- Trophée des Champions
- Montpellier/Lyon
Montpellier a encore faim
Véritable « coupe en chocolat » pour certains, le Trophée des Champions trouverait pourtant une place de choix dans la vitrine montpelliéraine que les Mounier, Congré et Herrera se verraient bien garnir un peu plus. En pleine forme à l’issue de matchs amicaux convaincants, les Héraultais attaquent 2012-2013 le pied au plancher.
La gagne, c’est un peu comme le bon whisky. On y prend goût. Alors même si le Trophée des Champions a de sacrées allures de bouteille de William Peel, à peine bonne à couper avec du coca, c’est avec le couteau entre les dents que les Montpelliérains, champions de France en titre, disputeront leur premier match officiel de la saison. Face au recordman de victoires dans la compétition (six succès), les hommes de René Girard ont l’occasion de valider une bonne campagne de matchs amicaux, et surtout, de taper du poing sur la table à l’orée d’une saison où tout le monde leur promet l’enfer. Champion de France logique mais inattendu la saison passée, le club de Louis Nicollin, trois saisons seulement après sa remontée dans l’élite, s’apprête à franchir un nouveau cap. Attendus – certes un peu moins que le Paris Saint-Germain, ou même Lille – les Héraultais pourraient s’ôter une première épine du pied en remportant précocement un titre cette saison.
Pas de respect pour le champion en titre
C’est décidé depuis la fin du mois de mai dernier : l’avènement de Montpellier sur le trône de la Ligue 1 à l’Abbé-Deschamps est un feu de paille plus qu’un feu de paillade. Louis Nicollin sera le Louis XIX du football français, et son règne, comme celui de son homonyme tristement célèbre, ne durera pas plus de 20 minutes. Loin des superstars du Paris Saint-Germain et d’un LOSC vraiment sexy, les Héraultais seraient, selon la vox populi, condamnés à un vulgaire retour à l’anonymat cette année. Giroud parti, l’enthousiasme ambiant dissipé, le MHSC devrait, selon une théorie vaseuse, retrouver une place plus adaptée à son « standing » : c’est-à-dire entre la cinquième et la neuvième place.
D’ailleurs, en ce début d’année footballistique, les Héraultais se font médiatiquement rares. Trop rares même, pour un champion en titre qui échappe, on ne sait trop comment, au traitement réservé à Lille, Paris et, pour d’autres raisons, Marseille. Sauf que les Montpelliérains sont encore là. L’effectif est encore séduisant et le groupe, très jeune la saison passée, a pris de la bouteille sans jamais perdre en envie et en ambitions. Ce sont d’ailleurs eux qui, en compagnie des Lillois, réalisent les meilleurs prestations en matchs amicaux. « Une préparation avec du beau jeu, des buts et très peu de buts encaissés » résume sobrement Geoffrey Jourdren.
Prêts à gagner
Une donnée évidemment relative et des enseignements à prendre avec des pincettes, mais des enseignements quand même. Contrairement aux Lyonnais, les Héraultais sont dans une spirale positive. Trois victoires de rang contre Arles-Avignon (3-1), Nice (2-1) et le Sporting Kansas City (3-0). Contrairement à l’arrière-garde rhodanienne, la défense héraultaise – loin des spéculations autour d’un éventuel transfert de Mapou Yanga Mbiwa – tient parfaitement la route. Dernière opposition des dynamiques : l’attaque. Tandis que les Gones seront privés de Lisandro Lopez, blessé en préparation, un classique, René Girard, lui, peut compter sur des recrues qui se sont immédiatement fondues dans le moule. L’ex-Lyonnais Anthony Mounier apporte vitesse et percussion, tandis que les deux « anonymes » qui ont la lourde tache de faire oublier Olivier Giroud, assurent.
Très complet, l’une des révélations du dernier exercice de Ligue 2, Gaëtan Charbonnier, fait déjà le bonheur de son coach tandis qu’Emmanuel Herrera a tout simplement planté quatre buts en quatre sorties. La quatrième recrue du club, Daniel Congré, nous confiait tranquillement « être venu à Montpellier pour gagner des titres » . Qu’il se rassure, il n’est pas le seul. Sacré et heureux comme un môme en fin de saison passée, Geoffrey Jourdren considère que ce serait « une nouvelle fois historique de remporter ce trophée » . Quand on vous dit que la gagne est une drogue.
Par Swann Borsellino