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Monaco, une saison princière ?
Avec un effectif digne d’une équipe de Ligue 1, un entraîneur estampillé Ligue des champions et un budget en mode PSG version QSI, Monaco s’avance comme le grandissime favori de cette saison de Ligue 2, qui débute le 27 juillet. Et franchement, ne pas monter avec une telle équipe serait un crime !
« L’objectif clairement affiché est la remontée immédiate en Ligue 1. » Et bim ! Avant de présenter les nouveaux maillots, Filips Dhondt, le directeur général de Monaco, n’y va pas par quatre chemins au moment d’afficher les ambitions du club. Il faut dire qu’au vu du virage pris par l’ASM FC depuis l’arrivée de Dmitry Rybolovlev en décembre dernier, annoncer que le club joue le maintien aurait fait mauvais genre. Et surtout, personne ne l’aurait cru. Car cet été, le club du Rocher n’a pas fait les choses à moitié en matière de recrutement. Avec Delvin Ndinga, Emir Bajrami, Jakob Poulsen et Andrea Raggi, Monaco a frappé fort avec quatre recrues qui n’auraient pas forcément fait tâche si elles étaient arrivées à Rennes ou Saint-Étienne, candidats légitimes au Top 5 en Ligue 1. « C’est un peu bizarre, car rien dans ce club ne me fait penser à la L2. L’ambition, le staff, les joueurs, les infrastructures… Tout est là pour vous rappeler que l’ASM est un grand club » , avoue même Ndinga.
Centième fortune mondiale selon le classement du magazine Forbes, Rybolovlev, qui prospère dans la potasse, n’a pas joué les pingres cet été. Et surtout, il ne compte pas voir son nouveau joujou passer la saison 2013-2014 en Ligue 2. Avec Ndinga, courtisé par Lyon, Bajrami, titulaire avec la Suède face aux Bleus à l’Euro (2-0), Poulsen, lui aussi présent à l’Euro avec le Danemark, et Raggi, défenseur confirmé de Serie A, Monaco a d’ores et déjà le plus bel effectif de Ligue 2. Et le mercato commence seulement à s’emballer.
Exit les vieux, bonjour Ribas
Tout proche de signer, Sebastián Ribas devrait venir renforcer encore un peu plus une équipe déjà armée pour jouer la montée. Si l’attaquant uruguayen s’est perdu au Genoa, puis au Sporting Portugal, il n’en reste pas moins une valeur très, très sûre de Ligue 2, dont il a terminé meilleur buteur en 2010-2011, avec 23 buts. En trois saisons passées à Dijon, l’ancien joueur de l’Inter Milan a scoré 48 fois en championnat. Et alors qu’il était courtisé par quelques clubs de l’élite, il a préféré venir faire la doublette avec Ibrahima Touré. Un duo qui promet, puisque le Sénégalais, arrivé lors du dernier mercato d’hiver, a inscrit 10 buts en 15 titularisations lors des six derniers mois. Des statistiques qui font déjà trembler les gardiens, de Lens à Arles-Avignon. Un coup de peinture total sur l’effectif dont ont fait les frais les « vieux » : Ludovic Giuly (36 ans), Petter Hansson (35 ans) et Marama Vahirua (32 ans).
Ranieri, la fin de la lose ?
Pour manager tout cette belle clique, Rybolovlev a également tenu à faire venir un grand nom. Ciao donc Marco Simone, qui avait pourtant réussi à créer une belle dynamique en deuxième partie de saison dernière, et buongiorno Claudio Ranieri. Viré de l’Inter Milan en mars, le technicien de 60 ans va découvrir la France par le biais de la deuxième division, après être passé notamment par Valence, l’Atlético Madrid, Chelsea, la Juve ou la Roma. « J’ai été très agréablement surpris par la proposition du président. J’ai beaucoup aimé l’idée de construire une équipe et de la faire monter en puissance, déclarait-il à son arrivée. Cela faisait longtemps que je n’étais plus descendu en Ligue 2, je trouve ce challenge très excitant. Le projet est ambitieux et grand. »
Un challenge excitant, ok, mais qui pourrait vite tourner à l’enfer, tant Ranieri n’a d’autre choix que de réussir sa mission haut la main. Avec aucune ligne au palmarès depuis une Supercoupe de l’UEFA en 2004 avec Valence, l’Italien a la pression et doit décoller l’étiquette d’éternel loser qui lui colle à la peau. Il n’a remporté qu’un championnat depuis le début de sa carrière. C’était en 1994, aux commandes de la Fiorentina… en Serie B. « C’est un homme affable qui est évidemment très intéressant à écouter. Mais à la tête de l’AS Monaco, je ne vois pas a priori ce qu’il peut fondamentalement changer, lance Pape Diouf au micro de Canal. Et je prends déjà les paris que Monaco ne sera pas en L1 l’année d’après. » Et avec Jean Fernandez, Albert Emon et Éric Gerets, Pape Diouf s’y connaît en entraîneurs qui ne gagnent pas grand-chose.
Par Alexandre Alain