- France
- Ligue 1
- 12e journée
- Sochaux/Lyon
Mou des genoux, le FC Sochaux ?
Le médecin du club l’assure, Sochaux mérite sa place « dans le Guinness Book ». Rubrique torsion des genoux. À l’infirmerie, ils sont cinq avec les ligaments croisés en vrac. « Du jamais vu ». Mais qu’est-ce qu’il se passe, bordel ?
Coupe de la Ligue. Les Verts mènent 1 à 0 au stade Bonal, quand Pierrick Cros dégage un ballon anodin. Bam, dans les tribunes. Le portier sochalien boitille, s’allonge sur la pelouse, se tient le genou en serrant les dents et effectue en direction du banc ce fameux signe, tant redouté par les entraîneurs, des index qui tournent sur eux-mêmes. Changement. Coup dur pour le gardien des Lionceaux, c’est les croisés. Le tarif opération, rééducation, longs mois d’indisponibilité. Le genre de blessure courante dans le football, amateur et professionnel. Sauf qu’à Sochaux, ce n’est plus un simple coup de malchance. C’est une putain d’hécatombe. Depuis cet été, Cros est le quatrième joueur de l’effectif à se faire les ligaments croisés. Frédéric Duplus (juillet), Sanjin Prcić (septembre) et Thierry Doubaï (octobre) l’avaient précédé. Sans oublier Edouard Butin, découpé par Hugo Lloris en mars dernier à Gerland.
« On est dans le Guinness Book »
Quatre genoux en quatre mois. Cinq types à l’infirmerie. Éric Hély et son staff médical sont désemparés. « La série des ligaments croisés, c’est dramatique pour les joueurs, mais aussi pour nous. On a beaucoup réfléchi à ce sujet, avec le staff médical. On s’est concerté entre confrères, entre collègues. Il n’y a aucune explication rationnelle à cela » , expliquait le coach doubiste dans L’Est Républicain. Une série noire qui pose quand même des questions sur la qualité de la préparation physique, mais Michel Marey, médecin du club, écarte toute mauvaise pratique : « On a réanalysé un par un tous les dossiers, on a pris les avis des corps médicaux des élites du football français, de nos confrères du Cap Breton, de l’hôpital de Strasbourg. Mais les accidents sont tous différents. Dans le geste, la torsion, le tempo, le moment du match. Ce sont cinq lésions différentes. On a cherché partout. Avec Philippe (Pasquier, l’autre médecin du club, ndlr), on travaille aussi à la FFF, et la préparation physique est exactement la même. Personne ne peut l’expliquer, c’est du jamais vu. On est dans le Guinness Book, c’est sûr. »
En verre et en cristal
Le staff sochalien s‘est même réuni avec Pierre Laurent, kiné à Chelsea et membre du staff des Bleus, mais lui non plus n’a rien trouvé « d’anormal ou de mal fait » . « Il nous a dit que dans la prévention médicale et la préparation physique, ils ne faisaient rien de plus que nous » , poursuit Michel Marey. La fatigue physique est, elle aussi, à écarter. Cros était la doublure de Pouplin, Prcić se blesse avec la réserve, Duplus n’était pas non plus titulaire. Et puis ce n’est que le début de saison. Non, Sochaux semble tout simplement avoir des joueurs fragiles (Doubaï, Butin et Duplus sont récidivistes) et une poisse pas possible. Et ce n’est pas nouveau. Cet été, Cédric Blomme, préparateur physique arrivé avec Hantz en 2007, a été viré du fait de l’accumulation des blessures. « Ce n’est pas ma faute si Bréchet est fait en verre et Carlao en cristal » , avait-il déclaré en apprenant son licenciement. Malgré toutes les indisponibilités et les départs de Martin, Maiga et Perquis, le FC Sochaux n’était pas relégable à la veille de cette 12e journée. Il survit. Cet après-midi, c’est un OL en pleine bourre qui se présentera à Bonal. Un match compliqué, pour lequel Hély sera aussi privé de Lopy, Carlao et Daf. Blessés, bien entendu.
Par Léo Ruiz, avec Thomas Séchier