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Naive New Beaters : « Maradona devait plaire aux meufs »
Que font les touristes dans la Bombonera ? Qui joue vraiment au football au Texas ? Quels sont les posters préférés des barmans argentins ? Réponse, avec humour, de David Boring, chanteur dribbleur des Naive New Beaters.
Pour toi, le football, c’est avant tout une histoire de style ?Quand j’étais petit, j’y jouais mais par obligation, donc j’allais tout le temps dans les buts. Dans les équipes, on me choisissait toujours en dernier. Ça me foutait la pression.
Où as-tu appris à jouer au foot ?J’ai grandi aux États-Unis. Une fois, j’ai fait une colo, au Texas. Les seules qui étaient inscrites au foot, c’étaient les filles. Parfois, elles me disaient : « Ah, tu dribbles bien, t’as un beau style. » Donc je jouais beaucoup sur le style, moins sur l’efficacité.
Tu as aussi vécu en Argentine. Raconte-nous les matchs là-bas…J’adorais aller voir des matchs de Boca, l’ambiance était complètement folle. J’ai aussi vécu un match de River Plate, au Monumental.
As-tu vu d’autres stades en Amérique du Sud ?J’ai assisté à un match au stade Maracanã, au Brésil. Classe ou pas ?
Quel souvenir précis gardes-tu de ces rencontres ?Déjà, je me rappelle que, dans le stade de Boca, les touristes mettaient du scotch autour de leur appareil photo pour ne pas se les faire chourer. Mais je me disais que c’était bête parce que même s’ils mettaient du scotch, tout le monde pouvait voir qu’il s’agissait bien d’appareils photo !
Et pour le match de River Plate ?Au Monumental, il y avait moins de scotch autour des appareils. C’est beaucoup plus chic, mais vraiment beaucoup plus chic.
Dans les bars locaux, qu’est-ce qui t’a marqué ?Dans tous les bars où tu rentres, il y a trois photos : une photo de Carlos Gardel, star du tango, une autre d’Eva Peron et une photo de Diego, souvent le poster où il est tout jeunot. Il y aussi parfois le Che à la place d’Eva Peron, mais jamais à la place de Maradona. Carlos Gardel et Maradona sont en tête de liste.
En termes de jeu, qu’incarne pour toi Maradona ?Le dribble ! D’ailleurs, comme je dribblais bien quand j’étais petit, et que ça plaisait aux meufs, j’expliquais que l’inspiration venait de Maradona. Et puis je me disais que Diego devait plaire aux meufs aussi, mais plus que moi, c’est une évidence. Quand tu as un petit gars qui fait des dribbles de ouf, même s’il n’y a pas de but, il t’en a quand même foutu plein la tronche !
Tu confirmes que Diego y est toujours aussi idolâtré ?Malgré ses déboires, en Argentine, il ne faut pas dire de mal de Maradona. C’est l’enfant du peuple.
Naive New Beaters, La Onda, album disponible (Cinq7)
En concert le 30 juin à Paris (Solidays)
Propos recueillis par Romain Lejeune