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Papy fait de la résistance
Mis sur le côté à Leicester la saison passée, Nampalys Mendy a vu l'été défiler, sans réussir à trouver chaussure à son pied. Jusqu'à ce que Franck Haise l'appelle. Banco : arrivé à Lens par la porte de service, le Sénégalais est devenu incontournable. Un rôle qu'il entend confirmer ce mercredi soir en déplacement à Arsenal.
Le milieu de terrain lensois version 2023-2024 devait reposer en grande partie sur Stijn Spierings et Andy Diouf. Première recrue estivale du club, le Néerlandais a signé un contrat de quatre ans. Arnaud Pouille vantait alors ses statistiques de « meilleur récupérateur de ballons dans les cinq grands championnats ». Tout ça pour qu’il soit exfiltré 82 jours plus tard, renvoyé à Toulouse. Diouf, lui, a débarqué contre un chèque de 14 millions d’euros – deuxième plus gros transfert de l’histoire du club, avant qu’Elye Wahi le fasse reculer au troisième rang. « Un profil idoine pour le système de jeu de Franck Haise », et un renfort placé « sous le signe du talent et de l’intensité » dixit le directeur général sang et or. Seulement, l’international espoirs connaît un départ poussif. Franck Haise n’a pas hésité à le sortir dès la mi-temps au Havre le mois dernier (0-0). L’ancien Rennais est même resté scotché sur le banc lors de la double confrontation face au PSV. Là où Nampalys Mendy, arrivé à La Gaillette sans faire de bruit, a vite su faire son nid.
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« J’ai eu envie de baisser les bras »
Le Sénégalais s’est posé en Artois le 4 septembre, alors que le mercato était déjà refermé. Libéré de son contrat avec Leicester, il a été annoncé en discussion avec Al Wehda (Arabie saoudite) durant l’été, mais a préféré revenir en France, cinq ans après son départ de Nice. « J’ai eu quelques sollicitations, mais pas forcément ce que je voulais. J’ai eu envie de baisser les bras parfois, admettait-il dans L’Équipe. Je craignais de devoir m’engager dans un club par défaut. (…) La Ligue 1, je connaissais déjà et c’était non, c’était catégorique dans ma tête. Je voulais plutôt continuer à l’étranger. Mais j’ai parlé avec le coach, et tout s’est accéléré, tout s’est éclairé. J’avais besoin d’un club humain. » Franck Haise le lance dans le grand bain dès le 20 septembre en le titularisant à Séville, trois mois après son dernier match. Essai transformé. Rebelote contre Arsenal, où Papy rend une copie sobre et propre, à son image, avec 94% de passes réussies et 9 ballons récupérés.
Adopte un « vieux »
Convaincu, Haise l’a aligné d’entrée de jeu lors des quatre matchs déjà joués par le Racing en Ligue des champions, formant le double pivot sang et or avec Salis Abdul Samed. Diouf, lui, a récupéré les miettes. « C’est un joueur qui a plus de 300 matchs, contre un joueur qui a une saison dans le championnat suisse et qui doit aussi appréhender un certain nombre de choses. Sur la Ligue des champions, jusqu’à maintenant, j’ai fait le choix d’une expérience, d’une stabilité et d’un équilibre plus importants », justifiait le coach en conférence de presse, louant ses capacités à « récupérer, avoir une grosse activité au cœur du jeu et jouer sous pression ».
Le Varois a aussi de l’expérience à revendre, encore plus à Lens. À 31 ans, il est l’un des rares trentenaires de l’effectif, avec Jean-Louis Leca (38 piges) et Florian Sotoca (33). Titulaire dans l’équipe sénégalaise victorieuse de la CAN en 2022, du voyage au Qatar pour la dernière Coupe du monde, Mendy dispose d’un vrai vécu international. Contrairement à la plupart de ses coéquipiers, il n’était pas non plus un néophyte de la Coupe d’Europe au début de la saison – un match de Ligue des champions avec Leicester, dix apparitions en Ligue Europa. Toutes les cases étaient cochées pour que le numéro 26 apporte une vraie plus-value, sur le pré, où il stabilise, compense, gratte et bouche les trous, comme dans le vestiaire. « Je voulais juste retrouver du plaisir sur un terrain, confiait le joueur il y a trois semaines. C’est au-delà de mon imagination. » Mendy était resté sur le banc lors de sa dernière venue à l’Emirates, en août 2022. Un simple spectateur. Mercredi soir, il y redeviendra acteur.
Par Quentin Ballue