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Montpellier tourne la page Olivier Dall’Oglio
Olivier Dall’Oglio a perdu son poste ce lundi, comme quatre autres de ses congénères avant lui cette saison. Si le MHSC est onzième au classement, le Gardois paye une année 2022 catastrophique avec vingt défaites. L'Alésien n'a jamais réussi à secouer son vestiaire pour inverser la tendance. Et ODO s'est mis le public de la Mosson à dos.
Ce lundi, Laurent Nicollin a convoqué les journalistes pour leur annoncer qu’ODO est écarté de ses fonctions. À première vue, la situation du MHSC, onzième de Ligue 1 avec douze points, n’a rien d’alarmant. Pour comprendre l’éviction de l’Alésien, il faut regarder sur l’année civile. C’est simple, en 2022, Montpellier a perdu 20 rencontres de Ligue 1. C’est le pire bilan dans les cinq grands championnats. Avec sept victoires et trois nuls, cela fait une moyenne de 0,8 point par match. À titre de comparaison, la saison dernière, Metz et Bordeaux avaient une moyenne de 0,81 point par rencontre, l’ASSE de 0,84. Toujours sur la saison dernière, les Languedociens étaient la pire équipe de la phase retour avec seulement trois petites victoires (face à Monaco, à Lorient et à Bordeaux) et douze points en tout et pour tout. Dont seulement deux sur les neuf dernières journées…
Attaque en berne, défense en chantier
Choisi par Laurent Nicollin pour sa capacité à mettre en place une équipe qui produit du jeu, c’est dans ce domaine qu’Olivier Dall’Oglio a failli. Contre Monaco et Lens, son équipe n’a cadré qu’un tir par rencontre… Sur le début de saison, il n’a pas réussi à inverser une tendance observée lors de cette fameuse seconde partie de saison 2022 : ses joueurs ne savaient pas quoi faire de la balle. Les exploits de Téji Savanier, cela ne marche pas tous les week-ends. La possession étant stérile, ODO a tenté la solution inverse : laisser le cuir à l’adversaire. Cela a marché contre Ajaccio (38% de possession, 2-0). Mais cette tactique a pris fin quand les Héraultais n’ont pas vu le jour face à Lille (24% de possession, 1-3). Pourtant avec Savanier, Ferri ou Wahi, l’ancien entraîneur de Dijon avait du matos à disposition. Pour preuve, le seul match où le MHSC a réellement joué en équipe, Brest a explosé 7-0…
Sersou en très très grande forme SB29 0-7 MHSC Maouassa dans un raid de 60 mètresWahi pour le doublé Khazri L’aile de pigeon de Cozza Valere « Madjer » Germainarbres pour l’opération « Un but = 5 arbres plantés » @FondsOrangeBleu pic.twitter.com/czI4hPgaS7
— MHSC (@MontpellierHSC) August 29, 2022
Si Montpellier n’a pas toujours pu s’appuyer sur son attaque, sa défense n’a pas connu plus de réussite. En 30 matchs toutes compétitions confondues en 2022, Montpellier n’en a passé que six sans encaisser de buts en Ligue 1. Pris en grippe par le public, Olivier Dall’Oglio a aussi payé une communication pas toujours appréciée. Son « si on gagne nos deux prochains matchs, tout le monde fermera sa bouche » avant Brest était audacieux. Sa critique des « commentaires de bas quartiers » après Monaco n’est pas passée auprès des suiveurs d’un club dont le stade est dans le quartier populaire de la Mosson.
Victime des mercatos
Depuis plusieurs semaines, les supporters de Montpellier réclamaient le départ d’Olivier Dall’Oglio. Lui-même se savait menacé après la défaite à Lens : « Tous les coachs sont en danger. En ce moment, c’est octobre rouge. » Mais tout est-il de sa faute ? La cinquième place à la trêve en décembre 2021 d’un MHSC porté par un Téji Savanier en feu aurait-elle fait naître trop d’espoir ? Il ne faut pas oublier les conditions de l’arrivée du technicien. Le prolifique duo Andy Delort–Gaëtan Laborde (37 buts et 19 offrandes en 2021) a été remplacé par un tandem Valère Germain–Nicolas Gioacchini (quatre buts et six passes dé). En trois mercatos sous ODO, Montpellier aura dépensé zéro euro… De toute façon, l’entraîneur n’a pas souvent été consulté sur le choix des recrues. S’il a convaincu son président de signer Christopher Jullien, il n’a jamais eu la sentinelle athlétique désirée publiquement depuis son arrivée. De même que le recrutement de Wahbi Khazri, par exemple, choix de Laurent Nicollin, n’est pas forcément taillé pour le 4-2-3-1 mis en place par le Gardois. Le Tunisien est fréquemment exilé sur l’aile.
Si le Cévenol ne restera pas dans l’histoire du club, il aura cependant permis de lancer bon nombre de jeunes du centre de formation comme Maxime Estève, Enzo Tchato ou Khalil Fayad. À Lens, sept joueurs issus du centre de formation étaient titulaires.
Qui va le remplacer ?
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) October 17, 2022
Pour répondre à la question du curieux tweetos @JM_Aulas, c’est Romain Pitau qui va assurer l’intérim sur le banc jusqu’à la trêve hivernale, et plus si affinités. Ancien entraîneur de la réserve avant d’être incorporé au staff de la première, il a déjà coaché de nombreux jeunes désormais dans l’effectif pro. Alors que Henri Bedimo, Geoffrey Jourdren ou John Utaka sont dans le club, il devient le premier champion 2012 à porter la casquette d’entraîneur de la Paillade. Après le ramassage d’ordures, la famille Nicollin s’est trouvé une nouvelle spécialité : le recyclage de joueurs en entraîneurs.
Par Loïc Bessière