- France
- Ligue 2
- 14e journée
- Monaco/Auxerre
Monaco, vraiment si fort que ça ?
Descendu du podium avant la réception d’Auxerre ce samedi (14h), Monaco marque le pas après un début de saison canon. Catalogué comme le « PSG de la Ligue 2 », le club de la Principauté peine, sur le terrain, à assumer son statut. Mais si, finalement, Monaco n’était tout simplement pas si fort que ça ?
Monaco devait faire le show. Régaler, façon Harlem Globe Trotters, les stades de Ligue 2 et en même temps laminer un à un ses adversaires. Mais ça, c’était avant. Avant un été qui a vu le club de la Principauté être la deuxième formation la plus dépensière de France, derrière le PSG. Avec en point d’orgue, en plus des arrivées des internationaux Delvin Ndinga, Jakob Poulsen ou Emir Bajrami, la signature de Lucas Ocampos, le crack de River Plate, pour la somme record en L2 de 11 millions d’euros (hors bonus). Mais après un début de saison sans accroc (4 victoires et un nul), l’ASMFC est redevenue une équipe lambda de Ligue 2, irrégulière et peu emballante. « Eux aussi, avec des moyens importants, ont du mal à gagner les matchs » , constate Régis Brouard, le coach clermontois.
Avec seulement dix points pris lors des huit derniers matchs, Monaco a laissé son fauteuil de leader à Nantes, venu s’imposer à Louis II (2-0). « C’est difficile de les juger car ils sont assez impressionnants, mais en ce moment ils se font un peu accrocher par tout le monde » , avoue Nicolas Verdier, attaquant du Gazélec Ajaccio, qui a pris un point contre les Monégasques (2-2, 9e journée). Si Claudio Ranieri affiche un optimisme de façade, tout en serrant sans doute très fort les fesses pour que l’opération remontée aboutisse, les Monégasques sont clairement sur une pente savonneuse. Évidemment, la première place est à seulement trois points. Mais derrière eux, les Rouge et Blanc ont une meute de poursuivants (Angers, Guingamp, Dijon,…) prêts à les croquer.
Erreurs de casting au mercato
Pour remettre tout ce beau monde à sa place, Claudio Ranieri dispose évidemment de l’arme fatale : Ibrahima Touré. Proche du ridicule contre Niort lors de la dernière journée, Monaco s’en est sorti grâce à un coup de tête de son avant-centre sénégalais dans les ultimes secondes (1-1). Avec 11 buts en 13 matchs, le natif de Dakar porte presque à lui seul son équipe, bien secondé toutefois par l’excellent Valère Germain. « Touré a un taux de réussite hyper important entre ce qu’il crée et ce qu’il réalise, explique Brouard. On sent un joueur au-dessus. » Pour les recrues estivales, en revanche, le club du Rocher n’est pas loin de l’erreur de casting.
Au fond du trou lors de sa dernière saison auxerroise, Delvin Ndinga met du temps à retrouver le niveau qui en avait fait un des meilleurs milieux défensifs de Ligue 1. Le Suédois Emir Bajrami, lui, a récemment déclaré « ne pas s’amuser » et pourrait rentrer au pays (Elfsborg) dès le mercato d’hiver. « Ça n’est pas le joueur que j’attendais » , avoue Jean-Paul Chaude, président du Club des supporters de Monaco. Même constat pour Jakob Poulsen, 27 sélections en équipe du Danemark, mais seulement titulaire trois fois en championnat. Arrivé de Bruges l’hiver dernier, Nabil Dirar reste encore trop inefficace malgré des qualités techniques évidentes. Blessé, Sebastián Ribas n’a quant à lui toujours pas porté le maillot monégasque.
« Un peu comme le PSG »
C’est donc avec des jeunes pousses et des noms moins ronflants que l’ASMFC devra essayer de composter son billet pour la Ligue 1. Marester, Mendy ou Dumont ont sans doute entre leurs pieds le destin de leur équipe. Tout comme Ocampos, qui a montré lors de quelques bribes de matchs que son talent n’était pas resté en Argentine. Enfin, le jeune Belge Yannick Ferreira Carrasco (19 ans), révélation du début de saison, devrait continuer à casser quelques reins sur son aile.
« On se cherche encore, mais c’est normal car on a tout chamboulé à l’intersaison. C’est difficile de trouver le bon amalgame. On est un peu comme le PSG. Mais je pense que quand une équipe type va se dégager, ça ira mieux » , positive Jean-Paul Chaude. Un constat que partage Nicolas Verdier : « Ils ne devraient pas être inquiétés, je ne vois pas comment ils pourraient ne pas monter. » Seul problème, lors des dernières saisons, le discours était le même pour Nantes ou Lens. Et en Ligue 2, les lignes sur le CV ne comptent pas…
Par Alexandre Alain