- Turquie
- Süper Lig
- 25e journée
- Fenerbahçe/Beşiktaş (1-0)
Moussa Sow délivre Fenerbahçe
Au terme d'un match très engagé et pauvre en occasions, le Fenerbahçe s'impose 1-0 face au Beşiktaş, grâce à un but de Moussa en toute fin de rencontre. Un Moussa Sow entré en cours de jeu suite, entre autres, à un pétage de plomb signé Emmanuel Emenike.
Fenerbahçe 1-0 Beşiktaş
But : Sow (90e)
Vu comment Emmanuel Emenike s’est comporté ce soir, on peut considérer que son histoire avec Fenerbahçe est terminée. Titulaire à la place de Moussa Sow, le Nigérian n’a pas aimé entendre le prénom du Sénégalais scandé dans les travées du Sükrü Saracoglu. Pris en grippe par le public pour avoir (entre autres) raté un face-à-face pourtant négociable, le Nigérian a enlevé son maillot et est sorti du terrain Ülkeré. Puisqu’ils veulent Moussa Sow, ils l’auront, leur Moussa Sow. En soi, c’est compréhensible : en fin de rencontre, l’ancien Rennais a délivré les siens d’une volée ô combien difficile à réaliser. La volée de la victoire, qui permet à Fenerbahçe de recoller à son adversaire du jour, mais aussi au rival ultime, Galatasaray.
Beşiktaş, seul contre tous
Avant la rencontre, la configuration du classement est assez kiffante: grâce à sa victoire sur Kasımpaşa (le quartier d’Istanbul où Recep Tayyip Erdoğan a grandi), Galatasaray a chipé la tête au Beşiktaş (55 points contre 54), tandis que le Fenerbahçe (50 unités) doit absolument gagner pour ne pas être largué. Seulement, cela se fera sans les supporters derrière les buts, « suspendus » après des chants un peu gratinés envers le GS, et remplacés par de grands drapeaux rayés jaune et bleu. Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, les déplacements de fans sont interdits lors des derbys stambouliotes, ce qui fait que le Beşiktaş se retrouve seul contre tous dans le Sükrü Saracoglu. Néanmoins, dans le jeu, hormis les sifflets, cela ne se ressent pas vraiment. Ce sont d’ailleurs les Aigles qui fondent en premier sur les buts des Canaris. Mais petit à petit, le Fenerbahçe prend le contrôle de la rencontre. Emenike, seul aux seize mètres, la met au-dessus (19e), mais au moins, ça a le mérite de réveiller l’orgueil de Dirk Kuyt, qui place une grosse frappe croisée, détournée en corner (21e).
Emenike pète un plomb
Le Beşiktaş essaye de construire patiemment, en accélérant dans les derniers mètres, mais est constamment gêné par le pressing du Fener. Mais alors que tout semble se dérouler normalement, l’improbable se produit : excédé par les « Moussa » venus des tribunes (pour Moussa Sow), Emmanuel Emenike pète un câble, enlève son maillot et demande un changement de force. Raisonné par les siens, il restera finalement sur la pelouse, mais subira le même traitement que les joueurs de Beşiktaş, à savoir une douche sous une pluie de sifflets. Quant à Moussa Sow, il fera bel et bien son entrée, mais pour Raul Meireles, blessé. Emenike ne se laisse pas abattre pour autant, et, malgré les sifflets, file le ballon à Topal, qui échoue devant Zengin (39e). En fin de première période, les Canaris poussent, mais les Aigles dominent dans les airs. Mi-temps.
Moussa, le Sow-eur
Après les citrons, Fenerbahçe tente le tout pour le tout, en faisant entrer Pierre-Achille Webo pour Emmanuel Emenike et Diego quelques minutes après, pour un Dirk Kuyt blessé. Néanmoins, c’est Beşiktaş qui se crée une occasion (sa première du match) ; malheureusement pour les Aigles, José Sosa est un poil trop court sur le centre de Demba Ba (51e). Conscients que c’est le Fener qui est obligé de gagner pour ne pas se faire distancer, les joueurs du Beşiktaş laissent leurs adversaires venir, pour mieux les prendre en contre. Seulement, Gökhan Töre, voire Atiba Hutchinson, ne semblent pas toujours en mesure de voir que Demba Ba, accessoirement co-meilleur buteur de Süper Lig (15 pions, à égalité avec Fernandão de Bursaspor et Óscar Cardozo de Trabzonspor), est très souvent démarqué. D’une manière générale, le match est engagé, mais pas violent non plus. En revanche, les occasions ne sont pas légion : le Sükrü Saracoglu frissonne sur une frappe enroulée d’Alper Potuk qui passe bien à côté (79e), avant de se taire quand Demba Ba se retrouve devant Volkan Demirel la minute suivante. Le portier gagne son duel, et Oguzhan Özyakup la met au-dessus (80e). La fin de la rencontre est décousue, ça attaque dans les deux sens. « On est proche du KO » , comme dirait l’autre. Et l’uppercut viendra de Moussa Sow, qui réussit une jolie volée sur un service de l’autre entrant, Pierre Webo (90e). « Coaching gagnant » , comme dirait l’autre également. Le Fenerbahçe s’impose donc 1-0 et recolle aux deux autres grands Stambouliotes. Le Beşiktaş, qui n’a plus gagné à Kadiköy depuis une dizaine d’années, cède sa place de leader à Galatasaray. La fin de saison s’annonce complètement dingue sur les rives du Bosphore.
Par Ali Farhat, aka Umut Bulut