- Coupe du Monde 2014
- Tirage au sort
Mondial 2014 : Les groupes les plus fous
Vendredi 6 décembre, on connaîtra enfin les huit groupes de la Coupe du Monde 2014. Huit groupes de quatre, donc, pour la faire courte. Avec des chapeaux un peu étranges, revisités au dernier moment par la FIFA, tous les scénarios sont envisageables. Et si c'est complètement improbable, c'est encore plus drôle.
Le groupe Enquête ExclusiveColombie – Equateur – Mexique – Pays-Bas
Il est emmerdé, Bernard de la Villardière. Cet été, le Brésil est the place to be et M6, privé de droits télés pour la Coupe du Monde 2014, n’a aucune raison d’envoyer une équipe sur place. « Si seulement il s’occupait d’autre chose que ses retraités de Girondins, le Tavernost » , marmonne le génie de présentateur, consciencieusement assis à son bureau qu’il ne fréquente jamais. Bien décidé à siroter quelques caïpirinhas copacabanesques, BDLV convoque sa petite équipe avec la ferme intention de trouver un moyen de rejoindre le gratin au Brésil. « Monsieur de la Villardière ! » , balance une collaboratrice, « que pensez vous du groupe F : Colombie, Équateur, Mexique, Pays Bas ? » . Le sourire aux lèvres, Bernard a bien compris que son équipe à tapé dans le mille, mais c’est lui, et lui seul, qui saura mettre ces délicieux mots sur le groupe tiré par la FIFA. « C’est acté, dès ce soir, je fais partir un mail aux patrons. J’ai déjà l’objet : FARC, drogues, maisons closes, enlèvements : les vérités brésiliennes du groupe de la muerrrrteee » . Son billet pour Rio gagné haut la main, le génie de M6 bosse son reportage. L’Équateur et sa frontière avec la Colombie, royaume des FARC et des paramilitaires. « Monsieur James Rodriguez, que pensez-vous d’Ingrid Betancourt ? » balance-t-il après une rencontre face à l’Équateur, rebaptisée Farcico pour l’occasion. En tribunes pour Mexique – Pays Bas, BDLV laisse parler l’inspiration : « FC Cocaïne contre Olympique Weed, quel avenir pour le football mondial ? » . Sans trop savoir pourquoi, le sujet se termine sur une plage brésilienne, avec Bernard dans les bras d’une Croate et d’une Argentine. C’est ça aussi, le divertissement.
Le groupe tout tristeSuisse – Equateur – Honduras – Grèce
Le système a des avantages et des inconvénients. L’avantage, c’est que l’on peut avoir des groupes magnifiques. L’inconvénient, c’est que l’on peut avoir des groupes tous pourris. Vendredi 6 décembre, donc, le tirage au sort a lieu. La Suisse est dans le chapeau 1. Hop, tête de série. La suite du groupe est déprimante : Équateur, Honduras et Grèce. Le premier match entre la Suisse et la Grèce, les riches contre les pauvres, se solde par un triste 0-0. Équateur-Honduras, pareil. Lors de la deuxième journée, la Suisse affronte le Honduras. Les riches contre les pauvres. Score final ? Victoire écrasante de la Suisse, 632 à 17. Soit le PIB des deux pays. Pendant ce temps, la Grèce parvient à s’imposer 1-0 contre l’Équateur grâce à un but de Mitroglou à la dernière minute. Enfin, lors du dernier tour, l’Équateur se rattrape en gagnant 1-0 contre la Suisse, pendant que le Honduras bat la Grèce sur le même score. Situation inédite dans l’histoire de la Coupe du Monde : les quatre équipes terminent à égalité, avec 4 points. Face à la nullité astrale de ce groupe, la FIFA décide de rédiger un nouveau règlement. « Si quatre équipes sont à égalité au terme des phases de poules, aucune ne se qualifie » . Les deux meilleurs 3e sont donc repêchés. Tout bon pour la France, qui avait terminé 3e de sa poule derrière le Brésil et la Côte d’Ivoire.
