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Nacho, l’homme à tout faire de Zidane
Bouche-trou officiel de Zidane au sein de la défense du Real, Nacho affiche toujours la même régularité. Après seize années passées au Real Madrid, l'Espagnol semble enfin reconnu à sa juste valeur dans un club où il a souvent ciré le banc.
26 octobre 2016. En déplacement sur la pelouse du Cultural Leonesa, en seizième de finale de Coupe du Roi, les habituels remplaçants du Real Madrid font le job. Alors que le score est déjà de 5 à 0, Nacho décide d’y aller de son coup de génie. À la réception d’un centre de Marco Asensio, l’Espagnol claque un ciseau acrobatique depuis l’entrée de la surface de réparation qui va se loger sous la barre. Une merveille qui laisse sans voix James Rodríguez et qui déclenche l’hilarité d’un Zinédine Zidane qui encense son défenseur en conférence de presse : « C’est un but irréel. Il est plus beau que celui que j’avais marqué en finale de la Ligue des champions. Je suis vraiment heureux pour lui. C’est un but qui va rentrer dans l’histoire et il le mérite. » Rien que ça.
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— beIN Sports (@beinsports_FR) 26 octobre 2016
L’éclosion, puis le banc des remplaçants
Natif de Madrid, Nacho, moins connu sous le nom de José Ignacio Fernández Iglesias, débarque au centre de formation du Real Madrid en 2001, à l’âge de onze ans. À partir de là, le gamin d’Alcalá de Henares, en banlieue de Madrid, monte les échelons tranquillement. Cantera, Castilla et enfin équipe première avec laquelle il dispute son premier match le 23 avril 2011 sur la pelouse de Valence en Liga. Convaincu par la performance de Nacho au poste de latéral gauche, José Mourinho l’intègre au groupe professionnel lors de l’été suivant en compagnie d’Álvaro Morata. À vingt-deux ans, l’international espagnol espoir touche enfin à son rêve : faire partie de l’équipe première du Real Madrid.
Problème, le rêve ne va pas forcément se passer comme il l’aurait souhaité. Numéro quatre dans la hiérarchie des défenseurs centraux, numéro trois dans celle des latéraux, Nacho doit surtout se contenter des premiers tours de Coupe d’Espagne et espérer une avalanche de blessures pour fouler la pelouse. Résultat, l’Espagnol joue peu. Neufs rencontres de championnat en 2012-2013, douze l’année suivante, puis quatorze et enfin seize la saison dernière. À l’image d’Álvaro Morata, Nacho aurait pu, lui aussi, quitter la capitale espagnole pour gratter du temps de jeu ailleurs. Mais non, il est attaché à son club et préfère y voir le verre à moitié plein comme il le déclarait en novembre 2016 : « Je suis calme parce que je me sens chez moi à Madrid. Je ne joue pas autant que j’aimerais, car je préférerais tout jouer. Mais je reste serein parce que chaque année, je joue plus. Je ne m’impose pas un plafond de 60 matchs, je vise des objectifs réalisables. Si une saison, je joue 17 matchs, celle d’après je vise les 20. Je ne vais pas passer ma vie à jouer 15 matchs. J’aspire à plus. Mais je sais où je suis et j’en suis heureux. »
Défenseur le plus utilisé cette saison par Zidane
Quelques mois après avoir étalé légèrement son spleen à la presse, Nacho est désormais un homme comblé. Profitant du turn over de Zinédine Zidane, des blessures de Raphaël Varane et de Pepe, ainsi que des méformes techniques des doublures latérales Danilo et Fábio Coentrão, l’international espagnol (8 sélections) est le défenseur le plus utilisé par le double Z en championnat à égalité avec Marcelo (28 rencontres). Nacho trimbale ses 27 ans où Zidane lui demande de le faire : défenseur central en quart de finale de Ligue des champions face au Bayern, en piston droit lors de la demi-finale aller contre l’Atlético ou encore à gauche lors du match décisif face au FC Séville du 14 mai dernier, où il s’est même permis le luxe d’ouvrir le score en filou.
Un point commun entre toutes ces rencontres ? La victoire des Merengues certes, mais surtout la performance aboutie de Nacho. Solide défensivement, l’Espagnol ne fait que très peu d’erreurs et tient parfaitement son rang lorsque Zidane fait appel à lui. Une aubaine pour Zizou qui n’a plus à craindre une blessure de l’un de ses éléments défensifs qu’il pourra remplacer immédiatement par son homme à tout faire, et à tout bien faire. Conscient que sa polyvalence peut être un frein pour sa carrière, Nacho préfère apprécier l’instant : « En début de saison, jamais je n’aurais pensé jouer autant de matchs. C’est toujours spécial de porter ce maillot. Cette année, les choses se passent bien pour moi et la meilleure façon de conclure serait de remporter des titres. » Il faudra au moins claquer un nouveau ciseau acrobatique en finale de Ligue des champions le 3 juin prochain pour faire en sorte qu’à l’avenir, une recherche Google de « Nacho » n’aboutisse pas systématiquement sur une photo d’un biscuit recouvert de cheddar. Ou trempé dans du guacamole.
Par Steven Oliveira