- C1
- Finale
- Tottenham-Liverpool (0-2)
Moussa, SissoK.O debout
Coupable d’une main qui a permis à Salah d’ouvrir le score après une poignée de secondes, Moussa Sissoko a plombé malgré lui les Spurs qui n’ont jamais réussi à se relever. Terrible, même si le Français a tout fait pour garder la tête haute.
C’était pourtant une action anodine. La première d’une finale que Liverpool choisit d’attaquer tambour battant. On joue la quinzième seconde de jeu lorsque Henderson adresse un ballon en profondeur vers Mané. L’international sénégalais, qui vient de pénétrer dans la surface des Spurs, patiente et attend du soutien. Surtout, l’ancien Messin voit Moussa Sissoko revenir peu à peu sur lui. Le bras droit du milieu de Tottenham est décollé, comme pour replacer un coéquipier, un détail qui n’a pas échappé à Mané.
Un oubli de début de rencontre, une consigne à un partenaire donnée au mauvais moment, sanctionné d’un coup de sifflet et d’un autre bras, tout aussi tendu, qui désigne le point de penalty de sa formation. Sissoko ne comprend pas. Les bras sur la taille, le regard perdu, l’ancien Toulousain est sonné. KO debout, même. Non pas que la faute soit scandaleuse, un fait qu’il ne conteste d’ailleurs à aucun moment. Mais à ce moment-là, c’est le ciel qui lui tombe sur la tête. Comment cette finale, celle qu’il attendait tant, a pu se transformer si rapidement en cauchemar ? Une question qui demeure, et demeurera, sans réponse. Car il faut croire que la destinée de Moussa sera d’être toujours considéré, mais de ne jamais rien gagner.
La malédiction de Moussa
Qu’on se le dise : Moussa Sissoko n’a pas forcément été plus en dessous des autres Spurs lors de cette finale. Pas meilleur, non plus. Il a tenté une frappe de loin (10e) trop dévissée pour essayer de se racheter, mis un stop à un Robertson en plein débordement, tenté à quelques reprises d’instiguer la révolte, mais n’a pas non plus su insuffler un élan de rébellion à la suite de ce coup du sort. Trois minutes avant sa sortie, à la 70e minute de jeu, c’est un Sissoko fatigué qui a d’ailleurs bien failli laisser Mané s’envoler vers le graal sans un retour de Vertonghen.
Même lui, le chouchou des supporters, l’homme de confiance de Pochettino ou de Deschamps avant lui, n’a pas su surnager au cœur d’un collectif qui a longtemps semblé sans idées. Sissoko, qui espérait certainement enfin remporter un trophée après la désillusion de l’Euro 2016 face au Portugal et celle de l’été dernier où il n’a pas été du voyage heureux en Russie, poursuit donc son chemin de croix avec cette nouvelle sortie de route en Ligue des champions. Certains parleront peut-être de destinée, d’autres de malchance. Sauf qu’en attendant, Sissoko n’a toujours pas trouvé la clef pour briser la malédiction.
Par Andrea Chazy