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- 23e journée
Montpellier régale, Bastia cavale
Et si Sainté jouait la Ligue des champions ? Et si Sochaux n’était pas mort ? Et si Montpellier s’offrait une fin de saison tranquille ? Et si Cissé était un passeur ? Toutes ces questions auront trouvé leurs réponses dans quelques mois, mais se sont posées durant cette soirée élevée. La Ligue 1 (avec 17 buts en cinq matchs) s'est emballée comme rarement pour cette 23e journée. De quoi offrir un spectacle aussi rare que bienvenu.
Reims-Montpellier : 2-4Buts : Marveaux (29e), Cabella ( 46 et 55e) et Niang (69e) pour Montpellier. Ayité (58e), csc El Kaoutari (65e) pour Reims
Un seul bon joueur peut vous changer une saison. Depuis l’arrivée de M’Baye Niang, Montpellier n’est plus la même équipe. À 19 ans, l’attaquant des Bleuets était peut-être trop léger pour le Milan AC, mais fait déjà le bonheur des Montpelliérains. Car si le MHSC ne prend plus beaucoup de buts en 2014, c’est parce que les hommes de Rolland Courbis ont désormais une raison de se porter vers l’avant. Omniprésent dans les duels, le gamin offre à ses coéquipiers de l’envie, des espaces et donc des solutions. À la demi-heure, Marveaux en profite. Au retour des vestiaires, c’est au tour de Cabella d’être en feu. 0-2, puis 0-3 d’un superbe lob. Propre, net et sans bavure, ce Montpellier-là n’a plus rien à faire en fin de tableau. Le Montpellier des dix minutes suivantes doit, lui, continuer d’être vigilant, car n’est pas à l’abri d’une rechute. Tout à coup fébrile, La Paillade se laisse incompréhensiblement surprendre par deux fois. Heureusement, cette année, il y a M’Baye Niang pour faire la différence. De quoi espérer s’offrir une deuxième partie de saison plus tranquille que la première.
Bastia-Guingamp : 3-2Buts : Ba (53e), Squilacci (81e), Boudebouz (87e) pour Bastia. Alioui (50e et 55e) pour Guingamp
Tout le monde attendait Djibril Cissé en homme providentiel, Furiani a vu Sébastien Squillaci. À dix minutes de la fin, Bastia recolle pour la deuxième fois au score grâce à l’ex-international. Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Riyad Boudebouz de se mettre en avant en transformant le penalty. Cissé repassera, même si Bastia s’impose sur le fil. Pourtant, les conditions climatiques du début de match ne laissent pas entrevoir un tel festival. Du vent, beaucoup de vent et donc trop peu de jeu. Si bien qu’on ne joue pas encore depuis 10 minutes quand Assembe, le dernier rempart guingampais, tente déjà de gagner du temps. Une image rare qui résume assez bien la longue soirée que s’apprête à passer Furiani. C’était sans compter sur 120 secondes complètement folles. Deux minutes de folie qui permettront à Alioui de se découvrir buteur inspiré et le Djib’ passeur altruiste. Le monde à l’envers. Les Corses n’ont joué que 30 minutes, mais l’ont bien fait.
Évian-Ajaccio : 1-1Buts : Ruben (84e) pour Évian, Tallo (89e) pour Ajaccio
Gagner et s’abriter, gaspiller et s’inquiéter. Deux solutions et deux façons bien différentes d’envisager la suite d’une saison. Très vite, les Hauts-Savoyards montrent une réelle envie de bien faire, mais doivent trop souvent faire avec une maladresse crasse. En bon capitaine qu’il est, Oliver Sorlin tente de montrer la voie, mais n’y arrive pas. Ce soir, Évian a gaspillé une bien belle occasion de se donner de l’air. La faute à une certaine nonchalance, mais aussi à une grosse erreur arbitrale qui aura permis aux Corses de réagir quelques secondes à peine après avoir vu Ruben ouvrir le score. Évian peut se mordre les doigts. La joie d’Ajaccio au coup de sifflet final peut être assimilée à une vraie folie quand on sait que les Corses sont ce soir à nouveau lanterne rouge et qu’ils accusent toujours onze points de retard sur le premier non-relégable.
Saint-Étienne – Valenciennes : 3-0Buts : Cohade (45+1e), Corgnet ( 56e), Mollo (87e) pour Saint-Étienne
« Qui c’est les plus forts ? Évidemment, c’est les Verts ! » La maxime chère à Jacques Monty était d’une vérité implacable ce soir. Pourtant pendant 45 minutes, l’on ne peut s’empêcher de penser qu’à défaut de démonstration de force, les Valenciennois ont la ruse pour eux. Ainsi quand Corgnet s’essaie à un ciseau, Valenciennes préfère miser sur une organisation sans faille où l’excès fantaisiste n’a pas sa place. Mais ce qu’Ariel Jacobs n’avait sans doute pas prévu, c’est que Cohade profiterait des arrêts de jeu du premier acte pour venir en filou et d’une vilaine déviation de la cuisse libérer ses partenaires. Du coup, Geoffroy-Guichard a même droit à deux jolies frappes pour égayer sa deuxième mi-temps. Corgnet s’occupera d’abord de confirmer le succès des Verts avant que Mollo, à peine entré en jeu, ne vienne donner au score son allure définitive d’une aussi subtile que merveilleuse frappe enroulée. Sainté croit de plus en plus à l’Europe tandis que Valenciennes va devoir apprendre à jouer vers l’avant s’il veut encore se donner les moyens d’y croire.
Sochaux-Nantes : 1-0But : S. Sunzu (45e) pour Sochaux
Pas grand-chose à se mettre sous la dent en première mi-temps. Si peu que l’une des maigres tentatives nantaises aurait pu faire la différence. De loin ou de la tête, les Canaris essayent de se convaincre qu’ils en veulent, mais doivent reconnaître que l’envie n’y est pas vraiment. Plus soudé, plus avide de bien faire, mais surtout plus dans le besoin mathématique, Sochaux est justement récompensé des trois points. Merci à l’immense Sunzu qui, d’un coup de casque, justifie pleinement son transfert. Un sourire de Renard, un espoir de Lionceau.
Par Martin Grimberghs