Le groupe de la FrancophonieBelgique – Algérie – Australie – France
Le groupe quatre à la suite. Pas fun et même pas bilingue. Jérôme Valcke décide pourtant de donner suite à l’amendement déposé par Julien Lepers, qui souhaite rassembler ce qui se fait de moins bien matière d’intégration dans le but de solidifier les liens chers à la francophonie. Ému par l’enthousiasme de ce jeune premier, le vieux Sepp accepte à condition d’y intégrer l’Algérie (pas la Côte d’Ivoire ni le Cameroun) et les kangourous, conséquence de l’épidémie d’étudiants Erasmus Monde envoyés sur place. L’exclusivité des matches est réservée à TV5 Monde, évidemment. Pour le confort de ses quelques téléspectateurs, les rencontres seront diffusées en différé, à une heure plus décente. À la demande d’un Sepp tombé sous le charme du bon Julien, ce dernier a même le privilège de choisir les deux qualifiés pour les huitièmes. Pris d’un attachement grandissant pour la faiblesse de langage de ses amis belges et d’une réelle amitié pour coach Vahid, Lepers surprend tout le monde et laisse la France sur le carreau. « Pour le plaisir » !
Le groupe PognonAllemagne – Nigeria – Japon – Russie
Un groupe riche en émotions, mais pas seulement. Fatiguée de n’échanger qu’avec des pays qu’elle a renfloués, Angela Merkel demande à la FIFA de lui concocter un groupe d’élite pour sa Manschaaft. Bingo. Aux côtés du grand argentier européen, on retrouve ainsi les pétroliers nigérians, les industriels japonais et les mafieux russes. Du coup, c’est la poule de tous les excès. Noyé sous les liasses de roubles à la mi-temps du match entre le Japon et la Russie (2-1), l’arbitre est sauvé in-extremis par un ninja soucieux de préserver les intérêts de sa patrie. Malgré cette intervention, la Russie renverse la vapeur pour s’imposer 9-2 avec 7 penaltys en sa faveur. Hara-kiri, le Japon déclare forfait dans la foulée et la finale du groupe se joue alors entre l’Allemagne et le Nigeria. En tribunes, le président nigérian, Goodluck Jonathan, flashe sur la montre Tag Heuer de Franz Beckenbauer et ordonne à ses joueurs de rentrer aux vestiaires dès la 3e minute. Sans surprise, les deux favoris du groupe accèdent aux 8e de finale.
Le groupe changement de règlement
Brésil – Argentine – Allemagne – Italie
L’année 2013 est une année d’innovation. Les votes du Ballon d’Or sont clos ? Pas grave, on les rouvre, et on les prolonge ! L’équipe de France risque de se retrouver dans un groupe trop compliqué à cause de son classement FIFA ? Pas grave, on change les règles et hop, les chapeaux sont modifiés. Au moment du tirage au sort, donc, Sepp Blatter est pris d’un coup de folie. Il veut du spectacle, de la folie dès le premier tour, et, surtout, il veut favoriser sa Suisse. Au dernier moment, donc, le président de la FIFA décide de changer les règles : plus de chapeaux, les équipes sont réparties selon leurs titres de champion du Monde. Du coup, dans le groupe A, on se retrouve avec le Brésil, l’Italie, l’Allemagne et l’Argentine. Mais comme l’Uruguay a également remporté deux Coupes du Monde, comme l’Argentine, elle est intégrée aussi à la poule. Oui oui, une poule de cinq, avec Blatter, c’est possible. Du coup, la Suisse sera dans un groupe de trois équipes. Et comme Blatter a décidé de changer encore les règles, seul le premier de la poule A se qualifiera pour les huitièmes, alors que les trois équipes de la poule de la Suisse seront qualifiées. Une vraie arnaque ? Oui, mais comme c’est Blatter qui décide, on s’en fout. Et puis, tiens, la Suisse est directement qualifiée pour les quarts de finale. Si si, c’est écrit dans le nouveau règlement.
Le groupe Valérie FourneyronUkraine – Paraguay – Suède – Corée du Nord
Le groupe qui n’existe pas mais que la ministre des Sports suivra quand même. Persuadée que Mamadousako est un célèbre attaquant ukrainien, Valérie Fourneyron, fair-play, se rend à Kiev pour souhaiter bonne chance à son homologue, Ravil Saffiulin. A sa sortie du ministère, Valérie tombe nez à boobs sur des Femen espagnoles militant pour le droit des homosexuels dans le pays et munies de pancartes « Para Gays » . Demandant à son assistant de la conduire au stade où se déroule la rencontre des Sud-Américains, Fourneyron se trompe d’enceinte et assiste finalement au match des Dieux. Zlatan Ibrahimovic, seul, y rencontre une sélection Kim Jong Un composée de 13 478 membres de l’armée nord-coréenne. « Quel spectacle ! Mais on va pas dire leader quand même » lance-t-elle au dictateur avant que la sonnerie de son portable ne retentisse sur du Nino Ferrer : « On dirait le Sud… » .
Par Eric Maggiori, Swann Borsellino, Raphael Gaftarnik et Martin Grimberghs