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Nantes : après la Coupe, la découpe
Défait par Brest dans le score (0-2) et dans la manière, Nantes n'a pas réagi et s'est de nouveau sabordé lui-même. Il fallait pour les joueurs passer à autre chose après la triste finale de la Coupe de France et se battre pour décrocher le maintien. Mais ça, les hommes d'Antoine Kombouaré en sont aujourd'hui bien loin.
Le FC Nantes peut penser avoir touché le fond à chaque match. Pourtant, Nantes arrive à creuser encore et encore. Au sortir d’une finale de Coupe de France perdue qui a rapidement viré au cauchemar, une réaction était espérée dans la manière et le résultat. Pourtant, quatre jours plus tard, ce changement n’est pas arrivé chez un concurrent direct au maintien, alors que les prochaines épreuves s’annoncent d’un tout autre niveau.
Les mêmes maux, les mêmes erreurs
Passés de l’enthousiasme à la colère samedi dernier, les supporters nantais attendaient une réponse de ceux qui portent leurs couleurs. À Brest, ce fut finalement un nouveau match sans la moindre envie et détermination dégagées. 90 nouvelles minutes face à un concurrent direct au maintien (SB29 et FCN étaient à égalité de points à l’entame du match, NDLR) où les cadres n’ont pas répondu présent. À commencer par Alban Lafont qui, déjà loin d’être à son niveau face à Toulouse, a de nouveau commis une erreur condamnant une équipe nantaise en plein doute. Habitué à porter les siens, c’est aujourd’hui l’ombre du portier qui détient le brassard de capitaine.
3 – Alban Lafont a commis un total de 3 erreurs amenant à un but adverse sur ses 4 derniers matches avec Nantes toutes compétitions confondues. MauvaisePasse. #SB29FCN pic.twitter.com/z9B6FS445x
— OptaJean (@OptaJean) May 3, 2023
Sa défense centrale a aussi de nouveau été translucide. Nicolas Pallois et Jean-Charles Castelletto, auteurs d’une piètre prestation en finale de Coupe de France, ont de nouveau déçu, à l’image du deuxième but où ils sont simplement dépassés par les événements. L’attaque a, elle, encore mis en exergue un cruel manque d’imagination. Orphelins de Ludovic Blas, sur le banc au coup d’envoi et entré en jeu au début de la seconde mi-temps, les offensifs n’ont jamais été en capacité de créer un réel danger. Une copie qui rejoint les précédentes dans le tiroir de l’infamie. Symboliquement, le seul à avoir dégagé une envie significative n’est autre que Samuel Moutoussamy, qui avait été retenu d’aller s’expliquer de manière brutale face aux supporters à la suite de l’humiliation du week-end dernier.
À la table de ceux qui ne répondent plus présents
Antoine Kombouaré confiait lundi dernier en conférence de presse que le groupe entier en était « à se demander » comment avait pu se produire une telle prestation. Les réponses n’ont visiblement pas été trouvées. La nécessité de se remobiliser était évoquée par le coach kanak avant ce match à Brest, ses joueurs sont aujourd’hui rassemblés pour s’écrouler tous ensemble. « Cette fébrilité » évoquée par l’entraîneur du FCN en conférence d’après-match domine des Canaris qui ne volent plus. Ils sont en réalité victimes d’une panne sèche en championnat depuis le 12 février et une victoire face à Lorient (1-0). Ils se qualifiaient avant ça pour les quarts de finale de la coupe nationale (1-1, 4-2 TAB contre Angers) et allaient arracher un match nul à Turin en barrages de C3. Ils ignoraient seulement qu’après ce match héroïque allait débuter une période de disette accrochée tel un boulet au pied et qui empêche de remonter à la surface. Nicolas Pallois trouvait dommage « de ne pas avoir joué ce match » contre Toulouse, ne pas avoir joué celui à Brest témoigne d’une brutale dégringolade. Relégable avant de recevoir Strasbourg (16e) dimanche, il s’agira pour cette équipe de montrer autre chose que contre Auxerre (1-2), Troyes (2-2) et Brest (0-2) (1 point pris sur 9). Ce collectif se lance dans un combat bien plus exigeant que ce qu’il a connu précédemment et aux conséquences qu’une ville ne pensait pas devoir imaginer. Le branle-bas de combat doit aujourd’hui être engagé par Antoine Kombouaré, avant que le bateau ne fasse bien plus que chavirer.
Par Marius Le Moual