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Montrambert/Métare : l’hommage par le jeu

Par Raphaël Gaftarnik et Eric Marinelli
Montrambert/Métare : l’hommage par le jeu

Nouvelle rubrique sur sofoot.com. Chaque week-end, nous nous intéresserons, au hasard (enfin, pas vraiment au hasard, en fait) à un match de football amateur. Et nous le présenterons comme une affiche d'un grand championnat européen. Cette semaine, le FCO Montrambert-Ricamar reçoit l'US Métare en Excellence, département de la Loire.

Ce week-end, la Ricamarie se parera de son brassard. Mais celui-ci ne sera pas frappé d’un C désignant le meneur d’hommes. Il sera noir, pour marquer la perte d’un être cher et rendre hommage à la figure emblématique du FCO Montrambert-Ricamar. Albert Jacquemond, président pendant près de 40 années, a quitté les siens en janvier dernier, offrant un mercato funèbre au club d’Excellence. Alors, la réception du voisin stéphanois de l’US Métare, la première depuis le triste événement, sera chargée d’émotion. Une émotion toutefois galvanisante pour l’avant-dernier du championnat, autant à la recherche de points que d’un adieu empreint de noblesse : « Il y a de l’envie et de l’implication pour ce monsieur-là, qui n’avait jamais rien demandé à personne et qui méritait beaucoup » , annonce Hicham Moktasi, l’entraîneur. Sur une mauvaise pente après une entame d’exercice prometteuse, la Ricamarie se devra donc de rebondir. Ou au moins d’y mettre le cœur face à un concurrent qui truste les premières places. Pour Albert.

Contrats de génération, arbitre et croisière

La tâche s’avère toutefois ardue. Car à la Ricamarie, l’histoire est en reconstruction. Renouvellement des générations, nouvelle philosophie : le club paie au classement sa phase de transition. « On a perdu beaucoup de bons joueurs. Des cadres sont partis, et il a fallu trouver un équilibre avec les nouveaux. Ça met du temps » , explique Jimmy Ricardi, le capitaine du FCO avant qu’Hicham Mokstasi ne précise : « On a des jeunes, pas forcément en âge, mais des jeunes en expérience à ce niveau-là. On a donné la chance a beaucoup de joueurs, des joueurs qui n’étaient pas forcément regardés avec les autres entraîneurs. Mais l’optique, c’est de faire progresser tout le monde, d’instaurer une concurrence saine au sein du club. Certains se croyaient très bons, pensaient faire toute la saison en équipe 1, mais ça ne m’a pas empêché de prendre des joueurs plus moyens qui avaient envie de progresser » . N’hésitant pas à se séparer de certains éléments n’arborant pas cette envie de jeu léché, Moktasi a ainsi imprégné de sa griffe le groupe. Une transition que l’US Métare, promu cette saison, est bien loin de connaître avec son ossature de cinq, six cadres à la trentaine déjà bien passée : « On est une vraie bande de potes. Moi, je suis arrivé de la Talaudière, il y a trois ans, avec mes quatre grands amis d’enfance. On connaissait l’entraîneur, on savait que la mentalité était bonne, et il nous a bien vendu le truc. Alors on a tous débarqué. Vu qu’on s’était à peu près tous mariés, on en avait marre de faire des déplacements à Chambéry, à Grenoble, à Montélimar. Donc on a cherché un club de district » , explique Hicham Idrissi, le capitaine de l’US.
Mais la bande de potes caracole. 4es avant le coup d’envoi, avec un match de retard, les hommes de Stéphane Gagnaire joueront une nouvelle fois la gagne, en dépit de certains impératifs qui pourraient laisser croire à un relâchement : « La montée ? Bien sûr que c’est un objectif. Mais il faut croire qu’il n’y a que moi au club qui la veut vraiment. Moi, je ne fais pas de gardiennage. Je suis un compétiteur. Les cadres qui ont déjà bien bourlingué en Ligue n’ont pas forcément envie de revivre les contraintes des déplacements un peu éloignés. Mais ils ne le font pas ressentir sur le terrain. Ils ne trichent pas » . La preuve ? Stéphane Gagnaire l’apporte encore : « Notre capitaine, Docteur – son surnom – n’a jamais eu un poids de forme aussi bas. C’est impressionnant. Je l’ai côtoyé avant à Montreynaud, il n’a jamais été aussi bien. Pendant la trêve, il est parti en croisière aux Caraïbes, il courait seul sur le bateau à 40°. Quand je vois cette motivation, cette passion, je ne pense pas que si on monte, ils arrêteraient » . Par plaisir du jeu, l’US Métare se verrait donc naviguer vers des horizons chatoyants. Mais le FCO se présente. Et le temps est à la rébellion par la victoire : « On joue bien, on arrive à faire d’excellents matchs, mais derrière ça, on a tous les petits faits à droite à gauche qui font nos mauvais résultats. Cette année, on a l’impression d’être un peu bousculés par l’arbitrage. Ça commence à devenir difficile de se dire que ce sont les joueurs qui ont tort » . Loin d’oublier les errements défensifs et le manque d’expérience de son groupe, Moktasi pointe du doigt l’homme en jaune. Un homme en jaune qui sévirait à cause d’une sombre affaire datant d’une décennie, comme le raconte Jimmy Ricardi : « Je suis arrivé il y a 2 saisons, mais c’est un club qui avait des antécédents au niveau de sa réputation. Pourtant, c’était un bon club de la région, avec des parcours en Coupe de France. Mais à une époque, des moins de 19 avaient eu une histoire avec un arbitre, certains étaient allés en prison et ça avait terni l’image. Mais Hicham a vraiment fait du bon boulot, il a viré des gars qui n’étaient pas dans le droit chemin, même des bons joueurs » . Un coup de balai salvateur, qui fait désormais place au jeu.

