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Moussa Sissoko, un air de déjà-vu
Un Frenchie de Newcastle sur les tablettes du PSG de Laurent Blanc. Les rumeurs envoyant Moussa Sissoko dans la capitale ont des faux airs de Yohan Cabaye. Et quand on voit où est l'ancien Magpie un an après son arrivée dans la capitale, on est en droit de se demander à quelle sauce Sissoko pourrait être mangé s'il était amené à venir dans la capitale...
C’est le nom qui revient en boucle quand on tape « mercato » et « PSG » dans une barre de recherche sur Internet. Qui ça ? Ángel Di María ? Paul Pogba ? Eden Hazard ? Lionel Messi ? Non. Moussa Sissoko. 27 ans, joueur de Newcastle et ancien Toulousain. L’évocation de la possible arrivée du Magpie irrite un bon nombre de suiveurs du PSG, habitués désormais au gratin de ce monde plutôt qu’aux anciens pensionnaires de Ligue 1. On entend même des « Leonardo, reviens » . C’est mal connaître l’amour porté par l’ancien directeur sportif envers Sissoko pourtant. Après tout, le Brésilien s’était fendu d’un terrible aveu lors de l’été 2011 lorsqu’il avait tout fait pour arracher Sissoko au TFC : « On suivait Moussa Sissoko, mais il est parti à Newcastle. Cabaye ? Lui, c’est un joueur que j’apprécie beaucoup. » Au fond, Laurent Blanc n’y est pour rien. Cabaye et Sissoko, ce sont des noms qui circulent au sein du club depuis plus de trois ans. Et puis le problème n’est pas là.
Actuellement, le PSG a-t-il besoin de Sissoko ? Difficile à dire. Sur certains matchs, le joueur de Newcastle a prouvé qu’il avait le niveau international. On pense notamment à certaines prestations en équipe de France, que ce soit en Espagne en octobre 2012 où lors du dernier Mondial au Brésil. Très apprécié par Didier Deschamps, Sissoko possède ce qu’on appelle dans le jargon « un volume de jeu » . Il court, défend, prend son côté, percute, perfore, propose. Maintenant, le joueur – estimé à 20 millions d’euros – est-il capable d’apporter quelque chose au PSG de Laurent Blanc ? Tactiquement, Sissoko peut occuper le poste de box-to-box de Matuidi, à savoir un joueur qui propose énormément par ses courses. Placé plus haut, le garçon serait dans le même secteur que Lucas Moura, sur le côté droit du triangle offensif. À l’heure actuelle, Sissoko n’a aucune chance de faire la moindre ombre au Lucas de ce début de saison. Son apport serait alors limité…
Quel impact ?
C’est donc au milieu de terrain que Sissoko pourrait être amené à traîner ses crampons si le PSG décidait d’investir sur lui. Un secteur pour le moins chargé actuellement : Thiago Motta, Marco Verratti, Blaise Matuidi, Adrien Rabiot, Yohan Cabaye et Javier Pastore. Même du côté de l’Angleterre, on se demande si cette rumeur a du sens actuellement. Neil Cameron, journaliste au Chronicle Live, journal du Nord de l’Angleterre qui suit particulièrement Newcastle, s’est d’ailleurs positionné dans son canard sur cette histoire : « Newcastle peut vendre Moussa Sissoko, mais je ne pense pas que cela se produira dans les semaines à venir, surtout au PSG. Sissoko est un bon joueur, mais l’est-il assez pour un club qui a pour objectif de remporter la Champions League ? Je n’en suis pas sûr, et pourtant, je suis un de ses fans. »
Pis, le recrutement de Sissoko sonnerait comme un geste de panique de la part des dirigeants parisiens. Du style : « L’équipe n’est pas bien alors on va acheter un mec pour calmer tout le monde. » Quel impact sur le moyen terme ? Quelle stratégie sportive avec ce recrutement ? Quid du projet sportif ? Aujourd’hui, le PSG a surtout besoin de se (re)structurer. De penser moyen terme. Le premier chantier ne concerne pas les joueurs, au fond, mais plutôt le staff technique. Laurent Blanc sera-t-il encore le coach des champions de France en août 2015 ? Quelqu’un au club est-il capable seulement de répondre à cette question. Car si Nasser Al-Khelaïfi envisage de pérenniser son club, il lui faut avant tout bosser sur le projet sportif et un coach capable de faire franchir un palier au club. Finalement, recruter Moussa Sissoko actuellement aurait sans doute le même effet que Cabaye l’an dernier : gagner du temps. Ce qui n’est jamais un bon signe…
Par Mathieu Faure