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Mondial : peut-on vraiment se fier aux pronostics des animaux ?
Pas facile de succéder à Paul le poulpe, le célèbre céphalopode allemand, mort en légende après avoir fait un sans-faute lors de la dernière Coupe du monde 2010. Surnommé « l'oracle d'Oberhausen », ce dernier avait prédit huit résultats sur huit, et désigné son vainqueur avec l'Espagne. Depuis quatre ans, le monde cherche un hériter à l'animal médium. Qui est-il aujourd'hui, alors que le Mondial brésilien vient de se terminer ? Conseil de classe.
1/ Nelly, l’éléphante allemande
Matchs pronostiqués : 7Pronostics validés : 6Pourcentage de réussite : 85,71%
La grandissime favorite. Avec 30 bons résultats sur 33 paris engagés depuis 2006, Nelly, éléphante allemande du Seregenti-Park, le plus grand parc safari d’Europe avec 200 hectares de surface, était présentée avant la compétition comme l’héritière naturelle de Paul le poulpe. Même nationalité. Mêmes statistiques folles. Même sens tactique. « Comme Paul en 2010, Nelly a seulement prédit les matchs de l’équipe nationale allemande » , nous a informés Juliane Gunkel, directrice marketing de la structure animalière. Aujourd’hui, pour avoir misé 6 fois sur 7 sur la victoire de la Mannschaft, dont la finale, le pachyderme mérite amplement son titre de « nouvel oracle de la Coupe du monde 2014 » . Félicitations du jury. Même si on attend plus de rendus les prochaines années.
2/ Shaheen, le dromadaire émirien
Matchs pronostiqués : 31Pronostics validés : 19Pourcentage de réussite : 61,29 %
Découvert par le journal dubaïote Gulf News, premier quotidien anglophone des Émirats arabes unis, le dromadaire Shaheen a réussi une Coupe du monde plus qu’honorable. Surtout qu’à la différence de ces « confrères » , ce dernier s’est lancé dans une entreprise de grands travaux : parier sur 31 des 64 matchs que comptait la compétition, incluant notamment l’intégralité des phases finales. Résultats des courses : après des rencontres de poules en demi-teinte, Shaheen a atteint 69% de pourcentage de réussite lors des 16 derniers matchs de la compétition, soit 11 bons pronostics au total. Seule erreur, mais de taille, l’animal s’est trompé de vainqueur final en misant sur l’Argentine. Mais s’est offert une petite douceur en pronostiquant un match de boxe imaginaire entre Luis Suárez et Mike Tyson. L’idée ? Savoir lequel des deux a eu le plus beau coup de dent de l’histoire du sport… Pas fastoche.
3/ Atila, l’aigle mexicain
Matchs pronostiqués : 64Pronostics validés : 38Pourcentage de réussite : 59,38%
Après sept mois passés dans le parc d’attraction Bosque de Chapultepec au Mexique, l’aigle Atila est sorti de sa grotte pour annoncer, comme son collègue de la famille des mammifères, les résultats des 64 matchs de la Coupe du monde… Dès lors, même si son taux de réussite peine à atteindre la barre des 60%, notons l’appétit féroce de l’animal qui a notamment prédit une victoire de l’Allemagne face au Brésil en demi-finale. Élève besogneux. Encouragements du jury.
4/ Flopsy, le kangourou australien
Matchs pronostiqués : 17Pronostics validés : 9Pourcentage de réussite : 52,94%
En Australie, qui d’autre qu’un kangourou pouvait jouer les oracles pour soutenir une sélection nationale qui a terminé dernière de son groupe avec zéro point ? Flopsy, pronostiqueur officiel du zoo de Queensland, a même joué les warriors en misant sur une victoire des Socceroos face à l’Espagne et aux Pays-Bas. Lien de cause à effet ou pas, le parc a pris des vacances en plein milieu de la compétition stoppant ainsi tous pronostics pendant une semaine. Bref, avec tout juste 53% de réussite sur 17 paris engagés, Flopsy devrait rapidement disparaître du monde des animaux oracles. Élève fantôme.
5/ Pelé, le piranha anglais
Matchs pronostiqués : 13Pronostics validés : 6Pourcentage de réussite : 46,15%
« Arrêtez avec ce gros con de Paul le poulpe, il n’a pas pronostiqué les 64 matchs de la Coupe du monde 2010. » Dès le départ, le ton est donné. Nous sommes le 13 juin 2014, date du lancement de la Coupe du monde, quand Pelé, un piranha anglais mis en scène par le journal The Sun, commence son petit manège sur Twitter. Son ambition ? Pronostiquer l’ensemble des rencontres du Mondial brésilien, sans exception, en jouant sur son agressivité naturelle. Le match Nigeria-Iran ? « J’ai rencontré des crevettes qui étaient plus amusantes que cela. » La défense du Portugal ? « Il n’est pas nécessaire d’être un piranha oracle pour savoir que Pepe va se prendre un carton rouge ? » Luis Suárez ? « Une morsure d’enfant de 8 ans. » Grande gueule, mais piètre pronostiqueur, Pelé ne pronostiquera au final que 13 petits matchs et ne verra jamais plus loin que la phase de poules ; eu égard, sans doute, à l’élimination précoce de l’Angleterre, mais aussi à la faible audience rencontrée par son compte à gazouillis avec 2112 abonnés seulement. Peut mieux faire, ou peut-être pas.
Par Victor Le Grand