris rentrent sur les bords de la Loire avec une défaite, la première de l’histoire pour un club français contre une équipe islandaise. Les faits se déroulent le 17 septembre 1985, dans le froid du stade Hlíðarendi, à l’ouest de Reykjavik. 2000 petits spectateurs sont là pour applaudir le Valur Reykjavik – « l’un des clubs les plus respectés d’Islande » , précise Þorgrímur Þráinsson, défenseur des Islandais ce jour-là – coller un 2-1 aux Nantais. Une fois revenus sur leurs terres, les Jaune et Vert reprendront la main en envoyant un 3-0 aux Islandais, avant de pousser jusqu’aux quarts de finale de cette Coupe de l’UEFA. Mais la brèche a été ouverte, et le Valur Reykjavik n’a plus peur quand elle aperçoit le pavillon français. Les Monégasques l’apprendront à leurs dépens trois ans plus tard en Ligue des champions.

Rendez-vous en terre inconnue

« Je ne me rappelle plus de ce match-là. Ça fait partie des matchs qui ne m’ont pas marqué. » Manuel Amoros est donc lui aussi fâché quand il s’agit de se souvenir de son escapade en Islande. Le vainqueur de l’Euro 84 s’y était aventuré avec Monaco un 8 octobre 1988, pour le premier tour de la Ligue des champions. Þorgrímur Þráinsson, qui était encore dans la défense du Valur lors de ce match, lui pardonne : « C’est normal, il a joué tellement de matchs. Peut-être qu’il ne veut pas se souvenir des matchs où il a perdu. Même moi, je ne me souviens pas de tous mes matchs ! Je ne lui en veux pas. » Une rencontre à la saveur particulière pour Arsène Wenger qui joue le premier match de Coupe d’Europe de sa carrière, et c’est peu dire que l’ASM, champion de France en titre, arrive confiant. Le déplacement sent pourtant le traquenard parfait, et Monaco ne connaît presque rien de son adversaire du jour. « Un ami avait été les superviser pour nous » , se remémore Jean Petit, l’assistant coach d’Arsène Wenger. « Il était allé les voir au stade, un stade avec une main courante autour. Il avait filmé depuis le toit d’une voiture. » L’arrivée à Reykjavik en plein octobre n’est que le début de l’épreuve. Le froid, la nuit, le vent, les conditions extrêmes, la pelouse abîmée, rien ne leur est épargné. Sur le terrain, impossible de trouver des solutions. « Sur le terrain, je n’ai pas vu de différence entre eux et nous. Ils jouaient comme maintenant, ils pressent, ils ne te laissent pas jouer. »

Le valeureux Valur

Au coup de sifflet final, Reykjavik l’emporte 1-0. « Glenn Hoddle a dit à la presse qu’ils pouvaient s’estimer heureux de ne pas avoir perdu 4-0 » , complète Þráinsson. Monaco ne sortira son pied du piège à loup qu’au match retour, là aussi en ramant. Dès la dixième minute de jeu, un attaquant islandais démarre dans le dos des défenseurs et Manu Amoros le stoppe d’un vilain coup au visage. Þorgrímur Þráinsson s’en indigne encore : « Notre joueur a dû aller à l’hôpital, et il n’a eu qu’un carton jaune. Il aurait dû être expulsé ! » Un geste à l’image du combat que doivent livrer les Monégasques à Louis-II. « On n’y arrivait pas, et on marque nos deux buts sur des miracles » , s’agace Jean Petit. Dans un premier temps, Monaco profite d’un but contre son camp débile du gardien islandais, qui envoie la balle dans son but après avoir paniqué sur un corner. Et le but de la qualification arrive par une inspiration géniale de George Weah, qui se permet une frappe en lucarne de 35 mètres pour mettre fin au supplice de son équipe. Un 2-0, une qualification et un ouf de soulagement. Le staff monégasque peut enfin souffler, mais Jean Petit est resté impressionné par ces Islandais « conscients de leur valeur, bons dans la contre-attaque, adroits techniquement, avec un côté force tranquille » . Un avertissement pour les Bleus, qui savent désormais que s’ils perdent ce dimanche soir, ils n’auront qu’une seule stratégie pour s’en sortir : attendre trente ans, et répondre « Ha bon ? Je ne m’en souviens pas » quand on leur demandera en 2046 de parler de leur quart de finale face à l’Islande.

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Par Alexandre Doskov

Tous propos recueillis par AD

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