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Montella, le chemin qui mène à Rome

Eric Maggiori
Montella, le chemin qui mène à Rome

Ce soir, Vincenzo Montella, le coach de la Fiorentina, revient à Rome pour y affronter « sa » Roma. L’Aeroplanino y a fait ses grands débuts en tant qu’entraîneur, et y a surtout gagné le Scudetto en 2001. Souvenirs.

L’été dernier, c’était quasiment sûr. Vincenzo Montella allait revenir sur le banc de la Roma. Le coach vient de réaliser une très bonne saison à Catane et, très clairement, n’a pas l’intention de faire de vieux os en Sicile. Dans le même temps, la Roma se sépare de son coach, Luis Enrique, coupable de n’avoir même pas réussi à qualifier son équipe pour l’Europa League. Du coup, tout semble concorder. Montella, d’ailleurs, ne cache pas qu’il retournerait volontiers sur le banc qu’il avait quitté un an plus tôt. Mais l’affaire traîne. Personne ne semble vraiment vouloir faire le premier pas. En réalité, les dirigeants de la Roma ont une autre idée en tête : faire revenir Zdeněk Zeman. Montella comprend bien qu’il n’est pas le choix prioritaire et décide d’écouter les autres propositions. La première sera la bonne. Daniele Pradè et Andrea Della Valle lui offrent le poste d’entraîneur de la Fiorentina, avec pour objectif de redorer le blason d’un club qui n’a quasiment plus rien fait depuis trois ans. Marché conclu. Montella accepte le poste, la mission et le projet. Grand bien lui en a pris. Au bout de 15 journées de Serie A, sa Fiorentina est quatrième et compte trois points d’avance sur la Roma de Zeman. Avec la possibilité, ce soir, de mettre son ex à six longueurs. Ou de la voir revenir à sa hauteur. Quitte ou double.

Le quadruplé contre la Lazio

Entre Montella et la Roma, c’est tout de même une sacrée histoire d’amour. L’attaquant y débarque lors de l’été 1999, après trois saisons passées à la Sampdoria. Déjà une curiosité : à l’époque, la Samp est reléguée en Serie B et Montella cherche donc un nouveau club. L’entraîneur de la Roma en fait son objectif principal. Cet entraîneur, c’est Zdeněk Zeman. Montella s’engage avec les Giallorossi, mais, manque de bol, Zeman est immédiatement remplacé par Fabio Capello. Avec la Roma, l’Aeroplanino va tout connaître. Des joies, des désillusions, des engueulades, des exploits. S’il ne s’est jamais vraiment entendu avec Capello, qui ne voyait pas d’un bon œil son association avec Batistuta et qui avait donc tendance à le laisser sur le banc, il est définitivement entré dans le cœur des tifosi. Comment ? Avec des buts toujours particuliers. Celui inscrit à la dernière minute du choc au sommet contre la Juve (2-2), qui lance la Roma vers le Scudetto. Cet autre pion marqué le jour du titre, contre Parme, et sa course folle sous la Curva Sud. Ou bien sûr, ce quadruplé réalisé lors du derby contre la Lazio (1-5), exploit jamais égalé lors de la confrontation face au grand rival. Bref, huit saisons et demie passées à Rome, 103 buts à la clef toutes compétitions confondues, un Scudetto et une Supercoupe d’Italie. Montella a marqué l’histoire du club, indéniablement.

Voilà peut-être pourquoi, lorsqu’il commence sa carrière d’entraîneur, à l’âge de 35 ans, il lui semble évident de choisir Rome et Trigoria. Ses débuts, il les fait donc sur le banc des jeunes de la Louve. Les « Giovanissimi » , très exactement. Près de deux années où il va faire ses armes avec les jeunes champions en herbe de la Roma. Et puis, le 21 février 2011, tout s’accélère. Après une défaite insensée contre le Genoa (de 0-3 à 4-3 en une mi-temps), Claudio Ranieri, le coach de la Roma, démissionne. Pris au dépourvu, les dirigeants romanisti appellent Montella pour assurer l’intérim. À 37 ans, le voilà propulsé sur le devant de la scène, un peu à la surprise générale. Mais l’ancien buteur va largement être à la hauteur. Il permet à la Roma d’accrocher la sixième place qualificative pour le tour préliminaire de l’Europa League, grâce à sept victoires obtenues en treize journées, dont le derby remporté contre la Lazio (1-0). Malgré cela, les nouveaux dirigeants américains décident de ne pas le conserver et engagent Luis Enrique. Avec le recul, on peut tout de même se dire qu’il s’agit là d’une belle connerie.

Pas de sentimentalisme

De fait, à Catane, où il rebondit après Rome, Montella prouve déjà toute sa valeur. Il obtient des victoires de renom contre l’Inter (2-1), le Napoli (2-1), la Lazio (1-0), et des matchs nuls valeureux contre la Juve (1-1) et, justement, la Roma (1-1 à l’aller, 2-2 au retour, score qui prive le club giallorosso d’une qualification en Coupe d’Europe). L’examen de maturité est réussi. Et ce qu’il est en train de réussir à Florence n’en est que la suite logique. Depuis le début de la saison, la Fiorentina développe du beau jeu, marque des buts et fait preuve d’abnégation, comme lors de ce match face au Torino où elle est parvenue à revenir deux fois au score. C’est d’ailleurs la formation viola qui vante la plus belle série d’invincibilité en cours en Italie : neuf matchs sans défaite, depuis un revers subi à San Siro contre l’Inter. Depuis cela, la Fiorentina a battu la Lazio (2-0) et le Milan AC (3-1), se positionnant comme un sérieux candidat à la qualification en Ligue des champions. Montella, lui, continue de la jouer profil bas. « Nous devons encore nous améliorer. Par exemple, nous devons être plus cyniques devant le but. Parler de Scudetto me semble peu réaliste, il faut jouer les matchs les uns après les autres et essayer de toujours faire mieux. Notre véritable dimension ? Probablement la troisième ou la quatrième position » , assurait-il après le nul 2-2 contre le Toro.

Discret mais efficace, toujours pondéré dans ses propos, jamais critique envers les arbitres après les rencontres, le coach a su conquérir non seulement les supporters florentins, mais aussi tous les observateurs du football italien, qui voient en lui un futur très grand entraîneur. D’ailleurs, ce sont généralement les anciennes figures emblématiques de la Roma qui en parlent avec le plus de ferveur. « J’aime beaucoup Montella. Son équipe pratique un beau football, et lors des interviews, il est toujours très bien, très serein, très vrai. Cela me plaît » , assure Claudio Ranieri dans un entretien à SoFoot, tandis que Carlo Mazzone lui prédit « un très bel avenir » . Ce soir, Montella revient dans le stade où il a tout connu, pour y affronter le coach dont il s’est beaucoup inspiré, notamment au niveau de la mentalité « tout le monde attaque ensemble » . Mais le bonhomme n’est pas du genre à faire dans le sentimental. Lui veut gagner. La culture de la gagne et du résultat. Un point c’est tout. Ou plutôt, trois points c’est tout.

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