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Mondial 2014 : Argentine-Colombie, et les autres
Treizième journée des éliminatoires sud-américains ce vendredi. Le sprint final est lancé, avec Argentine-Colombie en tête d'affiche, et un Bolivie-Venezuela qui dégénère avant même le coup d'envoi.
Argentine – Colombie (23h)
Il s’agit sans doute du match le plus attendu de ces éliminatoires. La Colombie de Falcao rend visite à l’Argentine de Messi. Le leader de la zone Conmebol reçoit l’équipe la plus séduisante d’Amérique du sud, modelée par les mains ambitieuses de José Pekerman. Un homme qui, ce n’est pas un hasard, avait fait de l’Argentine la sélection la plus réjouissante de la Coupe du Monde 2006. Ne pas s’attendre donc à voir la Colombie jouer les attentistes au Monumental de Buenos Aires, là même où les Cafeteros avaient triomphé il y a vingt ans (0-5), avec la génération des Asprilla, Valderrama, et Escobar. Une génération dorée qui s’est enfin trouvée une héritière. « Le niveau que l’on affiche en club, nous donne la tranquillité pour venir jouer dans ce stade d’égal à égal » , a d’ailleurs prévenu le néo-Monégasque, James Rodriguez. Côté albiceleste, Sabella semble prendre un malin plaisir à laisser planer le doute sur la présence de Messi, toujours contrarié par sa cuisse droite. Si le meilleur joueur du monde débute sur le banc, Walter Montillo le suppléera.
Match entre le premier et le troisième des éliminatoires, cet Argentine-Colombie sera aussi celui des retrouvailles. Entre Pekerman et l’Argentine, bien sûr. Sous les ordres de l’actuel sélectionneur cafetero, l’Albiceleste U20 avait été sacrée championne du monde par trois fois. Séquence émotion également, pour Falcao et Yepes, les ex de River Plate, qui retrouveront leur cher stade Monumental. Pour le moment, cinq points séparent l’Albiceleste de la sélection cafetera. L’Argentine a déjà un pied et trois quart au Brésil, tandis que la Colombie, si elle ambitionne de se rapprocher de son hôte, est encore contrainte de donner un coup d’oeil fébrile dans son rétroviseur. Mario Yepes s’est d’ailleurs inquiété de voir un arbitre vénézuélien, représentant d’un concurrent pour la qualification, désigné pour siffler ce choc au sommet.
Bolivie – Venezuela (21h)
Guerre des mots à La Paz. Mal en point dans ces éliminatoires (huitième et avant-dernière avec neuf points), la Bolivie bombe toutefois le torse quand elle reçoit, dans les hauteurs andines. Après une large victoire face à l’Uruguay (4-1) et un nul face à l’Argentine (1-1), derniers résultats en date à domicile, pourquoi craindre la visite du Venezuela ? Adjoint du sélectionneur, Xavier Azkargorta, Marco Etcheverry s’est chargé du mot de bienvenue à la Vinotinto : « Les Vénézuéliens peuvent dire ce qu’ils veulent mais pour moi ils restent avant tout les meilleurs, avec les Mexicains, pour faire des telenovelas, et pour produire des Miss Univers, je les félicite pour cela. » Et d’ajouter, ironique, devant la préoccupation des journalistes boliviens à l’aube de ce match de la dernière chance : « On a l’impression qu’on va jouer contre le Brésil 70 ou la Quinta del Buitre. » Actuellement en position de barragiste, le Venezuela réalise le meilleur parcours éliminatoire de son histoire. Un résultat qui doit beaucoup au jeune sélectionneur, Cesar Farias (40 ans). Sorte de Mourinho vénézuélien, Farias a répondu à Etcheverry via Twitter : « Nous regrettons les expressions méprisantes utilisées par le staff technique bolivien … personnellement, je n’ai jamais envoyé un adjoint parler à ma place. » Réaction d’Azkargota : « Certains devraient descendre du piédestal d’où ils ne sont jamais montés. » Voilà qui promet une féroce bataille à la Paz.
Pérou – Equateur (1h, dans la nuit de vendredi à samedi)
Pour le Pérou aussi, c’est le match de la dernière chance. Face à l’Equateur, deuxième des éliminatoires, la mission est toutefois loin d’être impossible. Tout d’abord, car Antonio Valencia et consorts sont de piètres voyageurs : sur leur vingt points accumulés, ils en ont seulement glané deux hors de leurs frontières. Aussi, car le Pérou va pouvoir compter sur ceux que tout un pays nomme les « quatre fantastiques » : Farfan, Vargas, Pizzaro, Guerrero. Un quatuor rarement aligné, la faute aux blessures ou suspensions. Enfin, pour alléger la tâche des Incas, l’Equateur sera très probablement privé de son homme-but, Felipe Caicedo : cinq réalisations depuis le début des éliminatoires. Dans leur imposant stade Nacional, les hommes de l’Uruguayen, Sergio Markarian, disposent d’une occasion idéale pour s’offrir une fin de campagne de qualification palpitante.
Paraguay-Chili (3h, dans la nuit de vendredi à samedi)
Au Paraguay, comme au Pérou, le sélectionneur est uruguayen. Il se nomme Gerardo Pelusso et s’acharne à croire aux chances de l’Albirroja, lanterne rouge des éliminatoires. La mission semble impossible, mais Pelusso tente de mobiliser tout un pays en rappelant que sur ses cinq derniers matches, le Paraguay va recevoir quatre fois. Un programme qui débute vendredi face au Chili. Au Chili, comme en Colombie, le sélectionneur est argentin. Il se nomme Jorge Sampaoli et a pris la relève du bouledogue, Claudio Borghi, autre albiceleste. Le bilan de Sampaoli ne parle pas encore pour lui (une défaite, une victoire), mais l’ex entraîneur à succès de la U de Chile vient de frapper un grand coup, en parvenant à convaincre David Pizzaro, 33 ans, de faire son retour avec la Roja. Le Florentin avait pris sa retraite internationale en 2006. « Pizzaro nous ouvre un éventail de possibilités » , s’est réjoui Sampaoli. Après son voyage au Paraguay, le Chili recevra, mardi prochain, la Bolivie. Un calendrier, a priori favorable, qui pourrait permettre à la Roja de se rapprocher sensiblement du Brésil.
Le classement : Argentine, 24 pts (11 matches joués) / Equateur, 20 pts (10) / Colombie, 19 pts (10) / Chili, 15 pts (11) / Venezuela, 15 pts (11) / Uruguay, 13 pts (11) / Pérou, 11 pts (10) / Bolivie, 9 pts (11) / Paraguay, 8 pts (11)
Par Thomas Goubin