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Mourinho, loup et agneau

Par Thibaud Leplat, à Madrid
Mourinho, loup et agneau

Le Real Madrid pourrait bien être en demi-finale dès ce soir. Pourtant José Mourinho fait la gueule à tout le monde et n’en peut plus d’alimenter sa propre légende. Le pire c’est que ça marche.

« Dans notre groupe il y a une bonne équipe française [Lyon], la meilleure équipe hollandaise [l’Ajax] et le champion de Croatie. Dans d’autres groupes, les grands clubs ont plus de chances. Ils jouent contre des équipes qu’il a fallu que je cherche sur Internet pour savoir d’où elles venaient » . José Mourinho n’est alors qu’en phase de poule mais le Special Un envoie déjà les roquettes dans le camp barcelonais. Le Barça affrontera certes le Milan mais aussi Viktoria Plzen t(République Tchèque) et le Bate Borisov (Biélorussie). Vraiment trop injustes, les tirages au sort de l’UEFA. Sauf que cette fois-ci, le géant madrilène est tombé sur le nain de la compétition. Le Real est outrageusement favori. Dans ce cas-là, rien de tel qu’un bon topo : « on a beaucoup de respect pour eux. S’ils sont arrivés en quarts c’est qu’ils le méritent » . C’est sûr, ma bonne dame. En Espagne, la seule fable qui tienne encore debout c’est celle du Mou, l’homme si proche des ses joueurs et tellement gentil d’un côté, et le héros qui a mis à genoux la puissante presse du Royaume de l’autre. Le Mou, c’est le loup et l’agneau en même temps.

Samedi soir à Bernabeu, les trônes du Special One et de son assistant étaient vides. Tous les deux étaient suspendus pour des mots envers l’arbitre du triste Villarreal-Real Madrid. En l’absence de son chef, Aïtor Karanka prend bien soin d’alimenter sa mystique. Personne ne s’assoit sur le trône du roi, même quand il est absent. Karanka exécute les ordres et part s’installer sur le troisième fauteuil, offrant ainsi aux caméras une vue imprenable sur le vide à côté de lui. Plus tard en zone mixte et en salle de presse, personne n’a vu un merengue. Mourinho met en scène son absence comme pour mieux signifier sa toute-puissance. Hier après-midi, sommé de s’expliquer en conférence d’avant match de Champions League, le mutisme est à peine brisé : « je n’ai pas à me justifier, je ne suis pas responsable, je ne détermine absolument rien » . Soit du moquage en règle de Butragueño, directeur des relations institutionnelles du club, qui avait affirmé quelques heures auparavant que « la décision de ne pas parler vient des joueurs et du staff » . Le Mou n’a pas à se justifier et n’est responsable que devant Dieu. Ses sujets ne peuvent s’en prendre qu’à eux même des peines qui les affligent. Dieu et mon droit.

Le Real en terrain vague

Le Real est tendu. Quand le club le plus riche du monde affronte le plus pauvre de la compétition, il y a quelque chose d’obscène à rappeler les chiffres : 500 millions de budget annuel pour le Real, 8 millions pour l’APOEL. Pourtant en Europe, l’argent ne fait pas toujours le bonheur. Mourinho le sait bien. Perdre contre Nicosie serait un casus belli. Chypre, c’est l’Alcorcon de l’Europe. Un peu comme les fameux banlieusards, ils n’ont rien à perdre et surtout n’ont peur de personne chez eux (5 victoires en 7 matchs). La défaite est tellement taboue que Mourinho ne prononce pas son nom : « je préfèrerais une victoire plutôt qu’un match nul. Pourtant mes sensations me disent que ça va être un match compliqué, mais qu’à Bernabeu, dans notre habitat naturel, les choses seront plus simples » . Sauf que Bernabeu ou pas, cette saison, le Real a beaucoup de mal à gérer ses résultats. Contre Lyon, Moscou, Malaga ou Villarreal, les merengues mènent 1-0. Mourinho fait tourner mais prend finalement un pion sur un coup de fusil à la fin du match. A en faire rêver un chypriote.

Pourtant après 500 millions d’euros dépensés en 3 ans, le seul joueur indispensable au Real ne met pas de gel, n’est pas brésilien et porte la barbe rousse. Il est tellement indispensable qu’on ne sait pas comment peut jouer le Real sans lui. Ce n’est arrivé que trois fois cette saison : Santander en Liga pour sanction, Ponferradina en Coupe et Ajax (alors que le Real est déjà qualifié en C1). Avec Casillas et Ronaldo, Xabi Alonso est le joueur le plus utilisé au Real. Le vrai patron technique, c’est lui. Ses déplacements, son intelligence de jeu et sa précision sont pour certains bien plus indispensables que les passements de jambe du Portugais. Alonso protège la défense, canalise l’attaque et donne la première passe, celle qui change tout. Quand il est là, le jeu est fluide. Quand il n’est pas là, rien ne fonctionne et c’est tout le Royaume qui s’inquiète. Or, Alonso est suspendu et ne joue pas ce soir. Sahin ou Granero, les problèmes seront les suivants: absence de lien entre les lignes, pertes de balles et problèmes de transmission entre défense et attaque. Nicosie peut y croire. Au moins un peu…

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Thibaud Leplat, à Madrid

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