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Mourinho : chronologie d’une ploucisation vestimentaire
Peut-on être portugais et élégant ? C'est le challenge fou que José Mourinho a longtemps tenté de relever. Pardessus Armani, pantalon cigarette et chaussures en veau retourné aux pieds, l'entraîneur passa un temps pour un homme de raffinement. Avant de lâcher le morceau... Aujourd'hui, l'entraîneur de Chelsa porte volontiers un hoodie sous une doudoune sans manches. Il est devenu plouc. Et si les signes de ce mauvais goût tangible avaient toujours été là ?
2005 (Barcelone-Chelsea) – Le pardessus Armani n’était pas une mauvaise idée pour effectuer dignement son retour au Nou Camp. Encore eut-il fallu qu’il soit à sa taille. Trop grande, trop large, cette pièce classique donne à José Mourinho des allures de SDF enveloppé dans une couverture offerte par le Secours Populaire. C’est gâché.
2007 (Liverpool-Chelsea) – Pull en laine à col polo, pantalon cigarette anthracite parfaitement ajusté et chaussures de ville en veau retourné à semelles en gomme, le Mou met la misère à Rafa Benítez le vendeur d’assurances-vie. Facile.
2008 (présentation d’Alessandro Mancini à l’Inter) – Veste en lin bleu marine, chemise ouverte, pantalon crème et chaussures que l’on espère marron (pour être assortie à la ceinture) : pour la présentation du cauchemar d’Anthony Réveillère à l’Inter, José opte pour un look de bourgeois en villégiature qui ne ferait pas tache sur le marché de Deauville. Mais cela manque de maîtrise. Les manches de la veste, trop longues, cachent complètement celle de la chemise. À moins que là dessous, il y ait une chemisette. Là, c’est chaise électrique.
2010 (Inter-Barcelone) – À première vue, José a sorti le grand jeu pour cette affiche de Ligue des champions. Mais à y regarder de plus près, c’est beaucoup moins évident. Manches de costume, bleu de la chemise trop prononcé, et cravate club légèrement dénouée comme un vulgaire candidat à la Star Academy : du flan.
2011 (Atlético Madrid-Real Madrid) – Veste en cachemire noir, pantalon en laine gris moyen et car shoes reconnaissables aux picots antidérapants de leurs semelles : le Mou assure en ce jour de derby. Reste cette position suggestive qui met tout le monde mal à l’aise, sauf lui. L’assurance des grands.
2011 (Real Madrid-Lyon) – José dégaine un look de golfeur pour accueillir les Gones. Mais pas le golfeur à l’ancienne, classe dans son gilet en motif jacquard. Le golfeur moderne, celui qui se pavane en polo anti-transpirant et logo apparent. Cette cohabitation pantalon ville-polo de sport ne sera jamais une bonne idée.
2012 (Real Madrid-Espanyol Barcelone) – Un air de steward ? Oui. Car José a toujours volé très haut.
2013 (jubilé de Michael Ballack) – Le colosse allemand ne méritait certainement pas ce José en veste molle et T-shirt qui laisse deviner un bide de fin d’été pour son jubilé. Mais José n’est pas un homme d’étiquette et de convention.
2014 (Liverpool-Chelsea) – Une doudoune sans manches sans doute empruntée à un pompiste retraité, posée sur un hoodie et un bas de survêt’ en polyester dégueulasse : attaqué la veille par un virus, le Mou s’est présenté à Anfield comme on traîne chez soi les jours de grippe. Normcore ? Beaufcore, pour José.
Par Marc Beaugé et Mathias Edwards