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Mourinho, les mains brûlantes

Par Maxime Brigand
Mourinho, les mains brûlantes

Quelques heures après la quatrième défaite de la saison de Manchester United face à Arsenal dimanche, où les hommes de José Mourinho ont perdu un peu plus qu'un match, Gary Neville a une nouvelle fois braqué les armes sur l'entraîneur portugais, estimant que « cette équipe est probablement la plus mauvaise jamais coachée » par le Special One. Le débat est ouvert.

Il n’y aura eu besoin que de quelques heures pour que les snipers refassent surface. Sur le plateau de Sky Sports, Gary Neville fait alors face à Jamie Carragher. Deux hommes pour deux visions. D’un côté, celle de l’instant T défendue par l’ancien molosse de Liverpool : « Ce n’est pas normal qu’une équipe comme Manchester United soit incapable de marquer à l’extérieur lorsqu’elle affronte des membres du top 6. En réalité, ce n’est pas normal qu’une équipe ne parvienne pas à marquer durant quatre ou cinq matchs, mais pour Manchester United, avec le coach qu’ils ont, les joueurs qu’ils ont sur le terrain et l’argent que le club a dépensé, c’est très problématique. Ce problème vient avant tout de Mourinho et du style qu’il souhaite mettre en place.(…)Quand on joue comme ça, on doit gagner. Tout le monde a vu la colère des supporters aujourd’hui, mais ce n’est pas une surprise pour moi. Mourinho fait ça depuis dix ou quinze ans. Il a toujours abordé les grands matchs de cette manière. » Cette saison, en Premier League, Manchester United affiche quatre défaites à trois journées de la fin du championnat. Ce que pointe Carragher est ailleurs et concerne avant tout ces prestations sans saveur à Anfield (0-0) et à l’Etihad Stadium (0-0).

À ses yeux, la claque reçue à l’Emirates face à Arsenal (0-2) dimanche serait même devenue celle de trop, même si United ne s’est pas contenté de se replier malgré le onze remanié balancé par Mourinho sur la piste. Neville, lui, reste dans le discours qu’il tient depuis plusieurs mois et répète que son ancien club doit « garder José pour au moins trois ans, le laisser faire son travail. Tout le monde sait que ça va être difficile.(…)C’était génial de voir le club gagner des titres et d’en faire partie tout le temps, mais la réalité est que ça n’allait pas durer à jamais. » Puis, il dégaine son bilan : « Cette saison n’est pas acceptable. Je suis d’accord sur ce point avec Jamie.(…)Historiquement, c’est absolument anormal pour José Mourinho. Il a toujours été premier ou deuxième en matière de buts marqués et notamment face aux équipes du top 6. Cette saison est un désastre et cette équipe est probablement la plus mauvaise qu’il ait eu à diriger depuis le début de sa carrière. » L’entraîneur portugais, lui, préfère en rire.

Les échecs découpés par les exceptions

En septembre dernier, José Mourinho avait déjà fait claquer sa langue contre les « Einstein » du football. Huit mois plus tard, l’enfant de Setúbal ne les écoute même plus. Au fond, pourquoi lui tomber dessus à ce point alors qu’il a balancé ce match face aux Gunners, couchant sur la feuille de match le puceau Alex Tuanzebe – très bon face à Alexis Sánchez – et se privant de Pogba, Rashford, Bailly et Blind au coup d’envoi ? Avant la rencontre, Mourinho avait déjà tourné son viseur vers la Ligue Europa, devenue au fil des semaines la seule porte de sortie de Manchester United pour accéder à la prochaine Ligue des champions, et ne s’en était pas caché. Après, il en a rajouté une couche, annonçant que terminer dans le top 4 est même devenu « impossible » . Le Portugais est pragmatique, réfléchit en matière de calendrier et sait qu’il est plus simple de toucher la C1 sur deux matchs qu’en remontant quatre points sur une équipe de City qui n’a plus que la Premier League à jouer.

Voilà les faits, et ce, alors que l’ensemble de la presse britannique ne cesse de couiner chaque semaine sur le style déployé par le United de Mourinho. Sur ce point, il faut avant tout regarder la première saison du technicien portugais dans un tel contexte. En arrivant à Manchester, José Mourinho savait où il foutait les pieds, soit dans l’un des clubs les plus exigeants du monde, dont l’histoire est avant tout rythmée par une pile d’échecs découpée par trois mandats exceptionnels (Mangnall, Busby, Ferguson). Finalement, ce qu’on reproche au Portugais est plus complexe aujourd’hui et n’est pas forcément de sa faute. C’est aussi le mal du foot moderne. Mourinho est ainsi pointé du doigt, car Manchester United possède le plus gros carnet de chèques du monde et peut se payer à peu près n’importe qui – à l’exception notable que la majorité des joueurs ne veut plus venir dans ce merdier à l’image des récentes déclarations de Kylian Mbappé.

Souffrir pour revenir

Le contexte étant, c’est également sur son approche tactique que Mourinho se fait flinguer de partout. C’est aussi sur ce point qu’il se différencie de Guardiola, puisque l’ancien élève de Manuel Sergio ne changera pas. José Mourinho ne s’adapte pas forcément à ses joueurs, mais glisse son groupe dans son système. C’est comme ça qu’il a fait – enfin – d’Ander Herrera le patron du milieu qu’il devait être depuis son arrivée au club à l’été 2014, mais aussi que MU a buté à de multiples reprises sur des équipes inférieures à Old Trafford (10 nuls concédés à domicile cette saison). Mourinho est en homme prêt à mourir avec ses idées, même sur le banc du club qu’il rêvait d’entraîner depuis le premier jour. C’est aussi pour ça qu’il ne faut pas l’enterrer, ne pas oublier les promesses entrevues cette saison, se rendre compte que MU est redevenu attractif dans le jeu, construire sur un succès devenu indispensable en Ligue Europa, et attendre l’été prochain où le mercato devrait être agité sur une enveloppe promise par les dirigeants de quelque 200 millions d’euros. L’arrivée d’Antoine Griezmann est en bonne voie, un arrière gauche est également attendu comme de nouveaux renforts dans l’axe central tout en sachant qu’il faudra également pallier le départ presque acté de David de Gea. Mourinho a aujourd’hui sa base, les plans terminés d’un chantier débuté l’été dernier. Il a commencé à bâtir, reste maintenant à le faire grandir. Mais là aussi, il faut parfois accepter de souffrir. Le succès est aussi à ce prix.

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Manchester United retrouve le sourire à Southampton
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Par Maxime Brigand

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