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Mory Sacko : « Dans mon restaurant, il y aura toujours une place pour Amara Diané »

Propos recueillis par Arthur Jeanne
Mory Sacko : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Dans mon restaurant, il y aura toujours une place pour Amara Diané<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

2020 n’a pas été une année nulle pour tout le monde. On avait quitté Mory Sacko en demi-finales de la dernière saison de Top Chef, le voici désormais chef étoilé. Grand fan du PSG, le jeune chef recevrait bien Pedro Miguel Pauleta et Seydou Keita dans son restaurant, Mosuke. Mais il va falloir attendre encore un peu.

Salut Mory, ça représente quoi de recevoir cette première étoile ? C’était une grosse surprise, je ne m’y attendais vraiment pas. J’ai remporté également le prix Jeune Chef Award et c’était déjà super. L’étoile en plus, après quelques mois d’ouverture, c’est vraiment fou ! Je suis très heureux. Dans une année assez frustrante, où il n’y a quasiment eu que des mauvaises nouvelles, je le savoure encore plus.

Quand j’ai commencé à faire ce métier, à évoluer dans ce milieu, j’ai commencé à me projeter en tant que chef et à rêver d’une étoile.

Quand t’étais petit, tu rêvais d’être chef ?Non, c’est venu au fur et à mesure. Gamin, je ne rêvais pas d’être chef, encore moins d’être cuisinier, ça n’était pas un métier qui me tentait. C’est venu beaucoup plus tard, vers la fin de l’adolescence. Quand j’ai commencé à faire ce métier, à évoluer dans ce milieu, j’ai commencé à me projeter en tant que chef et à rêver d’une étoile.

Comme beaucoup de gamins, tu rêvais d’être footballeur ?Je ne sais pas si j’en rêvais vraiment, mais je n’étais pas mauvais ! J’ai joué au foot en club de poussins jusqu’en U13. Avec l’équipe de ma ville, Tournan-en-Brie, on avait gagné la coupe de Seine-et-Marne en benjamins. Ensuite, on s’est fait totalement démolir en Coupe d’Île-de-France par un PSG assez violent ! Mais je viens d’un coin qui est très foot. Pogba vient de Roissy-en-Brie juste à côté, et Kingsley Coman de Lagny-sur-Marne, une autre ville voisine.

Aujourd’hui, il m’arrive encore de faire des five de temps en temps avec des potes.

Tu jouais quel poste ?Je jouais numéro 5. J’étais un défenseur central agressif et avec un bon sens de l’anticipation. Les attaquants avaient du mal à m’avoir par leurs appels. Aujourd’hui, il m’arrive encore de faire des five de temps en temps avec des potes, mais beaucoup moins souvent qu’avant. Avec le boulot, je n’ai pas énormément de temps pour jouer.

T’as grandi en tant que fan de quelle équipe ? J’ai vécu toute ma jeunesse avec le PSG. Mais je dois reconnaître que la première équipe que j’ai supportée était Lens ! Bon, ça n’a duré qu’une saison. C’était le Lens de Moreira, de Pape Bouba Diop, de Seydou Keita. Ensuite, j’ai dû revenir à la raison ! Mes frères étaient déjà des grands fans du PSG. À la maison, je n’avais pas trop le choix, quand on regardait les matchs à la télé, c’était pas Lens, c’était le PSG automatiquement ! Donc après cette année lensoise, je suis devenu un grand fan du PSG. J’allais d’ailleurs au Parc des Princes de temps en temps.

Récemment, tu as eu l’occasion d’y retourner ?La dernière fois que j’y suis allé, c’était en août 2019. Le jour du doublé de Choupo contre Toulouse. Un souvenir inoubliable donc. (Rires.) Le stade était en feu, c’était tellement improbable.

Quel est le premier maillot que tu as porté ?Un maillot de l’équipe nationale du Mali, floqué Seydou Keita. J’ai des origines maliennes. Et pendant la CAN, tout le monde suivait les matchs des Aigles. C’était l’occasion de réunions familiales ou entre potes. J’ai des souvenirs d’ambiances assez tendues, parce que le Mali va loin en CAN généralement, mais ce sont toujours des victoires aux forceps. Ma mère était toujours gagnante, car elle a aussi des origines sénégalaises et ivoiriennes. Pour en revenir au Mali, les matchs n’étaient jamais faciles. Et finalement, on finit toujours quatrième. C’était l’époque de Kanouté qui marquait énormément de buts, de Seydou Keita, un joueur magnifique, et d’Adama Coulibaly en défense centrale. Lui, c’était moins élégant. Un vrai défenseur des années 1990, gros tacles et dégagements loin devant !

Il y a un match qui t’a fait souffrir ?Je suis aussi supporter de l’AC Milan. J’ai bien chialé à la fin de la finale d’Istanbul en 2005. À la mi-temps, je chambrais mes frères et mes parents, qui sont supporters de l’Inter, et donc qui étaient pour Liverpool. Je les ai nargués toute la première mi-temps comme un gamin. À la fin du match, ils se sont vengés.

