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Müller, c’est quoi le problème ?

Par Florian Cadu
Müller, c’est quoi le problème ?

Alors que le Bayern Munich est en pleine bourre, Thomas Müller ne voit pas vraiment le jour. Moins performant cette saison que par le passé, l’attaquant est désormais devenu un simple remplaçant. L’Allemand aurait-il effectué toute sa carrière en surrégime, ou s’agit-il seulement d’une période de doute ?

27 buts inscrits lors de ses sept dernières rencontres toutes compétitions confondues. 17 matchs sans défaite, dont quinze victoires. Pas besoin d’en rajouter : le Bayern Munich est en forme. Mais derrière ces statistiques dingues et cette bonne santé sportive se cachent, comme souvent, quelques petits problèmes personnels. C’est le cas pour Renato Sanches par exemple, 397 petites minutes non convaincantes en Bundesliga et quelques apparitions en coupes. Pas franchement inquiétant pour le Portugais de dix-neuf ans arrivé cet été, qui doit encore s’adapter à son nouveau pays et qui a encore le temps devant lui.

Ce qui n’est absolument pas le cas de Thomas Müller. Au club depuis l’an 2000 et taulier de l’équipe depuis quelques années, l’attaquant connaît sa période la plus noire de sa carrière. Suffit, encore une fois, de brandir les chiffres pour donner une idée de la situation. En 2016-2017, Müller a été alignée d’entrée à 17 reprises en championnat – signe qu’il n’est plus titulaire indiscutable – et n’a marqué qu’à… une seule et unique reprise. Loin, très loin de ses standards (au moins douze pions marqués lors des sept éditions précédentes, hormis en 2011-2012 où son bilan est de sept). Le principal intéressé a d’ailleurs admis qu’il n’était pas au mieux actuellement dans Bild cette semaine – « Sportivement, j’ai certainement connu de meilleurs moments. »

Pas de but, mais des passes

Alors, a-t-on affaire au véritable visage de Müller ? Autrement dit, l’Allemand aurait-il jusque-là évolué à un niveau qui n’était pas le sien et qui lui a permis, entre autres, de choper la 5e place du Ballon d’or en 2014 et d’être sacré meilleur buteur de la Coupe du monde en 2010 ? Non. Bien sûr que non. D’abord, son manque de réussite récent est à relativiser. S’il est moins buteur, l’homme aux chaussettes baissées est toujours décisif. En témoignent ses neuf passes décisives distribuées en championnat. Si l’on ajoute les autres épreuves et l’équipe nationale, Thomas a même offert seize assists. Trois de moins seulement que son record en la matière établi en 2011-2012. Devant ce constat et l’importance de son joueur dans le vestiaire, Carlo Ancelotti ne peut tenir qu’un discours rassurant. Chose faite sur TZ début janvier : « J’ai souvent dit que Thomas Müller est un joueur très intelligent. Il trouve toujours le bon placement sur le terrain, quelle que soit la position où il joue. Il a disputé beaucoup de matchs lors de la première partie de la saison et il jouera beaucoup de matchs après les vacances d’hiver. Rien n’a changé pour Thomas. »

Plus de place dans le onze

Le problème, c’est que si, les choses ont changé avec Ancelotti. Beaucoup moins fan des profils polyvalents, au contraire de son prédécesseur Pep Guardiola, l’Italien préfère placer ses joueurs à leur poste spécifique. Peu utilisé en pointe ou à gauche, Müller est donc positionné derrière Robert Lewandowski ou à sa droite. Or, le technicien munichois privilégie Thiago Alcántara dans le premier cas, et Arjen Robben dans le second. Tout ça, l’ancien de la maison Lothar Matthäus l’avait vu dès la nouvelle année 2017 dans Sport Bild: « Ce sera vraiment difficile pour Thomas Müller de se battre pour une place dans le onze de départ dans la seconde moitié de la saison. Il n’y a pas vraiment une position dans la formation de Carlo Ancelotti qui lui convienne.(…)Arjen Robben est une meilleure option sur l’aile droite et le Bayern ne joue pas vraiment avec un attaquant de soutien. Ils jouent avec un milieu de terrain offensif derrière Robert Lewandowski et je pense que Thiago Alcántara est le bon homme pour ce rôle. Il est beaucoup plus flexible que Thomas Müller. »

Autre souci, plus individuel celui-là : le bonhomme de vingt-sept ans, qui devrait donc être dans la force de l’âge, semble psychologiquement touché par les critiques médiatiques et son poids décroissant dans le groupe. Moins souriant, plus ronchon, Müller en aurait-il assez qu’on ne le considère pas à sa juste valeur ? Souhaite-t-il qu’on lui fasse davantage confiance et qu’on le fixe au poste qu’il apprécie le plus ? A-t-il seulement digéré que ses dirigeants ne l’aient même pas sondé lorsque Manchester United a proposé une somme énorme pour l’attirer en Premier League durant l’été 2015 ? Si rien ne change, Thomas devrait rapidement afficher des réponses à ces interrogations. Peut-être même publiquement.

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Par Florian Cadu

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