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Nantes, bordel et Vahid

Par Florian Manceau
4 minutes
Nantes, bordel et Vahid

Avant même que la saison ne commence, Vahid Halilhodžić va quitter le banc des Canaris. Un départ prévisible et souhaité depuis plusieurs mois par l'ensemble du club, mais qui oblige les dirigeants à lui trouver un successeur en vitesse au sein d'une structure où la pagaille devient le maître-mot.

À Nantes, plus rien n’étonne personne. Depuis que le club est présidé par Waldemar Kita, il faut s’attendre à tout et chaque événement un peu improbable fait figure de normalité. Cet été 2019 n’échappe pas à la règle, que ce soit sur le plan sportif ou administratif. Il y a d’abord eu l’histoire de la vente de la structure quasiment conclue et finalement annulée, faute de « garanties suffisantes » de la part de l’acheteur selon le directeur général délégué Franck Kita.

Et puis, il y a cet immense brouillard entourant le futur de Vahid Halilhodžić. D’après les informations d’Ouest-France, la question est désormais réglée : l’entraîneur a décidé de quitter son poste, et son casier sera vidé dès la fin de semaine après le match amical opposant les Canaris au Genoa. Les dirigeants devraient donc se retrouver sans technicien à une semaine de la reprise de la Ligue 1, obligés de trouver quelqu’un pour tenir la baraque en l’espace de quelque jours. Une situation galère ? Peut-être. Mais une situation prévisible et quasiment prévue, surtout. Car oui : repartir sur une nouvelle saison en ayant à l’esprit que l’homme du banc va sans doute partir avant le premier match officiel, c’est possible en Loire-Atlantique.

Direction vs Halilhodžić vs joueurs

Au club, tout le monde savait plus ou moins que Coach Vahid allait faire ses valises. Avant, durant ou après l’été, cela n’était qu’une question de temps. Pourquoi ? Parce que les relations entre le Bosnien et la direction, déjà fraiches en fin d’exercice 2018-2019, se sont encore refroidies à l’orée de la nouvelle saison. Mercato, communication médiatique, façon de travailler… Chaque camp semble avoir de nombreux reproches à faire à l’autre. Idem avec les joueurs : depuis le retour officialisé d’Halilhodžić le 2 octobre 2018 en remplacement de Miguel Cardoso, l’effectif est essoré et n’est pas très emballé à l’idée de repartir avec le rigoureux Monsieur. Raison pour laquelle des demandes de transferts ont été réclamées, par les principaux protagonistes.

Ne manquait donc plus que la présidence ou l’entraîneur, dont aucun ne voulait offrir le plaisir à l’autre de craquer jusque-là, signe le divorce en étant conscient de la perte financière personnelle. Résultat : l’ancien attaquant des Canaris, épuisé, devrait s’abandonner à une issue somme toute raisonnable. C’est-à-dire la démission.

Puel, Vieira ou… Ziani ?

Signe que cette nouvelle serait loin d’être une surprise, le FCN a déjà, et depuis de nombreuses semaines, lancé la recherche de son successeur. Claude Puel, qui a été sondé, n’envisagerait pas ce projet comme intéressant à titre individuel. Patrick Vieira est également évoqué, mais difficile de voir l’ex-international français quitter Nice pour Nantes à l’heure actuelle. Du coup, et parce que la mission doit être réalisée dans l’urgence, c’est Stéphane Ziani qui tiendrait la corde. Le coach des U19, titulaire du brevet d’entraîneur professionnel de football nécessaire pour pouvoir diriger en Ligue 1 et 27 années en jaune au compteur, permettrait entre autres à Kita d’éviter une nouvelle dépense économique et aux jeunes de se montrer davantage dans le groupe professionnel.

Il pourrait aussi faire évoluer les choses, si on lui en donne la chance et les moyens, à long terme. « Auparavant, il y avait une identité forte dans tous les clubs : Auxerre, le FC Nantes, Saint-Étienne, Bordeaux. Aujourd’hui, à part Lyon… On retrouve l’amour du maillot chez les jeunes Nantais, comme Imran Louza, ceux qui sont passés par l’école de foot, souvent… Je rêve d’un club où lorsque quelqu’un arrive, il se dise, là, c’est Nantes. J’y crois » , déclarait-il ainsi en février à Ouest-France.

Changer les choses, avec des bouquets de prose

Toujours est-il que ce choix modifierait énormément de choses sur le terrain, étant donné que Ziani n’a absolument pas la même vision du football qu’un Halilhodžić qui se voit en chef de troupe sans état d’âme pour le compromis tactique. En témoignent ses propos, toujours tirés du journal local : « Une génération part, une autre arrive et le propre de l’entraîneur, c’est de s’adapter aux joueurs (…) En début de saison, on avait beaucoup de défenseurs axiaux, on a joué alors à trois derrière. La saison dernière, il y avait plus de vitesse et de puissance et on allait chasser un peu plus. Là, on est plus dans une position d’attente. »

De là à redonner le plaisir de jouer et le sourire à une équipe pas vraiment sortie de la déprime – notamment depuis le décès d’Emiliano Sala -, malgré le maintien acquis et quelques bons résultats en fin de saison passée ? En tout cas, le changement s’avère indispensable pour rebondir. Et puisque personne ne s’en plaindrait…

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