Mondial 2010 : Russie-Allemagne, bienvenue en finale
On n'a pas souvent la chance de vivre une véritable finale de groupe. Car soyons clairs : mathématiques ou pas, si l'Allemagne gagne ou fait match nul ce soir, elle sera qualifiée, et si la Russie l'emporte, c'est elle qui aura son ticket pour l'Afsud. A priori, on pencherait plutôt pour la dernière solution.
« Bienvenue en Russie » . Voilà ce que Guus Hiddink a répondu à son ancien poulain de Chelsea, Michael Ballack, lorsqu’il l’a croisé à Londres le mois dernier. Ballack venait de le défier en lui promettant une victoire de l’Allemagne à Moscou. Si le Micha est si sûr de lui, c’est peut-être à cause de ce match aller, lors duquel la Mannschaft avait pensé faire le break, en battant (2-1) les hommes de l’Est. C’est qu’elle ne pensait pas que la Russie allait taper ses six adversaires suivants sans problème. « Bienvenue en Russie » , un accueil qui sent le traquenard.
On n’y pense jamais assez, mais la Mannschaft va débarquer dans un pays dont l’automne ressemble à notre hiver. A l’heure du match, le thermomètre devrait frôler les 0, sans pour autant mettre en danger la pelouse, synthétique, du Stade Loujniki. Pour se préparer à ce revêtement inédit pour ses ouailles, Joachim Löw a été forcé de les emmener à Mayence faire un stage de trois jours. Conditions moisies pour une finale.
En effet, autant mettre les choses au point tout de suite : si la Russie gagne, elle sera qualifiée d’office pour la Coupe du Monde. Les deux équipes s’étant définitivement échappées du peloton, elle aurait alors deux points d’avance sur ses adversaires. Autant dire qu’avec un déplacement en Azerbaïdjan mercredi (l’Allemagne recevra, elle, la Finlande), une victoire ferait tomber la cabane sur le « chleu » .
Et la Russie a toutes les chances de faire mentir la réputation de l’équipe « qui gagne toujours à la fin » . Cette dernière vient faire sa campagne de Russie avec un régiment d’attaquants dépressifs. Klose et Gomez, pour commencer, ont en ce moment la tête dans le plus mauvais début de saison de l’histoire du Bayern, et le premier n’a toujours pas trouvé le chemin du but cette saison. Pendant ce temps, Podolski est relégable avec Cologne et Cacau est brésilien. En plus, il n’a toujours marqué avec Suttgart, 13e de Bundesliga.
Pour remonter le moral des troupes, Löw a convoqué les deux petits rigolos du Werder Brême, Marko Marin et Mesut Özil. Mais, à vingt ans, les deux gamins seront sans doute un peu légers pour une finale. Et puis franchement, est-ce qu’on peut vraiment espérer faire un résultat avec, dans son effectif, un mec à la coiffure aussi hideuse qu’Özil ? Si la vie est bien faite, non.
En face, les Russes sont à point. Depuis quelques années, leur football de club prend son envol et cela se ressent dans le profil de la sélection pour ce match : sur les 23 joueurs, seuls 5 jouent dans un championnat étrangers, les autres sont restés (ou revenus, cf Serguei Semak) dans les lokomotivs de la Premier Liga, qui commencent à ajouter les bons résultats en coupes d’Europe aux salaires attractifs.
Si l’on ajoute à cela la présence d’un entraineur capable de sublimer n’importe quelle sélection et la parfaite maturité de la génération en place, on se dit que les Archavine, Akinfeïev, Zhirkov et Dzagoev (qui ne tardera sans doute pas à exploser) ont non seulement les capacités d’envoyer l’Allemagne en barrages, mais aussi celles de se pointer en Afrique du Sud avec un statut de bon outsider, histoire de prouver que l’Euro 2008 n’était pas qu’un coup d’un soir.
PS : non, on déconne, en fait l’Allemagne gagne VRAIMENT toujours à la fin.
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