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Montpellier, la métamorphose
Deuxièmes avec dix points d’avance sur l’Olympique de Marseille, les joueurs de Montpellier peuvent légitimement croire en une qualification en Ligue des Champions. Mais ce soir, sur la pelouse du Parc des Princes, c’est bel et bien de titre et de suprématie dont il sera question. Un changement de statut que les Héraultais ont fini par accepter.
Il y avait ceux qui, frustrés, ne croyaient pas en l’épopée montpelliéraine et ceux qui, à juste titre, en avaient ras le bol que René Girard et ses joueurs n’assument pas pleinement leur nouveau statut. Aujourd’hui, tout cela a bien changé. A force de gagner, encore et encore, Montpellier, seule équipe à tenir le rythme effréné du Paris Saint-Germain, est devenue légitime auprès des observateurs. Observateurs qui, au fil des journées, ont pu constater qu’à tous les étages du navire héraultais, on se mettait à croire en autre chose qu’une place qualificative pour l’Europa League qui, il faut bien le dire, serait une sacrée déception. Fini donc, la modestie maladroite et l’étiquette de petit poucet qui faisait passer chaque journée de Ligue 1 pour un énième tour de Coupe de France. Au pays du Pic-Saint-Loup, le Montpellier nouveau est arrivé. Le cru 2012 est bon, aucune défaite au compteur, mais les habitudes changent. Dans la tête des joueurs, des médias et des pronostiqueurs.
Montpellier favori malgré lui
J-6. J-3. Jour J. Ce n’est pas l’ouverture de la Coupe du Monde, mais ça y ressemblerait presque. Toute la semaine, il n’y en a eu que pour ce PSG-Montpellier. Pas encore de surnom en « ico » certes, mais beaucoup de salive, d’encre et d’attentes autour d’un match que pas grand monde n’avait coché dans le calendrier au début de l’année. Du coup, tous les médias tentent de dégainer un lapin de leur chapeau. Pas facile quand René Girard, en bon papa qu’il est, décide que les joueurs ne donneront pas d’interview cette semaine. Olivier Giroud filera bien quelques biscuits en conférence de presse pendant qu’Infosport ressort Bruno Carotti de derrière les fagots, mais le résultat est bien là : Montpellier gère désormais sa communication comme un club du top 3, et personne ne lui reprochera. Du coup, tout le monde s’en donne à cœur joie pour pronostiquer le résultat du choc de ce soir. Et à la surprise générale – car il faut bien avouer qu’en dépit de leur forme actuelle, une victoire du MHSC serait une surprise – c’est Montpellier qui est donné gagnant sur la plupart des plateaux télés. A croire que certains n’ont pas envie de voir le sort du championnat réglé trop vite.
Un match à enjeux
Et oui, contrairement à cette saleté de clasico dont on nous avait fait la pub pendant deux semaines comme s’il s’agissait du retour tant attendu de Dexter, ce Paris-Montpellier est un match à enjeu. Pas une finale, mais presque. L’heure est donc au calcul avant de fouler la pelouse parisienne. Et celui-ci est assez simple : la défaite est interdite. Cela ne veut pas dire que les Héraultais montent à Paris pour jouer le nul, une philosophie de jeu qui n’est pas la leur, mais simplement qu’ils ne feraient pas la tête avec un point supplémentaire dans la besace. D’ailleurs, au vu du match aller, on les comprend. Détruits par Javier Pastore à la Mosson, les coéquipiers de Younes Belhanda en avaient pris trois dans le buffet au terme d’un match qu’ils s’étaient rendus compliqué.
Depuis, personne n’a oublié le fabuleux retourné injustement refusé à Olivier Giroud. L’homme providentiel du MHSC aura l’occasion ce soir de marquer de nouveaux points dans la course à l’Euro face à l’un de ses adversaires directs, Kévin Gameiro. « Comme on n’a pas le même profil, on peut être tous les deux en équipe de France. Mais on ne peut pas parler de match dans le match, il y a tellement d’individualités à Paris… Montpellier est davantage un collectif qui se connaît depuis plusieurs mois, plusieurs années. A Paris, il faut que la mayonnaise prenne. Son collectif n’est pas là, même si c’est une grosse équipe et qu’il y a beaucoup de respect entre nous » rappelle t-il d’ailleurs en conférence de presse. Du respect, peut-être, mais pas de peur, et une belle envie d’en découdre. Il n’y a pas a dire, Montpellier a bien réussi sa métamorphose.
Par Maxence Brochant