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- Disparition de Florijana Ismaili
Mort de l’internationale suisse Florijana Ismaili
Disparue samedi dans le lac de Côme en Italie, l'internationale suisse et capitaine des Young Boys de Berne Florijana Ismaili a été retrouvée inanimée ce mardi. Un sacré choc.
C’est le genre de ligne d’information surréaliste que l’on ne voudrait jamais voir, et que l’on doit relire plusieurs fois avant d’y croire : le 29 juin, un « accident de baignade » mettait en suspens la vie de Florijana Ismaili, joueuse internationale et capitaine des Young Boys de Berne âgée de 24 ans. Il y a quatre ans, la milieu de terrain faisait partie de la génération qui avait hissé pour la première fois la Nati à la table de la Coupe du monde, se frayant un chemin jusqu’en huitièmes de finale (défaite face au Canada, 1-0). Cette année, à cause d’une défaite en barrage contre les Pays-Bas, la fête se passait sans les Helvètes et, pendant que les demi-finales du Mondial battaient leur plein de l’autre coté des Alpes, Ismaili était partie prendre du bon temps avec une amie en Lombardie, au lac de Côme (non loin de la rive de Musso), où elle avait loué un bateau pneumatique.
Une possible hydrocution
« Elle a sauté dans l’eau, mais n’est jamais remontée à la surface » : voilà comment son club avait annoncé la nouvelle dans un communiqué plein de douleur et d’inquiétude. A-t-elle été victime d’une hydrocution ? Toujours est-il que cet après-midi de juin a viré au cauchemar après ce plongeon, et malheureusement encore une fois, l’espoir dans le temps additionnel, qui perdurait l’alerte une fois donnée, a laissé place au désastre et rappelle de mauvais souvenirs : après trois jours de recherche des services de secours locaux à l’aide d’un robot sous-marin, son corps sans vie a été retrouvé à un peu plus de 200 mètres de profondeur. Terrible.
Ein Herz für Florijana und ihre Familie ❤️ https://t.co/gWQsDGbQbh #BSCYB #EINHERZFÜRFLORIJANA pic.twitter.com/L2ZLSUQLpR
— ??? ????? ???? (@BSC_YB) 2 juillet 2019
L’émoi provoqué par la disparition de la joueuse aux origines albanaises s’est fait sentir jusqu’au Kosovo, le Premier ministre Ramush Haradinaj ayant par exemple proposé au nom de son pays son aide pour retrouver la jeune femme. Mais c’est évidemment à Berne que le manque se fait le plus sentir : arrivée chez les Young Boys il y a huit ans alors qu’elle n’était encore qu’une ado, celle qui a grandi dans ce coin de la Suisse (et a fait ses premières gammes au FC Walperswil) était devenue la pièce maîtresse de la section féminine du mythique club bernois, qui en gardera « un souvenir plein de gratitude » .
L’Albanie dans le cœur
Née un 1er janvier (en 1995), joueuse talentueuse et élégante ayant honoré les jeunes classes de la Nati, Ismaili avait été appelée pour la première fois en sélection A en 2014 et avait eu le temps de porter 33 fois la tunique nationale (malgré son absence lors de l’Euro 2017), marquant trois fois pour son pays. Porte-étendard de la communauté albanaise en sélection, elle se disait fière de la représenter. Restée fidèle aux YB même si l’occasion d’aller voir plus haut – et de garnir son palmarès – s’était déjà présentée, Ismaili rêvait d’Allemagne. Il y a quelques semaines encore, elle défendait les couleurs de son pays pour ce qui restera son dernier match de football, en amical face à la Serbie (1-1), pays dans lequel sa famille avait vécu, dans la ville de Presevo. Avec ce drame, le football suisse perd une camarade, et les réactions suscitées dans le pays (de Gelson Fernandes qui avait eu l’occasion de la rencontrer, à l’ancienne sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg qui avait lancé sa carrière internationale) et au-delà de ses frontières sont là pour en attester.
Par Jérémie Baron