- Premier League
- J22
- Arsenal-Chelsea (2-2)
Morata, le compte n’y est pas
Terriblement maladroit contre Arsenal, Álvaro Morata a sans doute réalisé sa pire performance depuis qu’il a signé à Chelsea. Un constat qui ne fait pas honneur à un attaquant de ce standing et qui montre combien il va être difficile pour l’Espagnol de faire oublier Diego Costa.
Au bout d’un gros quart d’heure, les fans de Chelsea avaient compris. Compris qu’Álvaro Morata n’était pas dans un bon soir, et que la perspective de faire trembler les filets allait être très difficile pour lui. Totalement seul face à Petr Čech après une grossière erreur de l’arrière-garde d’Arsenal, l’Espagnol aurait dû ouvrir le score. Feinter le gardien tchèque et s’ouvrir le but. Trouver l’angle adéquat. Cadrer, au moins. Au lieu de ça, l’avant-centre a envoyé une horrible passe à trois mètres des cages. Affreux. Comme son match, finalement.
À l’origine d’un but… adverse
Car si les supporters des Blues pouvaient craindre un faible rendement durant une heure trente, ils n’imaginaient tout de même pas voir leur avant-centre rater pratiquement tout ce qu’il entreprenait. Le cauchemar de l’international s’est en effet prolongé jusqu’au bout de cette soirée divertissante pour les spectateurs, mais très longue pour lui. Après avoir gâché l’ouverture du score, Morata l’a indirectement offerte d’une déviation malencontreuse à Jack Wilshere à l’heure de jeu. La suite ? Une nouvelle opportunité ratée à la 70e, malgré une accélération foudroyante de Calum Chambers. Čech s’est montré inspiré sur le coup ? D’accord.
Mais l’ancien du Real Madrid aurait dû tromper le portier et donner les trois points à son équipe juste avant que l’arbitre ne close les festivités. Comme un joueur de classe mondiale. Sauf que le bonhomme, dans une position plus qu’idéale, a de nouveau tremblé, et sa frappe à bout portant a trouvé l’immense corps de Petr. Le reste ? Deux dribbles, une sphère touchée à cinquante reprises, quelques ballons perdus et un niveau à faire pâlir Eden Hazard, parfois bien seul dans les mouvements offensifs des Bleus.
Ne pas compter sur le temps
Alors quoi ? Rater un match serait un crime ? Non, bien sûr que non. Seulement voilà : après un départ en fanfare et une certaine régularité statistique (dix pions et quatre assistsen 17 titularisations de Premier League, ce qui fait de lui l’outil le plus décisif de l’effectif d’Antonio Conte), Morata ne semble pas encore être capable de faire oublier Diego Costa. Énorme sur le plan aérien (encore de nombreux duels gagnés face aux Gunners), l’ex de la Juve paraît beaucoup trop dépendant de ses coups de boule (qui constituent 60% de ses caramels) et des caviars du pote César Azpilicueta (six passes décisives à l’intention de son compatriote !) pour constituer le grand élément offensif que Chelsea attend.
Trop maladroit avec ses pieds et pas assez tueur quand sa chaussure doit offrir la victoire à sa team, Álvaro ne justifie pas les 90 millions d’euros placés en lui. Normal : il n’a que 25 ans et a encore le temps. Problème : les dirigeants de son club ne comptent pas lui en laisser beaucoup. Et ce, même s’il ne ménage pas sa peine en déversant des litres de sueur à la récupération du ballon. Si le garçon commence à être mauvais dans les rencontres importantes – ce que Costa n’a quasiment jamais été –, un point d’interrogation va forcément stagner au-dessus de son impressionnante tête. Surtout que lorsqu’il doute, le membre de la Roja a du mal à se débarrasser de ses nuages. Vite, le prochain match !
Mikel Arteta : « Quand c’est Disneyland, c’est très facile »Par Florian Cadu