- C1
- J1
- Monaco-Atlético (1-2)
Monaco : trop jeune, trop juste…
Défait par l'Atlético de Madrid, Monaco pouvait difficilement espérer mieux. Dotée d'un jeune effectif remanié qui ne se connaît pas encore, la Principauté risque d'avoir beaucoup de mal à exister dans un groupe de Ligue des champions relevé.
Pour certains, il s’agissait peu ou prou d’un combat du père contre le fils. De ce point de vue-là, et également d’un angle strictement sportif, voir l’Atlético de Madrid venir triompher en terres monégasques n’a rien eu de vraiment illogique.
Pourtant, le Rocher a fait illusion durant 45 minutes – ouvrant même le score par un étonnant Samuel Grandsir –, avant de s’incliner devant une matière plus solide que lui. Une accélération espagnole, une liaison Diego Costa-Antoine Griezmann, un corner parfait de Koke, un coup de boule de José María Giménez, et voilà la Principauté au tapis.
Que jeunesse se fasse
Quoi de plus normal, finalement ? Si les Colchoneros s’avançaient dans cette Ligue des champions en adultes expérimentés, l’ASM y a plongé comme un enfant découvrant sa nouvelle école. Attention : contrairement à ce que pourrait penser Patrice Évra, cette comparaison n’est en rien dénigrante. Elle image seulement la précocité du onze asémiste aligné par Leonardo Jardim, composé en grande partie de jeunes pousses de 22 ans ou moins (Kévin N’Doram, Grandsir, Youri Tielemans, Benjamin Henrichs) et de bonhommes ne pouvant pas s’appuyer sur un énorme passif en C1 (Nacer Chadli, Jean-Eudes Aholou).
« Notre adversaire a été plus rigoureux et plus efficace que nous. C’est donc l’expérience qui fait la différence. On mène 1-0, mais ensuite, on manque un peu de maturité, a ainsi reconnu Lenoardo Jardim en conférence de presse, sans vouloir pointer du doigt un quelconque coupable. On prend un but sur coup de pied arrêté. Jean-Eudes Aholou devait être au marquage. Il a changé parce qu’il venait de se blesser. Mais c’est son premier match de Ligue des champions. À ce niveau, chaque détail fait la différence. »
Apprendre la pression
De plus, ceux qui auraient pu (dû ?) guider ce groupe n’ont pas tous répondu aux attentes. Si Radamel Falcao s’est battu comme un beau diable face à son ex, si Kamil Glik a comme d’habitude tout tenté pour tenir la baraque et si Djibril Sidibé a essayé de faire honneur à son rang de champion du monde sous le regard de Didier Deschamps en apportant offensivement, Diego Benaglio (près de vingt rencontres en LDC, 24 en Ligue Europa) et Jemerson (qui était de l’épopée monégasque en 2017) n’ont pas affiché un niveau de jeu suffisant pour espérer mieux qu’une défaite.
Pour qu’il se remette à fonctionner et à rêver de longs parcours dans la compétition reine, le projet du Rocher nécessite du temps. Afin que Jardim trouve les clés, que son effectif apprenne à se connaître et à évoluer ensemble (une grosse dizaine d’arrivées pour autant de départs, quand même), que Falcao transmette à ses petits frères les bases de la gagne et de la gestion de la pression. Qui, pour son entraîneur, reste la même : « qualifier l’équipe pour les huitièmes » dans un groupe incluant les Matelassiers, le Borussia Dortmund et le FC Bruges. On pourrait alors sûrement parler d’exploit.
Par Florian Cadu