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Monsoreau : « Monaco c’est idyllique, Sainté c’est un village »

Propos recueillis par Martin Grimberghs
Monsoreau : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Monaco c&rsquo;est idyllique, Sainté c&rsquo;est un village<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Sylvain Monsoreau, c’est deux ans en Principauté, quatre du côté de Saint-Étienne et donc forcément des souvenirs à l'aube de cet affrontement entre ces deux antithèses du football. Des anecdotes, mais aussi des histoires et des regrets. Bref, un mec qui a forcément plus le temps maintenant qu’il arpente la pelouse de Chasselay pour retrouver la forme et peut-être un club.

Est-ce qu’il y a un plus grand écart que de passer de l’enfer de Louis-II au chaudron de Sainté ?

C’est deux contextes très différents. Mais il faut pas croire, Louis-II c’est un beau stade à jouer, c’est la Principauté, c’est une architecture originale et donc c’est agréable d’y jouer parce que ça reste Monaco. Bon Sainté, c’est vrai que c’est différent avec un public fervent et une histoire, évidemment. C’est vrai que passer de l’un à l’autre, ça change un peu. Mais bon, à l’époque de Monaco faut pas oublier qu’une fois tous les 15 jours, je jouais encore à l’extérieur. Et à Monaco, les supporters sont éparpillés dans toute la France. À l’hôtel, il y avait donc toujours des gens qui venaient nous voir. Bon après, pour un joueur de foot, jouer dans le Chaudron, c’est exceptionnel. En plus, le stade va devenir encore plus beau avec les rénovations à venir.

L’ambiance, ça peut jouer sur les performances ?

Je résonne pas forcément en termes d’ambiance. Quand j’ai signé à Monaco, c’est parce qu’il y avait un vrai projet sportif au sortir d’une année difficile et que le club voulait se restructurer avec une vraie bonne équipe composée de grands joueurs. C’est vrai que le fait de jouer devant un stade qui n’est jamais plein, c’était un peu un regret, mais ça permet aussi d’entendre les insultes fuser dans le stade. Je me souviens de petites altercations en plein match. Un soir, Jérémy Ménez avait été pris à partie par des supporters et il leur avait répondu de la moitié du terrain. En fait, ça facilitait les échanges. Une autre fois, c’est Jan Köller qui s’était énervé en plein match en frappant contre un panneau publicitaire après avoir entendu des mots de supporters. Mais au final, c’est encore pire quand tu joues à Sainté. Parce qu’avoir 35.000 personnes derrière toi, c’est bien quand tu gagnes, mais quand tu perds, c’est autre chose. Je me souviens d’un lendemain de défaite 3-0 à Marseille, une cinquantaine de supporters était arrivée cagoulée pendant le décrassage, c’est le genre de chose qui te fait réfléchir aussi.

En 6 saisons, t’as connu 6 entraîneurs différents dans ces deux clubs. Lesquels, de Bölöni, Banide, Ricardo à Moncaco en passant par Laurent Roussey, Alain Perrin ou Chirstophe Galtier chez les Verts, t’ont le plus marqué ?

Je pense que c’est Laurent Banide. J’ai jamais vraiment eu de problèmes avec mes entraîneurs, mais avec Banide, on a vraiment fait six, sept super mois après un début cata sous Lazlo Bölöni où on était derniers ou avant-derniers. Finalement, on finit 7 ou 8e contre toute attente. Malheureusement, il a été débarqué en fin de saison, mais c’était l’entraîneur qui correspondait bien à l’équipe qu’on avait à ce moment-là. Il a su nous transmettre sa passion. Il avait le club dans le sang. C’est dommage qu’on n’ait pas pu continuer avec lui, même si Ricardo a fait du bon travail. Après, j’ai bien aimé aussi Laurent Roussey à Saint-Étienne. Plus jeune, j’ai rencontré Francis Gillot et Jean Fernandez, qui m’ont donné un peu de confiance en moi et après, il y a eu la concrétisation avec Guy Lacombe (à Sochaux, ndlr), qui m’a apporté beaucoup de confiance et m’a permis de jouer en Ligue 1. Ça m’a donné envie de m’investir encore davantage et de révéler ce que j’avais dans les jambes. Je pense que c’est lui qui m’a permis de devenir un compétiteur. Il a su me faire passer de bonnes années et me donner de vraies valeurs. Des valeurs qui sont peut-être plus forcément d’actualité dans le football moderne. C’est clairement avec lui que j’ai pris le plus de plaisir. Un club sympa, une belle équipe et un rapport privilégié avec le coach. Un homme qui savait prendre le temps.

Prendre son temps, c’est pas possible ailleurs que dans des clubs comme Sochaux ?

Dans les autres clubs, c’était plus compliqué. Lyon, c’était plus l’esprit de compétition. J’ai pu jouer avec des grands joueurs et découvrir le tout haut niveau. À Monaco, on avait des grands joueurs, mais pas de résultats et avec Sainté, j’ai eu encore autre chose avec des périodes difficiles où on finit deux années de suite 17e. Et vivre dans un club avec une grosse ferveur avec des résultats pareils, c’est une vraie expérience.

Pourquoi avoir quitté Monaco pour Sainté en 2008 ?