Lumières et motivations

Ça tombe bien, l’US Métare ne rend pas visite à son voisin pour proposer un triste spectacle. La troupe de Stéphane Gagnaire s’évertue au contraire à proposer du beau football : « On a un style de jeu technique, au sol, qui passe par des redoublements de passes, des doublements, du jeu dans les intervalles, dans le dos de l’adversaire, de la rapidité, de la percussion. On s’inspire du modèle espagnol en essayant d’avoir un maximum le ballon » . Ainsi même si, derby oblige, la tension et les duels âpres promettent d’être au rendez-vous sur le terrain, la différence ne tiendra qu’au talent de chacun, comme en témoigne Hicham Idrissi, qui a le bon nez pour identifier un adversaire à surveiller comme le lait sur le feu : « Ils ont un numéro 9 qu’ils surnomment Zlatan qui est vraiment très bon. Il doit avoir 20 ans, fait 1,90 m, 90 kg, très bon de la tête. Quand je vois ça, je me dis que certains ont une dizaine d’années de moins que moi. C’est normal qu’ils galopent comme des fous (rires) » . Le Docteur espère d’ailleurs que la folle maladie défensive du début de saison ne refasse pas son apparition : « Notre force est désormais notre assise défensive. Mais au début de saison, c’était hallucinant. On ne gagnait qu’avec des gros scores. Il faut aussi dire qu’on a pris des buts de Ligue 1 : des frappes de 35m pleine lucarne, des retournés, des ciseaux. Je me disais : « Mais d’où ils sortent, ce n’est pas possible » » .

Un haut niveau que l’US Métare s’amuse d’ailleurs à titiller. La saison dernière, le club d’un des plus grands quartiers de Saint-Étienne s’offrait ainsi un septième tour de Coupe de France contre L’Île-Rousse qui disposera de Bordeaux au tour suivant. Mieux, Métare a longtemps compté dans ses rangs un joueur loin d’être inconnu au bataillon : « On a dans le groupe des joueurs capables de jouer plus haut. Il y a en un qui est parti pour aller jouer en CFA 2 à l’ASF Andrézieux : Sofiane Ghoulam, le frère du joueur du Napoli. Il a joué chez nous trois ans. C’est un martien, plus jeune tout le monde se l’arrachait, mais il ne fait pas du foot sa priorité » , raconte ainsi Stéphane Gagnaire qui explique aussi comment l’équipe a compensé : « L’année dernière, il nous a gagné des matchs à lui tout seul, mais on a réussi à pallier son absence par plus de cohésions, plus de mecs besogneux et des performances plus régulières » . Des coups d’éclat qui accroissent d’ailleurs la motivation adverse selon Hicham Idrissi : « On joue parfois des équipes qui n’ont pas gagné un match de la saison, mais qui contre nous sont surmotivées et jouent leur vies » . Des paroles qui ne sont pas sans rappeler la bataille livrée par la Ricamarie pour aller chercher l’égalisation en toute fin de match lors du match aller (2-2). Les tristes circonstances faisant, les locaux n’auront toutefois pas besoin de motivations supplémentaires, cette fois. « L’ambition, c’est de prendre 4 points, on n’a pas le choix. On est chez nous, rien que pour notre président, qui le mérite amplement. Sa femme a les larmes aux yeux quand on perd un match. J’espère que la fin de saison sera belle » , confirme Jimmy Ricardi. Une belle ambition pour honorer comme il se doit Albert Jacquemond, parti rejoindre la lumière.

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