J’avais recruté Ansu Fati qui était encore accessible et Sandro Tonali qui était trop fort. Jude Bellingham aussi, pas mal du tout. Si on prend l’exemple de ces trois joueurs, on se dit que les types de Football Manager sont forts en scouting.

Il paraît que tu es un gros joueur de Football Manager.
Totalement. Par exemple, là, j’ai très envie de télécharger le nouveau et d’y jouer, mais il faut que je résiste. Parce que sinon, ça va m’empêcher de faire pas mal de choses. Pendant le premier confinement, j’ai joué à mort. Le jour où je me suis retrouvé avec une équipe composée uniquement de regens, je me suis dit, là il est temps d’arrêter. (Rires.) Quand je joue, j’aime bien prendre des clubs de Championship qui partent d’un peu loin, mais qui ont quand même des moyens budgétaires pour acheter des petites pépites. Ma dernière partie, je l’ai faite avec QPR. J’avais recruté Ansu Fati qui était encore accessible et Sandro Tonali qui était trop fort. Jude Bellingham aussi, pas mal du tout. Si on prend l’exemple de ces trois joueurs, on se dit que les types de Football Manager sont forts en scouting.

Pour qui aimerais-tu cuisiner ? Cuisiner pour Seydou Keita, ça serait sympa. Mais j’installerais Pauleta à la même table. Pendant toutes les années difficiles, tous les matchs regardés en souffrant, c’était notre seul rayon de soleil. J’aimerais lui rendre ça aussi. Et si Amara Diané veut passer, il aura aussi sa place ! J’aimerais leur faire découvrir la carte de Mosuke pour avoir leur retour et savoir s’ils aiment mon travail. Chez Mosuke, on est sur 3 territoires, l’Afrique, la France et le Japon et on s’amuse à mélanger ces trois influences dans l’assiette, par le produit, par l’assaisonnement ou la technique.

Depuis Top Chef, tu es proche d’Adrien qui est fan de Bordeaux. Supporter les Girondins, c’est un sacerdoce ?
Pendant Top Chef et encore maintenant, Adrien se fait chambrer à mort. À chaque défaite de Bordeaux, il y a un petit texto qui part ! Bon là, ils ont gagné leurs derniers matchs. Mais il faut être fort mentalement pour supporter Bordeaux, l’assumer et surtout regarder tous les matchs. Il n’en loupe pas un. Le mec est fou !

Le fait d’être formé dans un palace, c’est comme débuter dans un centre de formation d’un des plus grands clubs européens.

Passer par les cuisines d’un palace en début de carrière, c’est comme débuter dans le centre de formation d’un grand club ? Totalement, le fait d’être formé dans un palace, c’est comme débuter dans un centre de formation d’un des plus grands clubs européens. On y apprend les bases techniques en accéléré, on a les meilleurs chefs qui nous forment. Les objectifs sont très élevés. Tu apprends l’exigence, la discipline et le refus de la défaite, le refus d’un service raté. Tu apprends à être toujours très bon et quand tu te lances à ton compte, tu as toutes les cartes en main pour réussir.

Tu as dit dans une interview que la cuisine est l’un des rares métiers qui offrent une ascension dans l’échelle sociale. Le foot, c’est comparable ? Je pense clairement qu’il y a un truc totalement similaire dans le foot. Ce qui compte, c’est uniquement le talent et la performance. Dans les deux cas, ça permet à des gens d’origine un peu plus modeste d’accéder à des responsabilités professionnelles plus rapidement que dans d’autres domaines et d’avoir par conséquent une ascension sociale, d’accéder à un meilleur salaire, un meilleur niveau de vie, certes dans des proportions qui ne sont pas les mêmes. Mais ce sont des univers plus égalitaires, moins cloisonnés, que les autres. Il n’y a pas de possibilité de pistonnage, si tu n’es pas bon, ça se verra tout de suite. Tu ne peux pas tricher.

Je pense qu’au PSG, Allegri partirait sans doute à la bagarre avec un ou deux cadres, mais serait plus à même d’imposer le respect que Pochettino.

En tant que fan du PSG, tu penses quoi de la nomination de Pochettino en tant que coach ?J’aime bien le côté symbolique surtout, le fait que ça soit un ancien capitaine du club. Après personnellement, j’aurais préféré Allegri. Je reconnais que Pochettino est un très bon coach, mais j’ai peur qu’il ne soit un peu tendre par rapport aux ambitions du PSG. Pour moi, c’est un peu la même chose que quand le PSG a engagé Tuchel, ou même Emery avant. C’est un coach qui a beaucoup de potentiel, mais pas forcément beaucoup de background. Il y a toujours cette crainte qu’il se fasse bouffer par l’effectif. Je pense qu’Allegri partirait sans doute à la bagarre avec un ou deux cadres, mais serait plus à même d’imposer le respect.

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