J’étais bien à Monaco, j’avais 4 ans de contrat, il m’en restait encore deux. On avait un beau projet et je n’étais pas forcément partant, mais pendant le stage de préparation, j’ai reçu un appel des dirigeants stéphanois, qui m’ont sollicité. Ce qui m’a fait partir, c’est la possibilité de retrouver la Coupe d’Europe. Le club était qualifié via le championnat pour l’UEFA, et puis il y avait la ferveur. En plus, il y avait Luc Sonor qui était au club et qui m’a poussé à venir. Ça me permettait aussi de vivre une nouvelle expérience. Tout a été très vite, j’avais fait toute la préparation à Monaco et fin juillet, j’ai signé à Saint-Étienne. Je suis parti le vendredi matin avec l’avion du club, j’ai signé, joué un match amical contre le Standard de Liège, et le lundi, je revenais avec ma petite voiture pour m’installer. La vie d’un joueur de foot avec deux mois à l’hôtel et des changements de climat. Les débuts ont été assez difficiles avec le changement d’entraîneur. Mais bon, on ne peut pas toujours tout prévoir. Après, j’ai pas eu de vraies difficultés d’adaptation et les Stéphanois sont des gens sympas. Plus familial aussi que Monaco. Tout le monde est gentil, tout le monde se connaît, tout est tourné autour du club, c’est un esprit différent, c’est un village, Saint-Étienne.

Qu’est-ce qui s’est passé lors de ta quatrième saison à Sainté ? On dit que t’as été placardisé, c’est vrai ?

Je retiens que voilà, il y a eu un choix de mettre à l’écart certains joueurs et que j’en faisais partie. C’était en rapport aux salaires. Il y a une procédure en cours avec Saint-Étienne à ce sujet. C’est dommageable, j’ai pas joué pendant un an, mais voilà, c’est comme ça. Dans ce genre de litige, on ne sait jamais trop, mais en gros, ils avaient établi un nouveau plafond de salaires, et les nôtres ne rentraient pas dans le plafond donc il fallait partir. Le problème, c’est qu’on n’est pas partis parce qu’on n’a pas trouvé de clubs et qu’on est restés toute la saison sans jouer. On s’entrainait avec la réserve, il n’y avait plus de communication avec Christophe Galtier. Forcément, ça fait mal. Je pense avoir tout au long de ma carrière respecté mon travail, le football et les gens qui ont été mes coéquipiers, mes entraîneurs et mes présidents, donc on ne s’attend pas à vivre des choses pareilles. Quand on aime le foot et qu’on n’a pas la possibilité de jouer, c’est frustrant et ça fait du mal. Mais ça dit aussi beaucoup de choses sur les gens et sur le milieu en lui-même. Maintenant, je ne veux pas en faire une généralité. J’ai tiré un trait là-dessus, la justice fait son travail et on verra bien.

Aujourd’hui qu’est-ce qui te reste comme souvenir de Saint-Étienne ?

Les matchs de Coupe d’Europe, le Werder Brême, Copenhague… Mais le vrai souvenir marquant, c’est le 100e derby gagné en 2010 après un début de saison canon où on est en tête du championnat avec un Dimitri Payet au top qui nous marque but sur but. C’était une situation pas vue depuis des années et là, on va battre Lyon à Lyon sur un coup franc de Dimitri dans un match où on est dominés, mais où on a saisi l’opportunité. Les supporters étaient fiers, on avait gagné à Lyon, ce qui n’avait plus été fait depuis 1994 je crois, c’était exceptionnel. Et puis moi qui revenais à Lyon et de gagner le derby avec Sainté, c’était beau. J’ai connu les deux derbys, j’ai gagné les deux derbys, c’est une bonne chose pour moi.

Et de Monaco, tu retiens quoi ?

À Monaco, c’était un contexte différent. Mais les bons moments, ça reste d’avoir pu jouer dans la même équipe que des Jan Köller, Mohamed Kallon, Yaya Touré, Ménez, Meriem, Bernardi, Flavio Roma. D’avoir joué avec des mecs comme ça au quotidien, c’est plaisant. Quand on aime le foot et voir qu’il y a du beau jeu à l’entraînement, c’est plaisir. À Sainté, j’ai longtemps regretté le départ de Pascal Feindouno parce que quand j’ai signé là-bas, je pensais vraiment avoir la chance de jouer avec lui.

Au niveau de la vie sur place, t’as préféré la banlieue lyonnaise ou le Rocher ?

Je suis assez casanier donc je ne sortais pas trop, mais maintenant que je suis toujours basé à côté de Saint-Étienne et que je joue pas, j’en profite un peu plus pour découvrir la région et puis j’ai pas mal d’amis dans le coin. À Monaco, c’est sympa. J’étais à Roquebrune-Cap-Martin vers Menton, j’ai apprécié ce coin-là, c’est idyllique. L’Italie tout ça et puis la montée de la Turbie, c’est quelque chose de superbe. Un cadre de vie incomparable à ce qui se passe ailleurs. Sainté, y pleut et y fait froid, mais la chaleur humaine compense.

Dans ta carrière, t’as pas beaucoup marqué, surtout jamais avec le maillot vert sur le dos, non ?

J’aurais pu marquer. J’avais d’ailleurs marqué contre Monaco justement. Un but refusé pour un hors-jeu où c’était même pas de ma faute. Mais c’est surtout avec Sochaux que j’ai marqué et avec Monaco, j’ai marqué contre Lille et Lyon. En tout et pour tout, je dois à être à une quinzaine de buts toutes compétitions confondues, avec l’Intertoto et tout. Et puis, c’était pas mon travail de marquer, mais j’ai eu la chance d’inscrire un but en finale au Stade de France avec Sochaux contre Nantes (en finale de la Coupe de la Ligue 2004 que Sochaux remportera finalement aux tirs au but, ndlr) donc ça va, ça compense.
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Propos recueillis par Martin Grimberghs

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