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Mourinho, la fête est finie
Mourinho et Chelsea : c’est terminé ! Viré pour la seconde fois par Roman Abramovitch, José Mourinho voit son second passage sur le banc des Blues terminer en eau de boudin. Retour sur une chute libre.
Les années passent et se ressemblent donc pour Mourinho. Lorsqu’il revient à Chelsea pour la saison 2013-2014, les supporters sont en fête. Et quoi de plus logique ? Car José Mourinho est plus qu’un entraîneur de football, c’est une fête à lui seul. L’assurance de passer de bons, voire de très bons moments. Mais voilà, comme toutes les fêtes, aussi belles ou grandioses qu’elles puissent être, les lendemains sont difficiles. Mal de crâne, jambes engourdies… l’enfer de la gueule de bois. Parfois, dans les meilleurs jours, un cachet suffit à faire passer cet état pénible. Cette saison, pourtant, cette gueule de bois footballistique a pris des airs de maladie incurable pour les Blues, forcés de couper le mal à la racine.
Lâché par son groupe
Et le retour de bâton n’a pas tardé à se faire connaître. Le 8 août, jour de l’ouverture de la saison, Chelsea accueille Swansea, et le Mou marche déjà sur des œufs en s’attaquant à Eva Carneiro, se mettant au passage une partie de l’opinion publique à dos. Le point de départ du naufrage. Dès la deuxième journée, Chelsea prend une valise (3-0), à l’Etihad Stadium. La première des neufs défaites en championnat qui mèneront finalement le Portugais à son agence Pôle Emploi. Car si la deuxième aventure de Mourinho chez les Blues prend fin aussi brutalement aujourd’hui, c’est d’abord à cause de résultats sportifs catastrophiques. 9 défaites donc, un record en carrière pour le Mou, qui avait jusque-là perdu au maximum 6 fois en championnat depuis ses débuts, lors de la saison 2013-2014, terminée à une troisième place. 9 défaites, mais surtout 4 petites victoires, en seize journées, et une affreuse seizième place, à un point de la zone de relégation. En vérité, il semblerait que les joueurs de Chelsea, lents, amorphes, sans solution, n’ont jamais pu (ou voulu ?) commencer réellement la saison. Un comportement erratique qui interroge forcément aujourd’hui, et qui fait raisonner l’utilisation du mot « traîtrise » , employé par Mourinho au sortir de la défaite (2-1) face à Leicester lundi dernier. « J’ai le sentiment que mon travail a été trahi » , a ainsi déclaré un Mourinho visiblement fatigué et défaitiste. Il semblerait que ses joueurs l’aient lâchés, lassés par ses déclarations tapageuses, ses provocations et son comportement de général en temps de guerre. Cette saison, il y a ainsi eu des polémiques avec John Terry, Matić, Ivanović, puis plus récemment Fabrégas, Hazard et enfin Diego Costa. Soit les soldats principaux qui l’ont mené au titre l’an passé.
Hiddink… ou Juande Ramos ?
Alors voilà, Mourinho était dans une situation intenable. Selon le Daily Mail, Abramovitch s’est ainsi réuni avec ses conseillers proches – Bruce Buck, Marina Granovskaia, Eugene Tenenbaum and Michael Emenalo – pour délibérer. Il faut savoir que le retour du Mou sur le banc des Blues avait à l’époque était voté à 3 voix contre 2. Les déboires des Blues auront donc été assez néfastes pour faire basculer au moins un avis. Et pour faire débourser 40 millions de livres d’indemnité de licenciement prévues par son contrat, prolongé de quatre ans en août dernier. Ce serait la deuxième fois qu’Abramovitch met la main à la poche pour se séparer de Mourinho, après avoir déboursé 16 millions de livres la première fois. Cependant, certains médias, comme le Telegraph, parlent d’une clause qui permettrait à Abramovitch soit de verser un an de salaire complet au Mou en cas de licenciement, soit de le payer jusqu’à ce qu’il soit embauché dans un nouveau club, si la nouvelle embauche se fait dans l’année qui suit son licenciement. Le deuxième passage de Mourinho s’achève donc en eau de boudin, avec un taux de victoire – 59,8 % – bien inférieur à celui de son premier passage – 70,8%. Pour le remplacer, la presse fait écho d’intérêts pour Guus Hiddink ou Juande Ramos pour assurer l’intérim jusqu’à la fin de saison, et de volonté d’attirer Guardiola, Ancelotti ou Diego Simeone pour débuter la saison prochaine. La seule question qui reste désormais en suspens : Mourinho va-t-il rebondir ? Et surtout : où ça ?
Par Paul Piquard